Nissan Qashqai (2021) : premières impressions
Pionnier des crossovers compacts, des SUV trapus et assez bas, le Nissan Qashqai s’est rapidement fait distancer par l’arrivée d’une concurrence toujours plus nombreuse. Mais cette troisième génération lui apporte ce qu’il faut pour tenter de reprendre une place de choix dans les ventes.
Il y a 14 ans, le Nissan Qashqai défrayait la chronique du petit monde de l’automobile en devenant le premier crossover : comprendre le croisement entre une berline, compacte dans son cas, et un SUV. Mais depuis, la concurrence a été telle qu’il a perdu de sa superbe et se retrouve au fond du classement des modèles les plus vendus en France sur les 11 premiers mois de l’année : il est classé 96e parmi les 100 meilleures ventes (source CCFA). Dans ses plus belles années, le Qashqai trônait parmi les 25 meilleures ventes. Avec cette troisième génération, le crossover de Nissan a été totalement remis au goût du jour et dispose désormais d’un équipement technologique très complet et quasi inégalé dans le segment.
Qualité de vie à bord
L’habitacle du Qashqai a bien progressé et le niveau de qualité est appréciable grâce à des matériaux de bonne facture et très bien assemblés. L’intérieur s’est également modernisé avec l’introduction d’un combiné d’instruments numérique de 12,3 pouces et d’un écran central de 9 pouces. Dommage que l’affichage du combiné d’instruments soit assez complexe et, surtout, les messages ne sont pas compréhensibles au premier coup d’œil. Allez comprendre, en roulant, ce que veut dire « Dep aj carb ». C’est pourtant bien une information en français. Si on prend le temps de regarder ce qui se passe en dessous de ce message, on remarque l’indication de la consommation moyenne. Ce texte étrange veut donc tout simplement dire « depuis ajout carburant », comprendre alors « depuis le dernier plein ». On déduira ensuite plus facilement ce que signifie « Dep démar » qui est donc, dans notre cas, la vitesse moyenne depuis le départ. C’est toutefois le seul grief en termes d’ergonomie, pour le reste, les commandes sont bien placées et assez intuitives. Le volant n’est pas trop chargé de boutons et leur manipulation est très vite maîtrisée.
Le confort intérieur est d’un bon niveau avec des sièges qui assurent un très bon maintien. L’habitabilité progresse avec, à l’arrière, 28 mm de longueur de plus pour les jambes et 15 mm supplémentaires de garde au toit. De quoi offrir une belle sensation d’espace et permettre aux plus grands de s’installer confortablement.
La modularité du coffre est très appréciable et sa capacité, qui progresse de 70 litres, peut passer de 504 à 1 593 litres de volume de chargement. Idéal pour s’adapter à toutes les situations. C’est d’autant plus appréciable que les rangements dans l’habitacle, et notamment la boîte à gants et les vide-poches des portes, sont des petits gabarits.
Au volant
Pour la nouvelle mouture de son véhicule phare, Nissan a décidé de faire l’impasse sur les moteurs diesel et ne propose que des versions à essence, toutes hybrides. Dommage qu’il ne s’agisse ici que de mild-hybrides, qui ne permettent pas de rouler en mode 100 % électrique, et qu’aucune déclinaison rechargeable ne soit proposée. Le Qashqai peut donc recevoir deux moteurs à essence de 140 ch ou 158 ch, ce dernier, en 2 ou 4 roues motrices (disponible depuis novembre 2021), pouvant être associé à une transmission automatique à variation continue XTronic. C’est cette version que nous avons conduite et, autant le dire tout de suite, elle nous a totalement bluffés. En effet, quand on nous a donné les clefs en précisant que notre modèle était équipé de ce type de boîte de vitesses à la très mauvaise réputation, nous n’étions pas franchement emballés à l’idée de passer des heures à son volant. Quelle ne fut pas notre surprise dès les premiers tours de roues : aucune des mauvaises sensations habituelles n’est présente avec un bruit quasi inexistant. Dès lors, sur route, il est impossible de se rendre compte qu’il ne s’agit pas d’une boîte automatique classique, de quoi nous réconcilier avec cette technologie. Seul petit hic : des à-coups parfois ressentis au démarrage. C’est d’autant plus surprenant que cela n’arrive pas à chaque fois.
Côté consommation, le Nissan n’est pas forcément le mieux-disant et il est quasi impossible d’approcher les 7 l/100 km de moyenne annoncés par le constructeur. Lors de notre parcours sur des voies rapides et des autoroutes principalement, l’ordinateur de bord nous indiquait une moyenne de 8 l/100 km. Et cela en étant assez attentifs. À sa décharge, nous disposions d’une version à quatre roues motrices plus énergivore qu’un modèle traditionnel.
Sur route, le comportement du crossover est très rassurant et la tenue de route est en net progrès par rapport à la précédente génération qui s’avérait assez pataude. Ce n’est toutefois pas encore la panacée et, si on apprécie la direction précise qui offre un bon ressenti au conducteur, on regrette une légère prise de roulis dans les virages. Les suspensions auraient mérité d’être un peu plus fermes pour mieux gérer cette situation. En ville, les manœuvres ne posent pas de souci grâce à une visibilité globale plutôt bonne.
Sécurité
Le nouveau Qashqai dispose de nombre d’équipements de sécurité. Parmi les particularités, on peut citer le système d’alerte anticollision arrière intelligent avec détection des objets en mouvement ou encore le freinage d’urgence intelligent avec détection des piétons, des cyclistes et aux intersections. Les deux versions haut de gamme avec boîte de vitesses Xtronic reçoivent même le système ProPILOT avec Navi-Link. Il s’agit d’un système de conduite assistée disposant de l’aide au maintien dans la voie, du freinage anticipé dans les courbes via la navigation, de l’assistant de conduite en embouteillage et de l’ajustement aux limitations de vitesse (automatique ou sur commande).
Le Nissan Qashqai en résumé
Pour retrouver sa place de leader dans un segment très concurrentiel, le nouveau Nissan Qashqai a été totalement renouvelé. Son équipement technologique est d’un très bon niveau et s’avère souvent supérieur à ceux des autres modèles. Son habitabilité et son volume de coffre sont aussi de sérieux arguments. Mais c’est surtout son rapport prix/équipement qui est son plus gros atout. Car, même si les prix des versions haut de gamme dépassent les 40 000 €, on est encore en deçà d’un Peugeot 3008 ou d’un Kia XCeed. En plus, l’équipement du japonais est très complet et il dispose de fonctionnalités que les autres n’ont pas toujours : sièges électriques en cuir matelassé, affichage tête haute, toit panoramique, 4 roues motrices… Reste que le Qashqai ne peut pas recevoir de motorisation hybride rechargeable contrairement à beaucoup de ses concurrents.
Les +
- Rapport prix/équipement
- Habitabilité
- Ergonomie
- Boîte XTronic
- Finition
Les –
- Affichage du combiné d’instruments
- Consommation
- Prise de roulis
- Pas d’hybride rechargeable