SNCF : les abonnés TGVmax laissés à quai
Exit le « max de simplicité » et les « voyages aussi souvent que vous le souhaitez » claironnés par la SNCF à ses abonnés TGVmax. Ces derniers dénoncent le caractère de plus en plus restrictif et opaque de cet abonnement, qui réduit considérablement leurs possibilités de voyage.
L’échange, sur Twitter, est révélateur de la grogne – et du dialogue de sourds – qui s’est installée entre la SNCF et ses usagers ayant souscrit à TGVmax, une offre d’abonnement en illimité lancée en 2017. Marzoo, un abonné, interpelle fin octobre l’entreprise dans un message partagé près de 500 fois : « Vous allez vous moquer du monde encore longtemps ? Modifier unilatéralement vos CGU TGVmax pour empêcher vos abonnés de prendre des trains le vendredi et le dimanche ? » Le compte officiel de la SNCF lui répond : « Bonjour, l’abonnement est utilisable en période de faible affluence. Les week-ends, vacances et jours fériés sont des périodes de forte affluence durant lesquelles le nombre de places reste limité. » Un autre abonné réagit : « Mais on a compris, c’est écrit juste en haut. C’est d’ailleurs ce qu’on vous reproche ! »
Le reproche, c’est le caractère de plus en plus restreint de cet abonnement destiné aux jeunes âgés de 16 à 27 ans. Pour 79 € par mois, il est censé permettre de profiter d’un « max de voyages » sur les TGV Inoui et les trains Intercités à réservation obligatoire. Parfait pour les étudiants souhaitant rentrer en famille le week-end ! En 2017, une publicité de la SNCF leur promettait même « des week-ends à 0 € en 2 temps 3 clics ».
Strict minimum
Mais une modification des conditions générales de vente (CGV), intervenue le 27 septembre, a mis le feu aux poudres. Invités à accepter ces nouvelles CGV ou à résilier leur abonnement, des usagers ont découvert que le service exclut les trains partant les vendredis et dimanches après-midi et soir. Cette information figurait déjà dans les CGV en date du 1er décembre 2020, mais pas dans les versions antérieures. « Dans les faits, j’ai toujours réussi à avoir les trains que je voulais, même le vendredi et dimanche, jusqu’à ces dernières semaines », témoigne Ugo dans un message adressé à Que Choisir. Pour lui, et pour de nombreux usagers, si la SNCF « limitait » jusque-là les billets lors de cette période, l’entreprise semble désormais avoir réduit au strict minimum les billets disponibles.
« La période dite de « forte affluence » n’a eu de cesse de croître encore et encore, sur la majorité des lignes, pour ne laisser presque que les mardis et mercredis pour voyager », dénonce l’association d’usagers 1Max2Trains dans un communiqué. « La recherche d’une réservation sur un train éligible avec nos abonnements est devenue un sacerdoce [et] se termine la plupart du temps par le choix entre renoncer à son voyage ou payer un billet en dernière minute à un prix élevé », dénonce-t-elle. Et l’association d’ajouter que la réduction du nombre de TGV Inoui au profit des Ouigo, auxquels les abonnés n’ont pas accès, ajoute aux difficultés pour réserver.
Système opaque
Au-delà des périodes exclues du dispositif, les abonnés dénoncent l’opacité du système d’attribution des places, qui doit normalement ajuster le nombre de places éligibles en fonction du remplissage des trains. Or, des usagers ont constaté que des trains dans lesquels aucune place n’avait été proposée étaient loin d’être pleins au moment du départ. Pis, certaines places ne sont rendues disponibles que quelques minutes avant le départ, ce qui rend impossible toute anticipation. Plus de transparence concernant le nombre de places attribuées dans chaque train – voire la mise en place d’un quota de places minimum – permettrait à ce service d’être plus attractif. En cette période où les considérations écologiques prennent de plus en plus d’ampleur, il serait dommage qu’il termine sa course sur une voie de garage.