Varices : des risques graves avec les traitements sclérosants
Certains produits utilisés pour faire disparaître les varices entraînent des effets indésirables cardiovasculaires, rares mais potentiellement graves. Une meilleure information des patients est nécessaire.
Début janvier, l’Agence du médicament publiait une alerte sur les risques d’accidents graves liés à l’utilisation des produits sclérosants, employés couramment pour le traitement des varices. Les varices sont des veines dilatées et tortueuses apparaissant préférentiellement au niveau des membres inférieurs. Souvent, la gêne n’est qu’esthétique et un traitement n’est pas nécessaire.
Mais elles peuvent provoquer des symptômes (douleurs, lourdeurs, œdèmes, fourmillement des jambes). Dans certains cas, elles peuvent aussi entraîner des complications (hémorragie, thrombose ou paraphlébite, ulcère). Pour éviter les aggravations ou les traiter, plusieurs solutions existent, qui permettent de faire disparaître la varice. La sclérothérapie en est une. Elle consiste à injecter un produit chimique, sous forme de liquide ou de mousse, dans la varice pour créer une inflammation au niveau de la veine. Celle-ci va se boucher puis être progressivement éliminée.
Deux produits sclérosants sont disponibles en France : le lauromacrogol (Aetoxisclérol) et le tétradécyl sulfate de sodium (Fibrovein ou Trombovar). Ils entraînent des effets indésirables fréquents mais bénins : migraine, troubles visuels, toux, gêne respiratoire – qui disparaissent en moins de 30 minutes après l’injection. Beaucoup plus ennuyeux, ils exposent aussi à des phlébites (formation d’un caillot sanguin qui bouche un vaisseau sanguin) et des embolies (obstruction d’une artère dans le poumon). Ces accidents sont très peu fréquents, 1 cas sur 2 500 pour les phlébites, mais peuvent dans certains cas très rares conduire au décès. Et la surveillance exercée par les autorités de santé montre que ces « effets indésirables graves cardiovasculaires continuent d’être rapportés ».
Devoir d’information
Aussi, l’Agence du médicament en collaboration avec les différentes sociétés savantes de médecine vasculaire a émis des recommandations. La première d’entre elles rappelle aux professionnels leur devoir : « Informez vos patients des risques graves liés à l’utilisation des sclérosants veineux avant de débuter un acte de sclérothérapie. » La seconde leur rappelle les bons usages : « Respectez les volumes maximums par séance. »
Afin de réduire les risques, les recommandations donnent la liste des personnes chez qui la sclérothérapie ne doit pas être pratiquée. Il s’agit notamment de celles qui sont porteuses d’une malformation cardiaque appelée « foramen ovale perméable » et celles ayant déjà souffert d’accidents thromboemboliques (thrombose, embolie pulmonaire, accident vasculaire ischémique) ou ayant un risque élevé, en raison par exemple d’une susceptibilité génétique ou de la prise de certains médicaments favorisant les thromboses.
D’autres techniques de destruction des veines existent, tels que le laser, la radiofréquence ou la chirurgie. Dans tous les cas, la pertinence des traitements doit être discutée en mettant en balance les bénéfices attendus (esthétique ou médical) par rapport aux risques.
Patients, attention !
Si vous devez subir une sclérothérapie, il convient de connaître les signes d’alerte. Soyez attentifs, lors de l’injection ou après celle-ci, aux symptômes suivants :
- Tachycardie (élévation de la fréquence cardiaque), palpitations.
- Sensation d’oppression thoracique, douleur dans le thorax.
- Toux, respiration désagréable et gênante, essoufflement.
- Trouble visuel transitoire.
- Malaise avec perte de connaissance.
- Maux de tête.
- Troubles de la parole.
- Fourmillements, picotements dans les extrémités des mains et des jambes pouvant aller vers une paralysie.
- Douleur du mollet.
En cas de survenue de l’un d’eux, consultez en urgence.
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- Plus d’informations sur les contre-indications à la sclérothérapie sur le site de l’ANSM