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Placement financier : après Bio c’ bon, faillite du groupe Marne et Finance

Il y a urgence pour les épargnants ayant investi dans la foncière Marne et Finance, créée par le même entrepreneur que Bio c’ bon. S’ils ne veulent pas perdre l’essentiel de leur capital investi, ils doivent déclarer leurs créances au passif de la SAS Marne et Finance avant le 25 novembre prochain.

Pour les nombreux épargnants qui ont investi à la fois dans le réseau de magasins Bio c’ bon et dans la foncière Marne et Finance, ce pourrait être la double peine. Alors que le groupe Bio c’ bon a été liquidé l’année dernière et ses actifs repris par Carrefour, c’est au tour de la société Marne et Finance, spécialisée dans l’investissement en immobilier commercial, de se retrouver officiellement en cessation des paiements. Les groupes Bio c’ bon et Marne et Finance ont été créés par Thierry Brissaud, connu pour avoir, dans le passé, été responsable de plusieurs faillites d’entreprise et condamné pour banqueroute.

Cette annonce est catastrophique pour les 5 500 investisseurs particuliers qui pourraient perdre la majorité de leur capital investi, à l’instar des 2 200 personnes ayant participé au financement du réseau Bio c’ bon. La SAS Marne et Finance serait redevable d’environ 320 millions d’euros à ses apporteurs de fonds particuliers.

Les particuliers ayant investi dans Marne et Finance (plus exactement dans 140 sous-filiales) ont été démarchés par des conseillers financiers, avec la promesse d’un rendement de 6 % par an. Courant 2021, de nombreux investisseurs ont demandé le paiement de leur capital et des intérêts à la SAS Marne et Finance. Mais celle-ci s’est toujours dérobée. Et le 12 septembre 2022, sans que les épargnants en aient été avertis, le tribunal de commerce de Paris a déclaré la SAS en redressement judiciaire.

Quel recours pour les épargnants ?

Pour de nombreux investisseurs particuliers, c’est un véritable coup de tonnerre. « Les milliers d’investisseurs particuliers découvrent tout d’un coup que Marne et Finance ne respectera jamais son engagement de paiement du capital et d’un intérêt contractuellement garanti de 6 %. En réalité, ils ne sont que des associés marginalisés dans des sociétés-supports dont les actifs immobiliers leur sont inconnus tout comme le niveau d’endettement bancaire », commente un proche du dossier. Le plus urgent pour ces épargnants consiste à déclarer leur créance le plus rapidement possible auprès des mandataires judiciaires nommés par le tribunal de commerce de Paris. Les plaignants n’ont en effet que jusqu’au 25 novembre prochain pour le faire.

La situation est d’ailleurs d’autant plus sérieuse qu’un certain Patrick Schiltz, ancien juge au tribunal de commerce de Bobigny, chercherait à reprendre les actifs du groupe Marne et Finance, sans le passif associé, grâce à une possible autorisation du tribunal de commerce de Paris. Les épargnants peuvent aussi, parallèlement, rechercher la responsabilité professionnelle de leur conseiller en investissements financiers pour avoir embelli les capacités financières de Marne et Finance et vendu à des non-professionnels des placements non régulés par l’Autorité des marchés financiers (AMF).