Alarme, caméra, télésurveillance – Bien choisir son système de protection
En France, chaque année, 2 % des habitations sont victimes d’un vol par effraction ou d’une tentative d’intrusion. Même si rien ne peut stopper à coup sûr un cambrioleur déterminé, installer chez soi un dispositif (kit d’alarme connectée, caméra, télésurveillance…) capable de retarder une intrusion limite les risques. Encore faut-il choisir celui qui convient en fonction de la configuration de son habitation, de la valeur des biens à protéger et de ses habitudes.
- 1. Quels sont les différents systèmes d’alarmes pour bien protéger son domicile ?
- 2. Puis-je installer une alarme moi-même ?
- 3. Où acheter une alarme ?
- 4. Quels sont les principaux critères à prendre en compte avant d’acheter une alarme ?
- 5. Quel est l’intérêt de passer par une société de télésurveillance ?
En résumé
- La plupart des alarmes maison vendues dans le commerce peuvent être installées soi-même.
- Certains systèmes de surveillance sont capables de gérer des installations domotiques complètes.
- Mieux vaut se tourner vers des marques reconnues (Somfy, Diagral, Delta Dore, Bosch, Enki…) qui ne risquent pas de disparaître du jour au lendemain.
- Avoir recours à une société de télésurveillance permet de déléguer la gestion des alertes. Mais le service coûte cher.
Quels sont les différents systèmes d’alarmes pour bien protéger son domicile ?
Une alarme est composée de plusieurs éléments.
La centrale
C’est le cœur du système. Elle est reliée aux capteurs et, en cas d’alerte, déclenche un certain nombre d’actions : mise en route des sirènes intérieure et extérieure, enregistrement de la caméra, envoi d’un message au propriétaire ou à une société de télésurveillance, etc.
Des détecteurs d’ouverture pour une protection périmétrique du logement
En cas d’ouverture, ils préviennent la centrale. Mieux vaut en prévoir au moins un pour chaque porte et chaque fenêtre facilement accessible. Certains fabricants proposent des capteurs de vibrations censés détecter toute tentative d’ouverture. Leur portée doit être suffisamment grande, surtout si le logement est spacieux.
Un ou plusieurs détecteurs de mouvement (protection volumétrique)
À placer dans les endroits passants.
Un système d’activation et de désactivation de l’alarme
Il peut s’agir d’une télécommande, d’un clavier ou d’un badge. Quasiment toutes les alarmes peuvent aussi être pilotées à distance par le biais d’une application smartphone.
Une sirène d’intérieur
Elle a pour but de gêner un cambrioleur qui aurait réussi à pénétrer dans le logement.
Une sirène d’extérieur
Elle doit être suffisamment puissante pour alerter le voisinage et équipée d’un flash lumineux pour orienter les forces de l’ordre.
Une ou plusieurs caméras
Pas indispensables, mais fortement recommandées, elles permettent au propriétaire de voir en direct ce qui se passe chez lui et de visionner à distance des séquences prises au moment de l’intrusion. Elles sont très utiles pour effectuer une « levée de doute ».
Puis-je installer une alarme moi-même ?
Même si certains modèles vendus dans le commerce nécessitent quelques connaissances techniques ou informatiques, la plupart des alarmes sont faciles à installer soi-même. Attention, certaines nécessitent d’avoir un ordinateur. Oubliez les modèles filaires qui, certes, nécessitent moins d’entretien (pas de pile à changer, par exemple) et ne sont pas sujets au brouillage de leurs ondes, mais dont l’installation doit être pensée dès la construction de la maison.
Où acheter une alarme ?
Les alarmes se vendent sous forme de packs, principalement dans les magasins de bricolage, les grandes surfaces spécialisées (Darty, Boulanger…) et sur Internet. Attention : le contenu des packs étant très variable, il n’est pas rare de devoir compléter son équipement. Mieux vaut donc se renseigner sur les accessoires complémentaires disponibles et leur prix. Si les fabricants proposant des kits d’alarmes connectées sont nombreux (Somfy, Diagral, Delta Dore, Bosch, Enki et bien d’autres), mieux vaut opter pour une marque reconnue qui ne risque pas de disparaître du jour au lendemain, vous empêchant par la suite de faire évoluer votre installation. Sachez que certains fabricants proposent une prestation d’installation. Il est enfin possible de faire appel à une société spécialisée qui se chargera de fournir le matériel, de l’installer et parfois même d’en assurer l’entretien. Les prix et les services étant très variables, n’hésitez pas à comparer.
Quels sont les principaux critères à prendre en compte avant d’acheter une alarme ?
La facilité d’utilisation
Activer, désactiver, regarder le flux vidéo en direct, procéder aux paramétrages de base… utiliser une alarme au quotidien ne pose généralement pas de souci. D’autres actions peuvent néanmoins être un peu plus compliquées, comme accéder aux images enregistrées par les caméras. À part cela, les alarmes ne réclament pas d’entretien particulier, si ce n’est de changer de temps en temps les piles des accessoires.
Les performances de la caméra
Les images prises par les caméras équipant les systèmes de protection sont rarement d’une grande qualité. Si elles suffisent généralement pour confirmer une intrusion, il ne faut pas compter sur elles pour identifier un cambrioleur. Plus important que la résolution, vérifiez avant tout qu’elles sont équipées d’un capteur infrarouge pour filmer dans l’obscurité et que leur angle de vue est suffisamment large. Certaines sont dotées d’un volet permettant d’obstruer l’objectif (mode « privé »). C’est sécurisant, même si les risques de piratage du flux vidéo sont faibles. Mieux vaut qu’il soit activable à distance. Les images sont le plus souvent stockées d’office sur une mémoire interne ou sur une carte SD (rarement fournie). Il est généralement possible de mettre en sécurité les séquences sur le cloud moyennant un abonnement, mais la résolution risque d’être plus basse.
L’autoprotection
La plupart des alarmes sont reliées à la box et transmettent les alertes via Internet. Mieux vaut donc s’assurer qu’un autre système prend le relais en cas de coupure de la connexion, ne serait-ce que pour alerter l’utilisateur de l’existence d’un problème. Un module GSM, par exemple, permet au système d’envoyer des alertes via le réseau mobile. Il a toutefois besoin, pour fonctionner, d’une carte SIM et d’un petit forfait data. Des centrales fonctionnent sur pile ou sont équipées d’une batterie de secours rechargeable qui leur permet de continuer à fonctionner pendant plusieurs heures en cas de coupure d’électricité. Mieux vaut enfin s’assurer que les capteurs sont équipés d’un système anti-arrachement et que la caméra émet une alerte si on la fait pivoter ou si son objectif est obstrué.
L’accès à la domotique
Les systèmes de protection actuels ont de plus en plus l’ambition d’être au cœur d’un dispositif plus large. Outre la protection contre le vol, la plupart préviennent aussi en cas de présence de fumée, de risque d’intoxication au monoxyde de carbone ou de fuite d’eau. Certains sont mêmes capables de commander les volets roulants et l’éclairage. Pour cela, des équipements spécifiques sont nécessaires. Assurez-vous qu’ils sont compatibles avec la centrale.
Un abonnement à payer ?
Les alarmes vendues dans le commerce n’imposent généralement aucun abonnement. En contrepartie, c’est l’utilisateur qui reçoit les alertes, à charge pour lui de s’assurer que l’intrusion est bien réelle et, le cas échéant, de prévenir les forces de l’ordre. Certaines sociétés proposent une option de télésurveillance sans engagement bien pratique qui permet de confier la réception des alertes à des spécialistes pendant 1 mois ou plus, lorsque l’on part en voyage, par exemple.
Le zonage
La plupart des alarmes proposent un système de « zonage » ou de « protection partielle » qui permet de ne mettre en alerte qu’une partie des accessoires. Ainsi, vous pourrez laisser le rez-de-chaussée sous surveillance pendant que vous dormirez au premier étage, ou faire en sorte que les contacteurs vous alertent de toute intrusion même quand vous êtes chez vous.
La prise en compte des animaux domestiques
Vous avez un chien ou un chat à la maison ? Prenez un système compatible avec les animaux domestiques. Cela vous évitera de recevoir des alertes ou d’entendre l’alarme sonner chaque fois que votre animal passe devant le détecteur. Attention, ces systèmes ne sont pas infaillibles, notamment avec les gros animaux.
La certification NF A2P
Cette norme permet de s’assurer que le système d’alarme offre une protection efficace. Elle n’est pas obligatoire, mais un assureur peut imposer l’installation d’un système de protection NF A2P si la valeur des biens à assurer est élevée. Dans ce cas, il faut faire attention à ce que l’installateur, lui aussi, soit agréé NF A2P.
Quel est l’intérêt de passer par une société de télésurveillance ?
Verisure, EPS, IMA Protect, Nexecur : 4 sociétés se partagent la plus grosse part du marché de la télésurveillance en France. En échange d’un abonnement mensuel, elles fournissent, installent et le plus souvent entretiennent le matériel puis assurent la gestion des alertes 24 h/24, 7 j/7. Dès qu’une alerte est émise, un télésurveilleur vérifie la réalité de l’intrusion en écoutant et en regardant ce qui se passe dans le logement grâce aux micros et aux caméras installés. Si la présence d’un individu est avérée, un code que seuls les occupants sont censés connaître lui est demandé. Dans le cas où la tentative de cambriolage est avérée, les forces de l’ordre sont alertées et, si l’offre le prévoit, un agent est dépêché sur place.
→ Notre enquête satisfaction sur les principales sociétés de télésurveillance
Le matériel
Difficile d’évaluer à l’avance la qualité du matériel fourni. Certaines sociétés louent le matériel alors qu’avec d’autres, vous en devenez propriétaire. Dans ce cas, vous pourrez continuer à utiliser votre matériel après la résiliation du contrat, mais l’équipe de télésurveilleurs n’interviendra plus. Son intérêt sera donc très limité. Qui plus est, les éventuelles réparations seront à votre charge. Louer son matériel permet de limiter les coûts d’installation et de ne pas avoir à s’occuper des éventuelles réparations et mises à jour.
Bon à savoir. Le flux d’images en direct ne s’active que lorsqu’une alerte est émise. Un télésurveilleur ne peut donc pas vous espionner quand vous êtes chez vous.
Le coût
Le montant de l’abonnement varie en fonction des accessoires fournis, des services inclus et des options souscrites. Résultat : il est fréquent de payer plus cher que le tarif avancé dans les documents publicitaires. N’hésitez pas à demander plusieurs devis, à bien lire le contrat (services inclus, période d’engagement, etc.) et à négocier. Rapprochez-vous aussi de votre banque ou de votre assureur. Certains ont passé des accords avec ces sociétés et proposent des tarifs intéressants ou des réductions sur la police d’assurance en cas de souscription. Selon une enquête réalisée par nos soins en février 2023, les consommateurs paient en moyenne 42,50 € par mois pour bénéficier des services d’une société de télésurveillance.
Compatibilité avec les assistants vocaux : encore trop gadget
Commander son alarme à la voix, c’est désormais possible. Il suffit de l’associer à un assistant vocal tel qu’Amazon Alexa, Google Home ou Siri, présent sur le Homepod ou l’Apple TV (attention, tous les modèles d’alarme ne sont pas compatibles avec tous les assistants !). À l’usage, l’intérêt d’un tel dispositif n’est toutefois pas évident. D’une part, le nombre d’actions réalisables est souvent limité. D’autre part, l’ergonomie n’est pas au rendez-vous. Pour désactiver son alarme, par exemple, il faut en faire la demande à l’enceinte, puis confirmer sa requête par un code que l’utilisateur est le seul à connaître, histoire d’éviter qu’un cambrioleur désactive lui-même l’alarme. On a plus vite fait de sortir son badge.
Vidéosurveillance : des règles à respecter
Installer des caméras chez soi n’impose aucune déclaration préalable, mais nécessite le respect de certaines règles :
- ne filmer que l’intérieur de sa propriété (pièces, jardin, chemin d’accès privatif…). Pointer une caméra vers le domicile d’un voisin ou vers la voie publique, même pour surveiller son véhicule, est interdit ;
- faire en sorte que les images ne puissent être visionnées que par des personnes autorisées par l’occupant des lieux et prendre garde à ne pas porter atteinte à la vie privée des personnes filmées (famille, amis ou gens de passage) ;
- conformément au code du travail, informer de la présence de caméras et de leur finalité tout personnel travaillant de manière régulière au domicile (femme de ménage, personnel médical, baby-sitter…). Une déclaration à la Cnil (Commission national de l’informatique et des libertés) peut se révéler nécessaire lorsque les images font l’objet d’un enregistrement.
Pouvoir d’achat (mai 2023) – Les prix de l’alimentation se stabilisent
L’inflation semble enfin atteindre un palier pour les produits du quotidien, après une hausse ininterrompue depuis début 2022. Pour autant, on est encore loin d’un retour à la situation d’avant-crise. Explications.
L’été arrive, mais le porte-monnaie des Français n’est pas au beau fixe. Sur 1 an, l’inflation globale est encore soutenue, à +7 % en mai par rapport à mai 2022. Et elle reste à deux chiffres pour les achats en grande surface, avec +19 % dans l’alimentaire, et +9 % pour le rayon hygiène-beauté, selon nos calculs.
Les produits d’épicerie, les produits laitiers, le poisson, la charcuterie et le rayon traiteur restent les plus inflationnistes depuis 1 an, de même que l’alimentation animale. Pour affronter cette perte de pouvoir d’achat, une majorité de Français ont modifié le contenu de leur panier de course : moins de viandes, de fromages, de fruits et légumes frais, davantage de marques de distributeur (MDD) et surtout de produits premier prix. Soulignons que les prix des MDD ont davantage augmenté (+25 %) que les grandes marques (+18 %) mais, démarrant d’un prix initial plus faible, ils restent concurrentiels.
Néanmoins, une accalmie s’annonce peut-être pour l’été, avec une hausse des prix en grande surface qui semble enfin s’essouffler : entre début avril et début mai, elle s’est limitée à +1,1 % sur 1 mois, et même +0,3 % sur la 2e quinzaine d’avril. D’après nos relevés de prix, c’est par exemple le cas pour le jambon (et plus largement les viandes), le yaourt nature ou encore le lait. La tendance pour des produits comme les spaghettis, le beurre ou les sodas semble même s’inverser, avec de légers reculs des étiquettes pour certaines références (des baisses d’environ -0,3 % à -0,6 % ont été observées sur 1 mois). L’huile de tournesol, dont la filière a été bouleversée par la guerre en Ukraine, baisse plus nettement (-2,3 %), mais n’oublions pas que les tarifs ont doublé depuis mars 2022 !
Pour autant, les produits resteront encore onéreux de longs mois – sans même espérer qu’ils redescendront aux niveaux d’avant-crise. Ainsi, pour un même panier de courses en grande surface, il vous faut débourser 126,70 € en mai, contre 100 € en janvier 2021 et 101 € en janvier 2022. Et certains produits, à l’instar du café, restent sur une tendance haussière.
Face aux difficultés rencontrées par les ménages modestes, le gouvernement maintient la pression sur les acteurs de la filière alimentaire, pour tenter de faire refluer les prix en rayons. Les ministres de l’Économie, de l’Industrie et du Commerce ont successivement reçu les représentants de l’industrie agroalimentaire et de la grande distribution pour les inciter à baisser les tarifs, sans grand succès (lire l’encadré).
Cette cherté persistante des denrées suscite de plus en plus d’incompréhension, alors que les prix des matières premières refluent depuis maintenant plusieurs mois sur les marchés mondiaux. Des voix s’élèvent, de la part d’économistes, de politiques, mais aussi, plus discrètement, d’institutions internationales telles que la Banque centrale européenne ou l’OCDE, face aux marges réalisées par des multinationales de divers secteurs (énergie, transport, banques, négoce de matières premières agricoles, agroalimentaire, etc.). Des entreprises ont en effet engrangé des bénéfices colossaux depuis 2 ans. Une partie des majors de l’alimentaire et de l’hygiène-beauté s’en sortent bien, comme Coca-Cola, Nestlé, Danone ou encore Unilever, l’Oréal et Procter & Gamble.
Hausses répercutées, marges reconstituées
Lors des négociations commerciales annuelles avec la grande distribution, clôturées le 28 février dernier, les fournisseurs avaient pu négocier des augmentations. « La revalorisation des prix [d’achat] sur 1 an, de mars 2022 à mars 2023, est de l’ordre de +16 % », confirme le médiateur des relations commerciales. Ces hausses ont d’ores et déjà été répercutées sur le consommateur en mars et en avril, ce qui explique l’accélération de l’inflation sur ces deux mois. En mai, ce mouvement de transfert s’achève, ce qui explique le ralentissement.
Mais l’industrie agroalimentaire se trouve désormais sous le feu des critiques, accusée de reconstituer ses marges sur le dos des consommateurs, à la suite de divers rapports d’institutions telles que l’Inspection générale des finances en France ou la Banque centrale européenne. Sous la pression du gouvernement, les fédérations d’industriels de l’agroalimentaire (Ania, Ilec) ont donc appelé « les 75 plus grands industriels » à rouvrir ces négociations rapidement, afin de faire reculer les prix en rayon d’ici la fin de l’année. Plusieurs secteurs seraient potentiellement concernés, comme la volaille, les huiles végétales (principalement colza et tournesol, mais pas l’huile d’olive), la panification…
« Aujourd’hui, c’est de l’intérêt de tout le monde de baisser les prix. On dit OK à cette renégociation, comme c’est prévu dans les clauses des contrats de vente – mais les distributeurs ne peuvent pas nous demander n’importe quelle baisse », avertit néanmoins Richard Panquiault, directeur général de l’Ilec, qui représente les plus grosses entreprises et 75 % des produits de grande consommation. Refusant d’endosser le rôle du profiteur de crise, il précise que « sur 2022-2023, les hausses acceptées par les distributeurs ne couvrent que 40 à 70 % de nos surcoûts ».
Méthodologie
Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.
Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.
Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2022) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2021). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).
Vols intérieurs courts – Un décret qui ne change rien
Le ministère des Transports communique sur l’interdiction de certains vols intérieurs en cas d’alternative suffisante en train, mais cette mesure, qui ne concerne que trois liaisons, était déjà effective. Explications.
C’était une des mesures de la loi Climat et résilience, adoptée le 22 août 2021 pour lutter contre le dérèglement climatique : les vols intérieurs pour lesquels existe une alternative en train d’une durée inférieure à 2 h 30, sans correspondance et pluriquotidienne devaient être interdits. Mais l’application de la loi était suspendue à la publication d’un décret d’application précisant ce qui devait être considéré comme une alternative satisfaisante. Publié le 23 mai, ce texte ne change rien, concrètement, aux autorisations d’exploitation.
Car Air France, seule compagnie à opérer des vols intérieurs, en avait supprimé trois dès 2020 : ceux reliant Orly à Lyon, Nantes et Bordeaux. C’était une des conditions de l’octroi des aides d’État dans le cadre de la crise du Covid-19. Depuis, elle ne les a pas réactivés.
Nombreuses exceptions
D’autres liaisons auraient pu être concernées par l’interdiction : celle entre Roissy-Charles-de-Gaulle et Lyon et celle entre Lyon et Marseille. Elles continueront pourtant à être exploitées, pour des raisons différentes. La première parce que Roissy est un hub, une plaque tournante. Nombre de passagers s’y rendent pour emprunter une correspondance. Or la loi prévoit une dérogation lorsque les vols en correspondance sont majoritaires. Chez Air France, on explique (sans surprise) que c’est une exception pertinente car les voyageurs provinciaux pourraient être tentés d’emprunter d’autres hubs européens. Par exemple, pour aller de Lyon à New-York, décider de passer par Londres plutôt que Roissy.
Le cas du vol Lyon-Marseille est différent. Justification du ministère des Transports : « Il n’y a pas assez de trains disponibles entre ces deux villes. » La SNCF en propose pourtant un par heure voire davantage. Mais le décret, qui prévoit laconiquement que « les fréquences doivent être suffisantes et les horaires appropriés », laisse une large latitude au gouvernement pour décider des contours de l’alternative ferroviaire acceptable.
2 h 30, 3 h, 4 h ?
D’autres vols intérieurs subsistent (de Roissy à Bordeaux, d’Orly à Toulouse, de Marseille à Toulouse, etc.) tout simplement parce que les trajets en train durent plus de 2 h 30. Il faut ainsi un peu plus de 3 h pour rejoindre Marseille depuis Paris. Interviewé sur France info le 25 mai, Clément Beaune, le ministre délégué aux Transports, n’a pas exclu de faire évoluer la loi en prévoyant par exemple qu’une liaison ferroviaire de 3 h puisse être considérée comme une alternative. La Convention citoyenne pour le climat avait, elle, fixé à 4 h le seuil acceptable.
Le ministre a promis d’aller plus loin, notamment en travaillant à l’amélioration des offres ferroviaires entre les métropoles. Deux fois par an, à chaque nouvelle saison aéronautique (la saison d’été de fin mars à fin octobre et la saison d’hiver le reste de l’année), le gouvernement déterminera quelles sont les liaisons aériennes concernées par l’interdiction.
À rebours de ces bonnes intentions écologiques, la compagnie low cost espagnole Vueling a annoncé l’ouverture d’une liaison Toulouse-Barcelone. Le trajet direct en TGV entre ces deux villes n’est plus proposé depuis fin 2021.
Trottinette Ninebot KickScooter Max G2 – Premières impressions
Fabricant parmi d’autres il y a quelques années, Ninebot s’est hissé comme l’un des deux principaux fournisseurs de trottinettes électriques en France, avec Xiaomi. Le chinois avait fait sensation avec la Max G30, et à juste titre : en 2020, cette trottinette était arrivée en tête de notre test en laboratoire, devant 12 autres. Il lance un nouveau modèle, la Max G2, vendue 899 € et améliorée en plusieurs points : clignotants intégrés, suspensions avant et arrière, moteur plus puissant… Nous avons roulé avec pendant plusieurs jours.
Si vous cherchez une trottinette électrique confortable à moins de 1 000 €, 2 modèles vont à coup sûr figurer dans votre sélection finale :
- la Xiaomi 4 Ultra (qui fera l’objet d’une prise en main prochainement) à 999 € ;
- et la Ninebot KickScooter Max G2, vendue 899 €.
Commercialisée sous la marque « Ninebot by Segway » (le chinois Ninebot a racheté l’américain Segway en 2015), cette dernière succède à la Max G30, un modèle phare du marché, qui avait décroché de très bons résultats lors de notre test en laboratoire. Conforté par le succès de cette trottinette, Ninebot maintient son parti pris initial axé sur le confort et la robustesse au détriment de l’encombrement. La Max G2 est encore plus haute, plus large et plus lourde que la Max G30. Avec ses 25 kg, ses roues (pneus « tubeless », sans chambre à air) de 10″, son guidon de 57 cm de large et son petit 1,20 m de longueur totale, elle est certes pliable, mais très difficile à transporter. À envisager comme un moyen de transport en tant que tel, pas comme un complément du tramway ou du métro.
Les principales nouveautés
Pour encore plus de confort, Ninebot a équipé sa nouvelle trottinette d’un « deck » (la partie sur laquelle on monte) plus large, plus long et plus haut (18 x 50 cm utiles, 13 cm de garde au sol). En bout de poignée, le fabricant a placé des clignotants très lumineux, et très utiles pour se signaler aux autres usagers de la route. Ils sont faciles à activer, le bouton tombe sous le pouce. Il est situé au-dessus d’un second bouton, le klaxon, qui émet un horrible et inaudible son strident que les autres usagers auront bien du mal à identifier comme une sonnette. Mieux vaut équiper la trottinette d’une réelle sonnette de vélo.
Autre nouveauté importante, l’apparition de deux suspensions mécaniques (à ressort réglable) à l’arrière et d’une suspension hydraulique à l’avant. Ces équipements expliquent en partie la prise de poids du modèle, mais s’avèrent d’une efficacité redoutable : la trottinette avale les pavés parisiens et autres petits obstacles sans malmener les vertèbres. Enfin, le moteur, toujours niché dans la roue arrière, est plus puissant (450 W contre 350 W) ; il révèle toute sa pertinence dans les côtes, où on maintient facilement une vitesse proche des 25 km/h (le maximum autorisé) malgré l’inclinaison. Avec la G30, notre testeur de 70 kg plafonnait à 16 km/h dans une pente à 12,5 %. Il irait plus vite avec la G2.
Une autonomie prometteuse
Pas de changement du côté de la batterie, dont la capacité reste de 550 Wh. Nous avions mesuré une autonomie de 55 km avec la G30 ; sur le parcours type de notre protocole de test, celle de la G2 devrait s’en approcher, peut-être même faire mieux : Ninebot affirme avoir amélioré les algorithmes du contrôleur de la batterie. Pas de mauvaise surprise en tout cas lors de notre prise en main. Point intéressant, comme sur la G30, le transformateur est intégré sous le dock, avec la batterie. Le chargeur se résume donc au simple câble ; comptez 6 h pour une charge complète.
Pilotage en sécurité
Une fois lancée, la G2 se pilote très aisément. Le guidon élargi (57 cm) offre une bonne stabilité de conduite, en tout cas quand on a les deux mains sur le guidon. Lâcher une main pour prendre un objet dans sa poche ou se gratter le nez est risqué : la roue avant a tendance à trembloter. On apprécie d’autant plus les clignotants, qui évitent de tendre le bras pour se signaler avant un virage.
L’accélérateur est assez sensible pour rouler à basse vitesse, et l’accélération, marquée au départ, se fait ensuite plus progressive. Les pneus accrochent bien dans les virages, y compris lorsque la chaussée est mouillée (même si on diminue instinctivement sa vitesse quand il pleut). Notez que le corps de la trottinette est certifié IPX5 (résistant aux jets d’eau), le bloc batterie IPX7 (résiste à l’immersion). Côté freinage, un seul levier pour deux freins : le frein électromagnétique à l’arrière et le frein à tambour à l’avant. Cette combinaison, déjà éprouvée sur la G30, est efficace. Le feu arrière s’allume quand on freine, là aussi pour se signaler aux autres usagers de la route. Rassurant et assurément utile.
Au sommet de la potence, l’écran (inchangé) renseigne sur le niveau de la batterie, la vitesse, le mode de conduite sélectionné parmi les 3 disponibles (éco E, sport S et conduite D), l’état du phare (allumé/éteint), les changements de direction (clignotants). Il est simple et efficace, mais manque de contraste quand le soleil brille : on n’y lit plus rien.
Une appli pour verrouiller la trottinette
Ninebot a mis au point une application mobile (iOS et Android) qui permet d’affiner les réglages de la trottinette. Aucun problème pour le jumelage Bluetooth du smartphone et de la trottinette, ils s’appairent instantanément. Ensuite, la trottinette est localisée sur un plan, on peut enregistrer ses trajets ou activer le mode Marche, qui bride la vitesse à 5 km/h. Depuis les paramètres, l’utilisateur peut aussi personnaliser la puissance d’accélération du mode S et verrouiller la trottinette. C’est sans doute là la fonction la plus intéressante de l’appli. Une fois le mode verrouillage activé, il faut saisir un code, défini à l’avance, pour pouvoir l’utiliser. Les boutons des clignotants servent à entrer les 4 chiffres, on valide avec le bouton du klaxon. Bien pensé. Sans le code, la trottinette résiste et sonne… De quoi décourager les voleurs !
Localiser la trottinette
Et en cas de vol, il est possible de localiser la Max G2 sur un plan grâce à sa compatibilité avec l’application Localiser d’Apple. Ce système, qu’Apple a ouvert aux fabricants tiers en 2021, permet de localiser ses objets bien qu’ils n’intègrent ni puce GPS, ni carte SIM. Tous les appareils Apple en circulation (iPhone, ordinateurs, tablettes iPad, etc.) servent en fait de relais et permettent de localiser l’objet en question grâce à leur connexion Bluetooth (l’opération est transparente pour les propriétaires des appareils Apple sollicités). En ville, vu la densité des appareils Apple, la trottinette sera facilement localisée. C’est moins sûr en rase campagne ou en forêt, où les utilisateurs sont forcément moins nombreux.
Pour activer la fonction, il faut là aussi se rendre dans les paramètres de l’application mobile. L’iPhone et la trottinette se détectent quasi instantanément. Ensuite, depuis l’appli Localiser d’Apple, on localise la trottinette, on peut aussi la faire sonner, la déclarer comme perdue et programmer une notification au moment où elle sera repérée par le maillage des appareils Apple.
Notre avis
Cette trottinette vendue 899 € affiche un bon rapport qualité-prix. Elle offre le confort de conduite et le niveau de sécurité (clignotants, feu arrière actif lors du freinage) indispensables aux longs trajets, auxquels elle est destinée. Conséquence, son poids et son encombrement, qui l’excluent des candidates pour qui cherche une trottinette en complément d’un autre mode de transport. En outre, la monter chez soi, quand on habite en appartement, exige un ascenseur assez spacieux !
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Billet de notre Président national : Fraudes bancaires – Les banques de nouveau rappelées à l’ordre
Alors que l’UFC-Que Choisir a déposé plainte contre 12 banques qui laissaient indûment croire aux victimes de fraudes bancaires qu’elles n’avaient pas droit au remboursement – plaintes toujours en cours – la Banque de France, via l’Observatoire de la sécurité des moyens de paiement, vient également de taper du poing sur la table. En effet, elle a publié mi-mai 13 recommandations pour lutter contre les refus d’indemnisation des banques.
Elle rappelle d’abord qu’en l’absence d’authentification forte (activation d’un code secret dans l’application en ligne de la banque par exemple), les banques doivent systématiquement et immédiatement rembourser les consommateurs des sommes indûment prélevées. Mais surtout, même en cas d’authentification forte, elle indique que la banque doit instruire le dossier sous 30 jours maximum, apporter tous les éléments de preuve, et qu’en cas de doute, celui-ci bénéficie à la victime.
Un rappel bienvenu face aux banques qui se retranchent derrière l’utilisation d’un système d’authentification forte, sans autre précision, pour refuser le remboursement. Les textes et la Jurisprudence allaient déjà dans ce sens et même au-delà, mais les banques, elles, continuent d’utiliser cet alibi pour ne pas indemniser les consommateurs. La Banque de France précise bien dans ses recommandations que « l’existence d’une authentification forte (n’est) pas suffisante en soi pour considérer que la transaction a été autorisée ». Mieux, elle demande que le remboursement intervienne sans délai, quitte à reprendre les fonds par la suite si la négligence grave du client est réellement avérée après une véritable instruction du dossier, qui doit intervenir sous 30 jours.
L’enjeu est loin d’être anodin puisque l’analyse des plaintes reçues par les associations locales UFC-Que Choisir montre que 60 % d’entre elles concernent des fraudes de plus de 4 000 euros et que certaines peuvent porter sur plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Reste à savoir maintenant si les banques vont (enfin !) rentrer dans le rang. Un bilan, en lien avec l’Autorité de contrôle prudentiel (ACPR), doit être opéré d’ici fin 2024… Dans cette attente, comptez sur l’ensemble des composantes de l’UFC-Que Choisir, Fédération et associations locales, pour veiller à ce que les victimes de fraudes ne fassent pas les frais des mauvaises pratiques des banques.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir
Peintures d’intérieur – La classe d’émissions est trompeuse
Notre nouveau test de peintures d’intérieur ne compte que des références affichant la classe d’émissions A+, la moins polluante. Nos analyses révèlent pourtant que certaines contaminent fortement l’air intérieur.
Depuis 2013, les peintures sont classées en fonction de leurs émissions de substances chimiques dans l’air intérieur. L’échelle va de A+ pour les moins polluantes, à C pour celles qui contaminent fortement l’air du domicile.
À l’époque, Que Choisir avait salué l’initiative, mais la réglementation qui la régit est en réalité beaucoup trop laxiste. Nous l’avions déjà dénoncée lors d’un précédent test de peintures en 2016, or la situation ne s’est pas améliorée depuis.
La preuve, c’est que si les analyses réalisées dans le cadre de notre nouveau test de peintures blanches dévoilent que certaines peintures sélectionnées sont non polluantes, d’autres qui portent également la classe A+ sont très émissives en substances chimiques et contaminent fortement l’air intérieur de la pièce repeinte.
Des polluants non pris en compte par la réglementation
Nous avons relevé jusqu’à 5 400 microgrammes de composés organiques volatils (COV) par mètre cube d’air 3 jours après les travaux, et encore 1 900 µg/m3 d’air de COV au bout de 28 jours. Il est absolument scandaleux que des peintures aussi polluantes arborent la classe A+. Il en va de même pour celle qui relargue encore 1 700 µg/m3 d’air de composés organiques semi-volatils, mais ces polluants-là n’existent même pas au regard de la réglementation actuelle sur les émissions des peintures !
Cette classe d’émissions se révèle très trompeuse pour les consommateurs, qui peuvent aussi bien tomber sur une référence non polluante que sur une qui va fortement, voire durablement, dégrader la qualité de leur air intérieur.
C’est la deuxième alerte que lance Que Choisir, il serait temps que les pouvoirs publics renforcent leurs exigences. Des parents pensent sûrement bien faire en achetant une peinture A+ pour la chambre du nouveau-né, alors qu’avec certaines ils la polluent.
Sérums antitaches – Des publicités en trompe-l’œil
À partir de notre test de sérums antitaches, petit panorama des astuces marketing permettant de présenter les produits sous un jour beaucoup trop flatteur.
C’est l’un des domaines où les publicités et allégations sur les emballages flirtent le plus fréquemment avec les limites légales. Quand il s’agit de promouvoir un cosmétique, le trompe-l’œil est à l’honneur. Si notre test de sérums antitaches nous a conduits à le constater une fois encore de manière flagrante, les pratiques mises en œuvre pour vendre ces produits sont représentatives de l’ensemble des publicités pour les cosmétiques.
Des avis plutôt que des mesures
La filouterie la plus répandue ? Citer des pourcentages de satisfaction plutôt que les résultats de mesures objectives. Ils sont systématiquement beaucoup plus flatteurs. Lorsqu’on leur assure que l’application quotidienne d’un sérum permettra de les rendre plus jolies, les consommatrices ont envie d’y croire. Encore n’y vont-elles pas de leur poche lorsqu’elles participent à un panel à la demande d’un industriel. Mais dans la vraie vie, lorsqu’elles paient une prétendue crème miracle dix fois plus cher qu’un grand cru (les sérums testés coûtent en moyenne près de 1 400 € le litre), l’autosuggestion joue à plein.
Dans tous les cas, les appréciations sont sans commune mesure avec les constats objectifs sur l’effet réel des produits. C’est très net à la lecture des documents transmis par les marques : les premières dépassent généralement les 90 % alors que les seconds montrent des résultats beaucoup plus modestes, parfois moins de 10 % d’amélioration.
Flou artistique
Autre pratique très en vogue ces temps-ci, les photos avant/après. Eucerin orne son emballage d’un double cliché qui semble trop beau pour être vrai. Le teint après 12 semaines est complètement uniforme et surmonté du chiffre 97 %. Contrairement à ce que cette proximité laisse penser, il ne s’agit pas du pourcentage de réduction des taches mais, là encore, de la proportion de femmes satisfaites.
Sur la publicité que Vichy publie dans la presse, le même type de comparaison montre une tache visiblement réduite après 2 mois d’utilisation. Sauf qu’une note minuscule nous apprend qu’il ne s’agit pas d’une vraie photo mais d’une « simulation du résultat obtenu à partir de l’étude clinique ». Justement, l’expression « étude clinique », qui a aussi tendance à envahir les emballages et campagnes publicitaires, est utilisée de façon très ambiguë. Alors qu’elle évoque blouses blanches et mesures non biaisées, les annonceurs l’utilisent le plus souvent pour évoquer un simple sondage auprès des utilisatrices. De même, ils parlent souvent d’efficacité « prouvée » pour désigner une simple impression exprimée par ces dernières.
Zéro en calcul
Une pratique moins souvent constatée mais dont Clarins se rend coupable sur la page de son site consacré à son sérum antitache : les petits arrangements avec les chiffres. Le fabricant a-t-il délibérément cherché à travestir la réalité ? Nous optons plutôt pour une nullité crasse en mathématiques car il n’a pas fait de difficultés pour nous confirmer son calcul. L’entreprise a testé son sérum sur deux groupes de femmes, les unes ayant des taches post-inflammatoires (cicatrices), les autres des taches persistantes qui concernent bien davantage de personnes, surtout à partir d’un certain âge. L’expert a-t-il constaté un effet ? Oui pour 73 % du premier groupe et seulement 11 % du second. Les deux résultats sont-ils présentés séparément ? Non bien sûr ! La marque affiche-t-elle alors la moyenne des deux ? Pas davantage. C’est une addition qui lui permet d’afficher que 84 % des femmes ont constaté une atténuation de la couleur de leurs taches ! On se pince pour y croire !
→ Lire notre enquête : Sérums antitaches • Les preuves ne sont pas éclatantes
Commerce équitable – Une quinzaine pour se mettre au goût du jour
Jusqu’au 28 mai, les acteurs du commerce équitable sensibilisent les consommateurs aux enjeux de ces échanges, qui se veulent respectueux des producteurs. Ce secteur, qui prend de l’ampleur (2 milliards d’euros en 2021), résiste plutôt bien face à l’inflation.
Comme chaque année depuis 2001, le collectif des acteurs hexagonaux du commerce équitable, Commerce équitable France, organise plusieurs centaines d’opérations partout en France (promotions, débats, conférences, animations, projections de films, dégustations, etc.) jusqu’au 28 mai (1). Objectif : promouvoir le commerce équitable en rappelant ses enjeux, et présenter les produits labellisés, français comme internationaux, ainsi que les entreprises et associations qui les portent. Cette année, la thématique porte sur les valeurs du commerce équitable.
C’est l’occasion pour les consommateurs d’appréhender les enjeux de solidarité internationale, d’équité et de respect des producteurs, du Sud comme du Nord. Mais aussi de refaire le point sur les labels officiels de ce type de commerce, réglementé (lire l’encadré).
Les principes du commerce équitable
Le commerce équitable est défini en France par la loi de 2014 sur l’économie sociale et solidaire, qui en fixe les 7 principes fondamentaux :
- Des prix rémunérateurs pour les producteurs.
- La transparence et la traçabilité dans les filières.
- Un partenariat commercial sur la durée noué avec des associations de producteurs.
- Une gouvernance démocratique des organisations de producteurs.
- Une prime aux associations de producteurs destinée à financer des projets collectifs.
- Des modes de production respectueux de l’environnement.
- La sensibilisation des consommateurs à des modes de production socialement et écologiquement durables.
(1) Programme disponible sur www.quinzaine-commerce-equitable.org
Fin du tarif réglementé du gaz – Un premier prix repère publié
Alors que le tarif réglementé du gaz prendra fin le 30 juin prochain, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) publie son premier prix repère « pour éclairer les consommateurs dans ce contexte ». Ils en ont bien besoin.
Dans le contexte de la fin du tarif réglementé du gaz le 30 juin prochain, les premières valeurs du prix repère de vente de gaz naturel que la CRE s’est engagée à publier chaque mois sont sorties le 22 mai. Elles font suite à la « méthodologie de la construction de la référence de prix complète du gaz pour les consommateurs résidentiels » que la haute autorité du secteur de l’énergie avait présentée en avril dernier. Au moment, l’UFC-Que Choisir l’avait contestée sur des points importants.
Malheureusement, ce prix repère y est conforme, il n’est pas protecteur pour les consommateurs puisqu’il ne sera imposé à aucun fournisseur de gaz, qu’il n’existe pas pour les offres à prix fixe et qu’en l’état actuel, il n’est prévu que sur 1 an. Ce prix repère sera établi tous les mois, comme l’était le tarif réglementé du gaz avant que le bouclier tarifaire entre en vigueur. Il va concerner 95 % du territoire raccordé au réseau de distribution de GRDF, mais pas les zones desservies par des opérateurs historiques comme Gaz de Bordeaux ou GEG à Grenoble. La CRE y publiera des prix repères spécifiques, adaptés à leurs coûts, dès le mois de juin.
Attendre le 1er juillet
Le prix repère comprend un prix de l’abonnement et un prix du kWh, le tout en TTC. Pour ce mois de mai, l’abonnement y est quasi identique à celui du tarif réglementé, le prix du kWh nettement inférieur « en fourchette basse » dans certaines des 6 zones du tarif réglementé d’Engie. Mais vérification faite, aucun fournisseur de gaz ne s’est aligné sur la fourchette basse du prix repère à ce jour. La vérité des prix interviendra avec la fin du bouclier tarifaire, reste à espérer que des offres se calent sur le prix repère de la CRE, voire en dessous.
En attendant, Que Choisir le répète, si vous êtes au tarif réglementé du gaz, restez-y, Engie vous basculera automatiquement sur son offre passerelle le 1er juillet, il n’y a aucun risque de coupure. Quant aux offres des fournisseurs aujourd’hui indexées sur le tarif réglementé, elles évolueront dès juillet, notre comparateur les évaluera.
Questions-réponses sur la fin du tarif réglementé du gaz (cliquer sur la vidéo ci-dessous)
Cigarettes électroniques Puffs (caméra cachée) – Interdites aux mineurs, vraiment ?
Les cigarettes électroniques jetables Puffs rencontrent un succès grandissant auprès des plus jeunes, même si elles sont interdites à la vente aux moins de 18 ans. Nous avons envoyé quelques collégiens équipés d’une caméra cachée dans plusieurs points de vente pour voir s’il était difficile de s’en procurer en étant mineur.
Nous avons effectué, fin avril 2023, un minitest en sollicitant des élèves de 5e et de 4e (de 12 à 14 ans). Ils devaient visiter une douzaine de points de vente situés dans les 11e et 12e arrondissements de Paris.
Résultat ? Environ la moitié des magasins ont accepté de fournir des Puffs aux collégiens (que nous avons bien sûr récupérées !). Seules les boutiques de vape ont toutes refusé. Les trois quarts des bureaux de tabac leur en ont procuré, de même que 2 épiceries de nuit sur 3 (certaines ne commercialisent pas de Puffs). L’enseigne de décoration Gifi, elle, a demandé aux jeunes de présenter leur carte d’identité. Parmi ceux qui ont vendu des Puffs aux mineurs, la plupart ont délivré des versions sans nicotine et quelques-uns avec nicotine, dont une à la myrtille/grenade qui en contient 20 mg/ml. Certes, nous n’avons pas réalisé une étude scientifique. Mais Que Choisir peut affirmer que nos ados parisiens ont facilement obtenu des Puffs sans nicotine chez les buralistes ou dans les épiceries.
→ Lire notre enquête : Puffs • Comment les ados se laissent enfumer