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Volkswagen ID.Buzz : premières impressions

Faire revivre une légende des années 1970 n’est pas une mince affaire dans le monde de l’automobile. Avec l’ID.Buzz, Volkswagen réussit à peu près ce tour de force. Reste que ce nouveau Combi électrique, maniable et très habitable, se réserve à une clientèle très aisée.

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Voilà un véhicule qui porte bien son nom. L’ID.Buzz de Volkswagen fait en effet le « buzz » auprès des amateurs de voitures et, surtout, des nostalgiques des années 1970 et du célébrissime Volkswagen Combi dont l’histoire reste indissociable des hippies baroudeurs de la décennie suivante. Il faut reconnaître que, plus de 70 ans plus tard, son look ne laisse pas indifférent et les multiples interpellations de passants rencontrés lors de notre prise en main en sont la preuve. Tout comme les 3 000 commandes signées par des acheteurs qui n’ont ni vu ni essayé le véhicule. Le monospace conserve en effet les grandes lignes qui ont fait le succès de son ancêtre. À commencer par une habitabilité hors pair.

Qualité de vie à bord

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Le poste de conduite du nouveau Combi de Volkswagen est très agréable.

Si la ligne extérieure de l’ID.Buzz ne laisse pas indifférent, l’intérieur est tout aussi original. Surtout, ce qui surprend, c’est la luminosité. Nul besoin de toit ouvrant ou panoramique pour apporter de la lumière car la très large surface vitrée, notamment celle de l’immense pare-brise, suffit amplement à inonder l’habitacle de lumière. Les coloris intérieurs de la planche de bord comme des sièges complètent cette ambiance de gaîté très appréciable. Il règne comme un parfum des années 1960 dans cette voiture. D’ailleurs, la position de conduite très typée « utilitaire » nous le rappelle assez vite : il est assez délicat de s’installer confortablement. Il faut en effet passer plusieurs minutes à manipuler tous les réglages du siège et du volant pour arriver à se mettre à l’aise.

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Plus de 70 ans séparent les deux véhicules.

Une fois installé, on retrouve l’univers des modèles électriques du constructeur allemand : les commandes sont identiques à celles des modèles ID.3, ID.4 et ID.5. Côté ergonomie, c’est du même acabit : une fois habitué aux commandes (surtout celle des essuie-glaces : une molette située sur la manette de gauche), on pourra facilement gérer toutes les fonctions. On retrouve aussi les mêmes travers que dans les autres modèles ID avec un manque de touches de raccourcis pour accéder à certaines fonctions. Ainsi, pour modifier le réglage de la ventilation ou enclencher le recyclage d’air (fonction très utile dans un tunnel, par exemple), il faudra quitter l’affichage en cours, ce qui peut s’avérer gênant lorsque la navigation est active. Cette dernière est d’ailleurs largement perfectible : elle manque de précision et les indications ne sont pas toujours très pertinentes.

La qualité de fabrication laisse peu de place à la critique et, bien que les matériaux soient tous rigides, leur assemblage est de bonne facture et aucune vibration ou grincement ne sont à signaler. L’ID.Buzz regorge d’astuces intéressantes comme les huit prises USB-C disséminées dans l’habitacle (y compris dans les portières). Nous ne ferons aucun commentaire sur l’efficacité du décapsuleur placé dans l’ID.Buzz box, la console centrale amovible, dont le volume généreux permet de loger de nombreux objets.

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Dans l’ID.Buzz box, on trouve un grattoir à vitre et un décapsuleur.

Si l’habitacle est baigné de lumière, il est aussi très spacieux. La place disponible y est incroyable et l’habitabilité maximale. Pas de doute, 5 adultes peuvent facilement y voyager avec leurs bagages. Il faudra tout de même éviter d’installer les 3 plus costauds à l’arrière… Ils ne pourront d’ailleurs pas y profiter de l’air venant de l’extérieur car, en dehors des deux vitres avant, toutes les fenêtres sont fixes. On aurait apprécié, a minima, une custode arrière entrebâillante afin d’assurer un courant d’air appréciable.

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L’espace intérieur de la monospace est impressionnant.

Au volant

L’ID.Buzz utilise la même architecture que les autres véhicules électriques du constructeur. Il reçoit une batterie de 77 kWh alimentant un moteur électrique placé sur l’essieu arrière qui développe une puissance maximale de 204 ch (150 kW) pour un couple maximal instantané de 310 Nm. Cette mécanique, déjà éprouvée, ne pose pas de souci particulier et offre un très bon niveau de performance et d’agrément de conduite.

Côté consommation, ce n’est pas forcément aussi positif. Si, en ville et sur routes interurbaines, nous avons obtenu une moyenne de 16 kWh, ce qui est plutôt pas mal, cela se gâte sur autoroute, où la consommation grimpe à 24,2 kWh. Il faut dire que, même si des efforts ont été réalisés pour limiter les frottements de l’air, l’ID.Buzz n’est pas un modèle d’aérodynamisme en raison de sa grande surface frontale. Nous avons tutoyé des consommations stratosphériques avec 36 kWh sur une distance de 15 km d’autoroute en montée à 120 km/h, sous la pluie, avec les essuie-glaces, les feux, la climatisation et un siège chauffant en service. Mais il faut savoir rester zen en ne pas s’affoler tout de suite quand on roule en véhicule électrique. En effet, après 50 km, une grande descente et quelques kilomètres en zone urbaine, la consommation moyenne est redescendue à 25 kWh. Dans ces conditions, il faut tabler sur une autonomie d’environ 300 km, pas plus. Question recharge, elle peut s’effectuer sur courant continu (à la maison, par exemple) jusqu’à 11 kW ou alternatif (charge rapide) jusqu’à 170 kW. Avec cette puissance, la recharge s’effectue, selon le constructeur, en 30 minutes pour passer de 5 à 80 %. À noter que l’ID.Buzz dispose de la fonctionnalité Plug&Charge qui permet de se brancher sur une borne compatible. La charge et le paiement s’effectuent alors automatiquement, sans utiliser de carte.

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L’architecture électrique de l’ID.Buzz.

Rouler avec l’ID.Buzz est assez agréable et, malgré son gabarit imposant, les manœuvres ne posent aucun souci. Nos parcours en centre-ville et en parking souterrain ont confirmé l’excellente maniabilité de cet ID.Buzz qui affiche un rayon de braquage réduit de 11,10 m (en comparaison, un Trafic Combi Renault affiche 12,80 m). Nous avons toutefois trouvé les suspensions un peu sèches sur les petites bosses ou sur les raccords de revêtement et relevé un niveau sonore assez important lorsque la route est dégradée. De même, le confort des sièges est moyen et manque de maintien en latéral. Heureusement, les deux accoudoirs (seul l’accoudoir du côté intérieur est livré en série, le second, côté portière, est en option) seront là pour rattraper le coup. Des griefs qui trahissent l’origine utilitaire du véhicule. Car l’ID.Buzz a été développé par Volkswagen Commercial Vehicles, la branche dédiée aux utilitaires de la marque. Une version Cargo est d’ailleurs proposée aux professionnels. L’ID.Buzz Cargo peut représenter un bon véhicule « image » pour un artisan fleuriste ou un livreur, par exemple.

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Les sièges avant manquent de maintien mais les accoudoirs sauvent la mise.

Sécurité

L’ID.Buzz n’a rien à envier aux berlines haut de gamme et dispose d’un très large panel d’équipements de sécurité. Il innove même avec, en série, la technologie Car2X, c’est-à-dire la communication du véhicule avec son environnement (ou un autre véhicule). Un dispositif intéressant mais qui n’est pas encore tout à fait opérationnel, car rares sont encore les possibilités de communication avec l’infrastructure (par exemple avec la signalisation). Autre nouveauté : le système de changement de voie automatique. À partir de 110 km/h, il suffit d’enclencher le clignotant pour que le véhicule change seul de voie après avoir « vérifié » que la manœuvre était possible.

L’ID.Buzz en résumé

L’ID.Buzz, aussi appelé « Combi » comme son ancêtre, ne laisse personne indifférent, c’est une évidence. Mais ce ne sera pas peut-être pas le nouveau chouchou des surfeurs au regard de son prix de vente. En effet, la facture débute à 56 990 € ! Et sans les équipements d’assistance dernier cri (maintien dans la voie, régulateur de vitesse autoadaptatif…) qui coûtent 2 170 € supplémentaires. Si on complète la liste des options, on risque fort de dépasser le seuil fatidique des 60 000 € qui ne donne plus droit à un bonus écologique. Mais face à la concurrence, encore rare, l’ID.Buzz est bien plus sympathique que l’e-Space Tourer de Citroën (à partir de 56 700 €) ou l’e-Traveller de Peugeot (62 700 € minimum). Ces derniers affichent une autonomie moins importante, mais disposent de 8 places.

Les +

  • Ligne attrayante
  • Habitabilité
  • Espace intérieur et aménagement
  • Agrément de conduite

Les-

  • Prix
  • Niveau sonore sur mauvais revêtement
  • GPS
  • Ergonomie perfectible (manque de boutons d’accès rapide)
  • Pas (encore) de version 7 places ou plus
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