Hausse des taux d’intérêt des prêts immobiliers : le PEL retrouve de l’intérêt
À partir du 1er janvier 2023, le taux d’intérêt du plan épargne logement (PEL) passe de 1 % à 2 %. Surtout, les droits à prêts associés au PEL devraient finir par permettre d’emprunter à taux plus faible que celui du marché.
Le fameux plan épargne logement (PEL) a tellement de fois changé de modalités de détention, de taux et de niveau d’imposition, depuis 2011, que l’on s’y perd un peu sur ses avantages et ses inconvénients. D’autant que son statut est hybride : c’est à la fois un produit d’épargne à taux fixe et réglementé et en même temps un droit à emprunter à taux réduit (en fonction du nombre d’années de détention).
Dernière nouveauté : après avoir longtemps plafonné à 1 % (depuis août 2016), le taux d’intérêt de l’épargne placée sur les nouveaux PEL sera revalorisé à 2 % en janvier 2023. Alors ouvrir un PEL présente-t-il un intérêt aujourd’hui ?
Quel intérêt comme placement ?
Depuis sa dernière revalorisation il y a plusieurs années, le PEL a rejoint le clan des livrets d’épargne réglementés correctement rémunérés aujourd’hui. Le livret A atteint en effet 2 %, ainsi que le livret de développement durable et solidaire (LDDS) et le livret d’épargne populaire (LEP) dont les taux s’alignent sur celui du livret A.
Après des années de taux compris entre 0,5 et 1 %, passer à 2 % semble le Pérou. Mais attention, deux bémols : il faut compter avec l’imposition d’environ 30 % pour le PEL, ce qui ramène le taux net autour de 1,25 % (mais c’est la même chose pour les autres, à l’exception du livret A qui est toujours exempté d’impôt et prélèvements sociaux) et en outre 2 %, c’est mieux que toutes ces dernières années, mais beaucoup moins bien que dans les années 2000, où le PEL atteignait 4,5 %. Enfin, il faut s’attendre à des revalorisation importantes du livret A pour février 2023. Il pourrait atteindre 3 à 3,5 %. Avantage tout de même pour le PEL : le taux de 2 % est constant et donc garanti pendant toute la durée du plan, contrairement au livret A, par exemple, qui peut fortement remonter, mais aussi rebaisser.
Conclusion : dans un contexte économique inflationniste comme c’est le cas aujourd’hui, il est possible que le taux du PEL soit assez vite dépassé par d’autres produits d’épargne à capital garanti, notamment le livret A ou par les assurances vie en euros. Même si son nouveau taux le remet aujourd’hui dans la course face aux autres livrets réglementés, son principal avantage réside principalement dans sa seconde caractéristique : favoriser un achat immobilier.
Quel intérêt pour un projet d’achat immobilier ?
Le PEL pourrait aujourd’hui constituer une forme d’assurance pour certains futurs candidats à l’immobilier. La particularité et l’intérêt du PEL est que les taux (taux d’intérêt de l’épargne et taux d’intérêt du prêt immobilier auquel on peut prétendre) sont figés au jour de l’ouverture du PEL. Cela représente donc une sorte d’assurance : on est certain d’être rémunéré au minimum un certain montant. Et sûr d’emprunter là aussi à un taux connu à l’avance. Ce qui n’est pas le cas par exemple avec un compte épargne logement (CEL).
Certes, le taux d’emprunt auquel donne droit le PEL n’est pas encore connu. Il le sera en janvier 2023. Mais, même s’il sera plus élevé qu’aujourd’hui, il ne devrait pas dépasser de beaucoup 3 %. Or les banques pratiquent aujourd’hui des taux de crédit immobilier se rapprochant de plus en plus de cette limite. Si le contexte inflationniste devait se poursuivre, pouvoir emprunter autour de 3 % pourrait devenir une sorte d’assurance contre l’explosion du coût des crédits immobiliers.
Attention, on ne pourra généralement jamais financer intégralement un investissement immobilier avec un PEL. Le montant que l’on peut emprunter est lié à la durée et au montant des sommes placées et limité au maximum à 92 000 €. Mais il peut constituer un apport utile pour emporter l’acception de sa demande de prêt (surtout si les banques maintiennent leur politique restrictive d’acceptation comme c’est le cas actuellement).
En outre, pour les parents d’adolescents, ouvrir un PEL dans le courant de l’année prochaine peut être une façon de les aider à emménager, à moyen terme. En effet les droits à prêt associés au PEL peuvent être cédés par les parents à leurs enfants. Ils se cumulent alors avec les droits acquis par les enfants s’ils possèdent eux-mêmes un PEL. Et même se cumuler avec ceux des grands-parents (ou oncles, frère et sœurs, etc.). La personne qui cède ses droits à prêt ne peut bien sûr plus en bénéficier, mais elle récupère son épargne et les intérêts produits.