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Biocides : bientôt interdits en libre-service ?

Une bombe antiguêpe, un diffuseur électrique antimoustique branché près du lit, un appât pour piéger les fourmis envahissantes…. Autant de produits qui pourraient bientôt disparaître des rayons en libre-service. Explications.

Qu’il s’agisse des insecticides, des gels hydroalcooliques, des produits de traitement du bois ou des antimites, des antiacariens, des répulsifs ou encore des désinfectants contenant de l’eau de Javel, toutes ces catégories appartiennent à la grande famille des biocides. Il s’agit ni plus ni moins de pesticides utilisés en agriculture, seul leur usage les différencie. Les pesticides sont répandus sur les végétaux, les biocides sont utilisés en intérieur pour l’entretien, en particulier dans les logements. Les substances actives n’en perdent pas pour autant leur toxicité, si bien que la publicité est déjà interdite pour la plupart des biocides, de même que leur vente en promotion ou par lots.

Dans un avis tout récent, l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) propose de franchir une nouvelle étape pour mieux protéger la santé et l’environnement. L’Anses recommande d’interdire la vente en libre-service de certains d’entre eux, reprenant là un projet de loi de 2018 que les lobbies industriels étaient parvenus à faire capoter. Sont concernés tous les insecticides, tous les produits de lutte contre les rongeurs, de même que les peintures antisalissures pour coques de bateaux. Des catégories fort différentes, les deux premières étant très présentes dans les logements, tandis que la dernière est spécialisée. Mais à elles trois, elles cumulent les facteurs de risques.

Substances actives appelées à être interdites

Il y a d’abord les phénomènes de résistance, qui imposent une restriction d’usage sous peine d’une perte d’efficacité des produits. Ce problème concerne les substances actives de la plupart des insecticides et des produits de lutte contre les rongeurs. Les insecticides sont également responsables d’intoxications accidentelles graves, les rodenticides d’empoisonnements d’animaux non ciblés. Enfin, des substances actives de ces trois catégories sont appelées à être interdites et certains de leurs coformulants s’avèrent tout aussi préoccupants.

On ignore quand cette recommandation de l’Agence de sécurité sanitaire sera transcrite dans la réglementation, si toutefois elle résiste à la farouche opposition des industriels du secteur, mais au vu de la dangerosité de ce type de produits, mieux vaut limiter leur usage au strict nécessaire, voire y renoncer.