Billet de notre président national : plafonnement du prix de l’électricité, la fausse promesse du gouvernement ?
Dans un article du Parisien en date du 14 janvier dernier, Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, interrogé par un journaliste lui demandant si le plafonnement à 4 % du tarif réglementé de l’électricité entraînerait un rattrapage en 2023 répond sans ambages : « Absolument pas. Il n’y aura pas de rattrapage conduisant à une nouvelle hausse l’an prochain. Ce sont l’État et EDF qui supporteront le coût de cette mesure ». Cette réponse, en phase avec la promesse du Premier Ministre lors de ses annonces concernant le bouclier tarifaire, a suscité une réaction globalement satisfaite de l’UFC-Que Choisir.
Moins d’une semaine plus tard, je me dis que cette réaction aurait pu être plus mesurée, si on avait considéré que les propos du ministre pouvaient n’engager que ceux les lisant.
En effet, la Commission de régulation de l’énergie vient de publier sa délibération concernant sa proposition d’augmentation tarifaire du TRV, dans laquelle on lit, effarés, que la décision du gouvernement d’augmenter le plafond de l’ARENH de 20 TWh (qui permet de limiter la hausse théorique du TRV) « réduira l’ampleur du rattrapage à réaliser […] en 2023 ». Vous avez bien lu. Le gendarme du secteur de l’énergie parle de réduction de l’ampleur du rattrapage. Il prévoit donc un rattrapage, contredisant ainsi le ministre. De fait, c’est le flou. Quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup…
Bruno Le Maire peut-il décemment faire une promesse si forte sur un sujet de préoccupation majeure des consommateurs, tout en ne pouvant pas garantir son effectivité ? Il doit clarifier les choses. Et vite.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir