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Skoda Karoq (2022) : premières impressions

Après 5 ans d’existence, le SUV compact de Skoda, le Karoq, passe par la case restylage. Cela se traduit par quelques retouches esthétiques, une amélioration de la finition et des moteurs plus efficients. Mais les prix grimpent.

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Petite marque il y a quelques années, Skoda est aujourd’hui un constructeur qui compte. Pour preuve, le tchèque est devenu le 8e constructeur en Europe en 2021 avec 5 % de parts de marché. En France sa pénétration est plus timide avec 1,83 %, mais le constructeur souhaite atteindre les 2 % en 2022. Pour ce faire, il remet au goût du jour certains de ses modèles. Après le Kamiq et la Fabia, c’est au tour de son SUV Karoq, deuxième modèle le plus vendu par Skoda depuis 2019.

Qualité de vie à bord

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L’habitacle du Karoq gagne nettement en qualité de fabrication.

Les évolutions esthétiques à l’extérieur sont légères mais se remarquent tout de suite : nouvelle calandre, nouveaux feux avant et arrière, béquet arrière allongé… En revanche à l’intérieur, ce n’est pas aussi évident même si l’habitacle du Karoq gagne en qualité de fabrication avec l’utilisation de matériaux rembourrés sur toute la planche de bord et de nouveaux revêtements sur les contre-portes. Le tout étant très bien assemblé, ce qui procure une ambiance de qualité. Et dès le 2e niveau de finition, les sièges disposent des réglages électriques avec mémoire de position. À noter que Skoda propose désormais l’option gratuite « Pack Éco » qui met l’accent sur l’utilisation de matériaux véganes et recyclés. Par exemple, les revêtements de siège sont fabriqués à partir de bouteilles en plastique recyclées.

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L’écran central, même placé un peu bas, demeure lisible.

L’ergonomie est assez intuitive avec des commandes lisibles, accessibles et pas trop nombreuses. Le volant est assez pratique avec des commandes faciles à apprivoiser. Il sera donc assez rapide de se familiariser avec cet environnement pour profiter au mieux de toutes les fonctionnalités. On peut toutefois regretter que l’écran tactile soit toujours placé un peu bas car cela impose de tourner la tête pour lire les indications. Pour éviter cela, la solution peut passer par le digital cockpit de 10,25″ (de série sur Sportline et Style) qui permet d’afficher devant le conducteur les informations de navigation ou du système multimédia. De son côté, le GPS souffre toujours des mêmes défauts rencontrés sur les autres modèles du groupe Volkswagen comme le récent T-Roc, à savoir un manque de précision et des informations vocales parfois farfelues.

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Les sièges avant assurent un très bon maintien et les places arrière sont agréables et spacieuses.

Enfin, l’habitabilité à l’avant est très bonne et à l’arrière elle fait certainement partie des meilleures de la catégorie notamment grâce à une place centrale assez confortable. Nous avons particulièrement apprécié la garde au toit élevée qui offre une bonne sensation d’espace. Le coffre reste l’un des plus pratiques du segment avec un bon volume de chargement et une forme rectangulaire permettant de profiter d’un maximum de place. À noter que le Karoq dispose du système VarioFlex (de série sur la finition Style et en option à 670 € sur Ambition et Sportline) qui permet de diviser les trois sièges arrière dans un rapport de 40/20/40, voire de les retirer totalement, ce qui offre une modularité digne de certains monospaces. Avec ce système, le volume de chargement peut ainsi varier de 479 à 1 810 litres.

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Le coffre est très pratique à charger et assez volumineux.

Au volant

Le Karoq nouvelle mouture reçoit des blocs modernisés et dotés des technologies dernier cri permettant une meilleure efficience. Par exemple, le 1.5 Evo dispose de la coupure des cylindres ACT (qui désactive deux cylindres à vitesse stabilisée), du mode roue libre et utilise une pression d’injection encore plus élevée. Des solutions qui permettent, selon le constructeur, de rendre le moteur aussi performant qu’une version mild-hybrid. En revanche, aucune version hybride rechargeable n’est prévue au catalogue. C’est dommage car ce type de véhicule, lourd, se prête particulièrement bien à l’exercice. Quatre versions peuvent prendre place sous le capot. En essence il s’agit d’un trois cylindres 1.0 TSi Evo de 110 ch, ou d’un quatre cylindres 1.5 TSI Evo de 150 ch (le plus gros des ventes) et en diesel on trouve un 2.0 TDI Evo de 116 ou 150 ch, ce dernier pouvant être livré en 4 x 4.

Nous avons conduit le bloc voué à être le plus vendu : le 1.5 TSI couplé à la boîte de vitesses DSG7. Le premier bon point concerne sa consommation que nous avons trouvée plutôt acceptable avec, sur notre parcours de quelque 200 km, une moyenne de 7 litres aux 100 km. Sachant que le trajet comportait tous types de routes (sinueuses, autoroutes, traversées de villages…) c’est assez raisonnable. D’autant plus que nous avions relevé une moyenne de 7,5 l/100 km avec deux hybrides rechargeables du même segment, le Hyundai Tucson et le Peugeot 3008, une fois leurs batteries vides. Il est vrai que pour ceux qui n’effectuent pas beaucoup de petits trajets au quotidien, l’hybride rechargeable n’est pas forcément judicieux.

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Le nouveau moteur 1.5 TSi de 150 ch est relativement sobre.

Sur route, le Karoq affiche deux visages. Le premier, lorsque le mode de conduite confort est activé avec un comportement très pataud, et une direction un peu floue qui n’offre pas un bon ressenti au conducteur. Si cela convient tout à fait lorsqu’on évolue sur autoroute, c’est moins vrai sur les routes de campagne. Heureusement, il offre un tout autre comportement lorsqu’on passe en mode sport. Non seulement la direction devient plus ferme et agréable mais le conducteur dispose d’une meilleure réactivité du moteur et de la boîte de vitesses DSG. Ce mode sera donc fortement conseillé sur des routes sinueuses où les relances sont fréquentes.

En toutes circonstances, nous avons apprécié son très bon niveau d’insonorisation qui permet de voyager dans un silence appréciable. De même, les suspensions efficaces et les sièges qui assurent un très bon maintien offrent un grand confort de conduite.

Le Karoq peut recevoir une nouveauté : un régulateur de vitesse adaptatif et prédictif. Ce dernier anticipe les ralentissements grâce à la caméra et au système de navigation. Ainsi, à l’approche d’un virage serré ou d’un rond-point, le véhicule ralentit tout seul. De même, il s’adapte automatiquement à la vitesse en vigueur.

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Le régulateur de vitesse prédictif permet d’ajuster la vitesse selon les situations.

Sécurité

Les occupants du Karoq disposent de six à neuf airbags : airbags conducteur et passager avant ; airbags latéraux avant ; airbags rideaux ; airbag de genoux pour le conducteur et airbags latéraux situés derrière les sièges de la deuxième rangée. Le système Crew Protect Assist permet, grâce aux capteurs du véhicule (qui se trouvent désormais aussi à l’arrière), de fermer automatiquement les vitres ouvertes et, le cas échéant, le toit ouvrant panoramique en cas de risque de collision imminente ou de freinage brusque. Le système active également les feux de détresse et tend les ceintures de sécurité avant. Après une collision, le frein multicollision empêche le véhicule de continuer à rouler de manière incontrôlable. La caméra améliorée permet une meilleure lecture des panneaux de signalisation et une meilleure détection des lignes pour gérer le dispositif de maintien dans la voie Lane Assist. Ce dernier est d’ailleurs désormais capable d’identifier les travaux routiers et tous les marquages au sol.

Attention, le constructeur précise que certains de ces équipements ne « seront proposés que courant 2022 pour répondre à la disponibilité de certaines puces électroniques ».

Le Skoda Karoq en résumé

Concurrent des Peugeot 3008, Citroën C5 Aircross et Hyundai Tucson, le Skoda Karoq a fort à faire pour trouver sa place dans le très prisé segment des SUV compacts. Avec ce restylage, il devient un challenger très intéressant et dispose d’un niveau d’équipement parmi les plus complets. De plus, son habitabilité et son volume de coffre sont parmi les meilleurs du segment. Mais toutes ces évolutions ne sont pas franchement données et les tarifs s’échelonnent entre 29 530 et 44 810 €. C’est certes un peu moins que le 3008 dont le prix commence à 32 600 €, mais ce dernier reçoit d’entrée un bloc de 130 ch (contre seulement 110 pour le Skoda). Même constat avec le Nissan Qashqai qui demande 30 190 € au minimum mais qui dispose d’un moteur de 140 ch en version mild-hybrid, chose que ne peut recevoir le Karoq. En revanche, le C5 Aircross, à 27 850 €, est plus accessible, tout comme le Tucson qui est proposé à partir de 27 900 €.

Les +

  • Qualité de fabrication
  • Niveau d’équipement
  • Agrément moteur
  • Sobriété
  • Confort

Les –

  • Prix en hausse
  • GPS
  • Pas de moteur hybride
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