Alimentation santé – Comment composer son régime méditerranéen
L’alimentation méditerranéenne est associée à de nombreux bénéfices pour notre santé. Voici quelques repères pour la décliner en pratique.
Proportions des différentes catégories d’aliments
1 – Légumes
À volonté ! Tous les jours et à chaque repas. Varier les légumes et les modes de cuisson pour en tirer tous les bénéfices. Privilégier les produits de saison.
2 – Eau
À volonté et tous les jours.
3 – Produits laitiers
Jusqu’à 2 fois par jour. De préférence fermentés (fromage, yaourt). Modération sur les fromages très salés.
4 – Viandes, œufs et poissons
D’une manière générale, pas plus de 100 g/jour.
Œufs : jusqu’à 5 fois par semaine.
Produits de la mer : jusqu’à 3 fois par semaine.
Volaille : jusqu’à 3 fois par semaine.
Viande rouge : occasionnellement et pas plus de 500 g par semaine.
5 – Légumineuses
Au moins 2 fois par semaine. Sources de protéines et de fibres.
6 – Céréales
Tous les jours. De préférence des céréales complètes.
7 – Huile
Tous les jours et à chaque repas, à raison de 2 à 3 cuillères à soupe par jour. En cuisson ou en assaisonnement, seule ou avec d’autres huiles végétales, notamment le colza.
8 – Fruits
Tous les jours et à chaque repas.
9 – Fruits à coques
1 poignée par jour. De préférence non salés.
Pas essentiels
Cette assiette présente les éléments indispensables à une alimentation saine. Le vin – souvent cité comme une base du régime méditerranéen –, les produits sucrés et la charcuterie n’y figurent pas, car ils n’ont pas d’intérêt nutritionnel propre. En effet, leur consommation n’apporte pas de nutriments qu’on ne trouverait pas ailleurs.
Sécurité sanitaire des aliments – Vers une privatisation rampante des contrôles
Le transfert d’une partie des contrôles sanitaires des aliments à des opérateurs privés laisse craindre une détérioration de leur qualité, du fait de potentiels conflits d’intérêts. Et ce, alors même que cette surveillance coûterait moins cher au contribuable en restant sous le contrôle des pouvoirs publics. Le flou persiste sur le devenir à moyen terme de certaines missions.
Laits maternisés de Lactalis, pizzas Buitoni (Nestlé), chocolats Kinder (Ferrero)… Après chaque scandale, le gouvernement clame sa volonté d’accentuer les contrôles sur les acteurs de la chaîne alimentaire (industrie, distribution, restauration). Dans les faits, la dernière réforme de la sécurité sanitaire des aliments risque à l’inverse de les fragiliser. Cette mission de surveillance de la qualité de nos denrées a été transférée début 2023 de la DGCCRF vers le ministère de l’Agriculture, comme annoncé il y a un an par le ministère de l’Économie (dont dépend la DGCCRF). Ses contours ont évolué au fil des mois. Ainsi, les tâches transférées comprendraient aussi les « nouveaux aliments » (insectes, algues, etc.), les OGM, les compléments alimentaires, les additifs, les contaminants et une partie des contrôles de « matériaux au contact » (emballages, contenants), contrairement à ce qui était initialement annoncé.
La DGCCRF affaiblie
À la DGCCRF, la réforme passe mal. Les agents ont le sentiment de remplir leur rôle, et pourtant d’être injustement attaqués. « Nous subissons des critiques violentes à chaque crise sanitaire, et la DGCCRF se fait aujourd’hui dépecer d’une de ses principales missions de protection des consommateurs, souligne le syndicat Solidaires CCRF-SCL. Cela contribue à l’affaiblir. » Les syndicats alertent depuis des années sur la réduction d’effectifs.
Décidée dans la précipitation, la réforme est encore en cours de mise en place, faute d’agents en nombre suffisant sur le terrain. « L’accroissement annoncé des contrôles par le ministère – de 10 % en plus au niveau des industriels, et de 80 % en plus au niveau de la remise directe au consommateur – est inatteignable dès la première année d’application », souligne un fonctionnaire du ministère. En effet, si 190 postes dédiés ont été promis, les recrutements, pour certains toujours en cours, n’ont pas encore permis la formation de tous les agents concernés, et le transfert effectif de l’ensemble des missions – sans même parler de l’accroissement programmé des contrôles, donc des contentieux à traiter ensuite.
32 millions d’euros pour sous-traiter les contrôles
Le ministère a une solution toute prête à cette difficulté : la délégation, à des opérateurs privés, des contrôles « à la remise directe au consommateur » dans les commerces alimentaires et la restauration. Pour cela, un budget conséquent de 32 millions d’euros est prévu. Un montant qui fait bondir les syndicats de salariés du ministère. Dans une lettre ouverte, six syndicats (CFDT, CFTC, CGC, SNISPV, FO, UNSA) interpellent le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau : « Quelle est la pertinence de recourir à une si grande échelle à de la délégation plutôt que de favoriser le recrutement de fonctionnaires compétents et impartiaux ? »
Dans un courrier du 12 juin, le ministre rétorque que la délégation permet d’avoir « un coût maîtrisé pour l’État ». Une justification bien laconique, sachant que cette somme aurait permis d’embaucher près de 500 fonctionnaires, selon des chiffres de ce même ministère. « Cela équivaut à 5 fonctionnaires dédiés en plus par département, c’est énorme, souffle un agent. Avec ça, on aurait pu accroître le nombre de contrôles – avec une garantie de qualité ! »
Risque de conflits d’intérêts
Car l’une des craintes des syndicats, c’est le risque de conflits d’intérêts de cette sous-traitance, qui pourrait dégrader la rigueur des inspections : « Nous sommes plus que circonspects pour les contrôles des établissements en remise directe confiés aux mêmes laboratoires ou prestataires qui leur proposent parallèlement des services commerciaux. Quelles garanties apporter sur l’impartialité des contrôles et l’indépendance des délégataires ? », interrogent-ils. La délégation est effectivement ouverte à des entreprises qui travaillent par ailleurs pour les acteurs de la filière agroalimentaire, ceux-là même qu’ils pourraient être amenés à contrôler. Par exemple, les organismes certificateurs Bureau Veritas ou Apave, le laboratoire Eurofins, ou encore le cabinet d’audit QualiConsult sont sur les rangs. Les syndicats soulèvent également le problème du coût, craignant de « se retrouver pieds et poings liés dans quelques années et de se voir imposer des tarifs exorbitants ».
Selon le ministre de l’Agriculture, « cette délégation s’inscrit dans le respect du droit européen [qui] impose de garantir l’impartialité des contrôles ». Un peu court comme réponse, alors que la situation de conflits d’intérêts existe bel et bien, pour des prestataires qui ne peuvent être absolument indépendants.
Trois quarts des inspections déléguées
Le pilotage par le ministère de l’Agriculture est effectif depuis le 1er janvier 2023. Les contrôles dans les industries agroalimentaires seront transférés au 1er septembre – étant les plus sensibles, ils seront exclusivement réalisés par les agents du ministère de l’Agriculture. Ceux des denrées « à la remise directe » seront transférés au 1er janvier 2024 ; sur les 100 000 inspections prévues par le ministère, les trois quarts seraient déléguées. En cas de contentieux, l’administration reprendrait le dossier en main, voyant sa charge de travail alourdie. Le suivi des opérations de retrait et rappel concernant les « alertes nationales à enjeux », à l’instar des chocolats Kinder ou des pizzas Buitoni, serait également sous-traité, de même que les prélèvements d’échantillons pour analyses.
Le syndicat Solidaires CCRF-SCL s’inquiète du devenir du réseau des laboratoires publics de référence (SCL), dans lesquels sont réalisées ces analyses. Le ministère n’a pas précisé leur devenir au-delà de 2026, mais une restructuration est annoncée. Envisagerait-il également de déléguer ces examens ? Ce serait facile : des laboratoires privés figurent parmi les candidats prestataires. Seulement, ils réalisent aussi les autocontrôles pour le compte des industriels… Le risque de conflits d’intérêts plane là encore.
Malgré ces craintes, ce transfert des contrôles sera-t-il bénéfique au consommateur ? « Cette délégation au privé entretient la suspicion sur la qualité des contrôles, et ce n’est jamais bon, regrettent des agents du ministère. De plus, on aboutit à une usine à gaz, qui fragilise l’expertise de l’État. » Qu’en dit le ministère de l’Agriculture ? Il n’a pas répondu à nos questions.
Qui contrôle quoi ?
La DGCCRF (ministère de l’Économie) conserve sa mission de contrôle de la loyauté des produits et de la bonne information du consommateur : contrôle de l’étiquetage, de la composition et de la dénomination des marchandises ; lutte contre les pratiques déloyales sur l’origine, la qualité et les allégations.
La DGAL (ministère de l’Agriculture) reprend l’ensemble du contrôle sanitaire des filières végétale et animale (production, transformation, distribution, restauration commerciale et collective). Elle vérifie les modalités de fixation des dates limites de consommation (DLC) et de durabilité minimale (DDM), ainsi que l’information sur le risque allergène. Elle gère également le contrôle de l’alimentation pour animaux, ainsi que celui des OGM, des compléments alimentaires, des denrées alimentaires enrichies, des additifs, arômes, enzymes, etc.
Listeria – Rappel de nombreux poulets contaminés
Un rappel massif de poulets entiers de différentes marques est en cours depuis une dizaine de jours. La faute à leur contamination par la Listeria, une bactérie pouvant provoquer des infections graves.
Attention si vous avez récemment acheté des poulets entiers en supermarché : 21 références commercialisées sous différentes marques (des premiers prix tels que Casino Tous les Jours, Simpl et Top Budget à des produits Label Rouge, en passant par Le Gaulois) dans diverses chaînes de supermarchés ont récemment été rappelées pour cause de contamination par Listeria monocytogenes. Cette bactérie peut provoquer la listériose, une maladie dont les symptômes et la gravité varient selon les personnes infectées, de simples diarrhées ou symptômes grippaux à des troubles neurologiques graves, type méningites, chez les personnes au système immunitaire fragile. L’infection peut également avoir des répercussions dramatiques pour le fœtus si elle touche les femmes enceintes.
Si vous avez acheté un poulet appartenant à un lot rappelé (1), ramenez-le en magasin pour vous faire rembourser. Mais si vous l’avez déjà consommé, pas d’inquiétude outre mesure : la bactérie est généralement détruite par la cuisson. Surveillez tout de même la survenue de symptômes évocateurs (diarrhée, fièvre, maux de tête…), pendant les 8 semaines qui suivent (le délai d’incubation pouvant aller jusqu’à 2 mois), et le cas échéant prenez contact avec votre médecin.
Lire aussi
(1) Liste complète sur le site officiel Rappel Conso.
Scooters et motos – Les dérapages de JM Motors
Ce revendeur de deux-roues a longtemps commercialisé des modèles, importés de Chine, trafiqués, voire dangereux. Aujourd’hui encore, tout ne serait pas légal.
La décision n’a pas été facile. Mais après être restés silencieux durant presque 10 ans, deux employés de JM Motors ont décidé de parler. Ils dénoncent la mise en vente dans leur réseau, dès 2014, de motos et de scooters illégalement surpuissants et potentiellement dangereux.
Depuis 2011, sous les entités JM Motors et Azur Scoot, cette société distribue, dans ses 10 magasins, des engins dans les cylindrées 50 et 125 cc. En 2022, bénéficiant de l’essor de la livraison à domicile et d’une forte demande de moyens de transport maniables et peu coûteux, elle se plaçait en huitième position sur le marché français, avec 2 347 modèles 50 cc écoulés (source : Motoservices.com). Une tendance haussière qui a visiblement poussé cette enseigne à commercialiser des deux-roues ne respectant pas les normes de dépollution et, surtout, dotés de moteurs non conformes.
Cylindrées gonflées
Notre rencontre avec un vendeur et un mécanicien travaillant tous les deux chez JM Motors nous a permis de lever le voile sur cette affaire. Pourquoi ne témoignent-ils que maintenant ? Parce qu’ils étaient pris dans la spirale infernale d’un système de rémunération peu orthodoxe. De fait, le salaire de base de l’un d’eux, à 1 200 €, était complété par quelque… 3 000 € en liquide. Une pratique répandue auprès de la plupart des salariés de l’entreprise.
Les commandes s’enchaînaient, grâce à un bouche-à-oreille vantant la vitesse des machines mais aussi la facilité d’immatriculation. Les scooters proposés sous le label JM Motors, fabriqués en Chine, ou les motos de marque Yamasaki (elles aussi chinoises), d’une cylindrée de 50 cc, que l’on peut conduire dès l’âge de 14 ans avec le brevet de sécurité routière (BSR), correspondaient en réalité à des… 70 cc. Et un client ayant fait expertiser sa Yamasaki Sportive RS a appris que son moteur était un 86 cc, soit presque le double de ce qui était prétendu. Autre cas, un modèle 125 cc (pour lequel le permis auto suffit) atteignait en fait 140 cc. Or, à ce niveau de motorisation, il faut être titulaire d’un permis moto. Si certains acheteurs se doutaient de quelque chose, d’autres ont découvert le pot aux roses plus tard, à l’occasion d’une révision. Au-delà du fait qu’ils étaient dans l’illégalité avec leurs deux-roues trop puissants, ils se mettaient en danger, les freins n’étant pas adaptés et le cadre résistant mal aux contraintes plus importantes. Le mécanicien qui s’est confié à Que Choisir évoque également une fabrication à bas coût n’observant pas les obligations européennes. Par exemple, un câble d’accélérateur était dépourvu de revêtement téflon et risquait de se bloquer.
Faux papiers
En outre, derrière ce premier volet purement mécanique, se cachent des fraudes administratives. À commencer par la modification du certificat de conformité (COC) de certains véhicules, qui prétendait suivre la norme Euro 4 puis Euro 5 (avec un système d’injection). Le carburateur était, en réalité, caché par le carénage, afin de ne pas être facilement repéré au cours d’un contrôle… Ajoutons que bon nombre de demandes d’immatriculation pour des scooters ont été déposées par des conducteurs dans l’incapacité de présenter le BSR.
Avertie, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) assure s’intéresser à l’affaire. Par ailleurs, le commercial avec lequel nous avons pu nous entretenir a porté plainte et doit être prochainement entendu. Il est grand temps de siffler la fin de la partie ! Car même si, depuis plus d’un an, les ventes de scooters illégaux (soit un peu plus de 4 000 machines) n’ont globalement plus cours, celles des motos continuent.
1 litre d’eau sur 5 volatilisé – L’UFC-Que Choisir se mobilise contre #LaFuiteEnAvant !
Alors que le ministère de la Transition Écologique indique que la majorité du territoire français subira probablement une nouvelle sécheresse cet été, la Fédération et les Associations Locales de l’UFC-Que Choisir, sur la base d’une étude dénonçant l’ampleur des volumes d’eau considérables gaspillés à cause des fuites des canalisations, se mobilisent pour lutter contre cette gabegie économique et environnementale. L’eau devant être plus que jamais économisée dans un contexte de réchauffement climatique, le Mouvement demande aux pouvoirs publics de mettre en œuvre un véritable plan de rénovation des réseaux et de le financer grâce à un rééquilibrage des redevances payées par les acteurs professionnels, au premier rang desquels l’agriculture intensive.
La sécheresse de 2022 a démontré l’impact de l’évolution climatique sur la raréfaction de nos ressources en eau : Besançon, Chambéry, Chartres, Gérardmer ou Nantes ont connu de fortes tensions sur l’approvisionnement en eau et près de 1 000 petites communes ont été ravitaillées en eau potable (1). Pour les prochains mois, alors que les experts anticipent un risque de sécheresse fort à très fort sur une majorité des nappes phréatiques (2), qu’à plus long terme la recharge de celles-ci devrait baisser de 10 % à 25 % (3) et que les débits estivaux des fleuves pourraient être réduits de 30 % à 60 %, l’UFC-Que Choisir, après avoir analysé les données officielles (4), sonne l’alarme sur le niveau considérable des pertes d’eau potable qu’elle a relevé à travers la France et la faiblesse des mesures prises pour y remédier.
Jusqu’à 1 litre sur 3 perdu dans certaines agglomérations
Le Grenelle de l’environnement a défini en 2012 un maximum légal de 15 % de fuites, considéré comme atteignable et économiquement réaliste. Si de nombreuses agglomérations démontrent qu’il est possible de maintenir les fuites à des niveaux très inférieurs (Cholet (0 %), Saint Malo (0,9 %), Saint Brieuc (1,3 %), Fréjus (2,1 %) ou encore Bussy-Saint-Georges (2,8 %)), en revanche, sur l’ensemble de la France, un litre sur 5 distribué (5) (19,9 %) est perdu du fait des fuites de réseaux. Cela représente 1 milliard de m3 par an, équivalent à la consommation cumulée des agglomérations de Paris, Lyon, Marseille, Lille, Toulouse, Bordeaux et Nice, soit au total 18,5 millions d’habitants.
Pire, 12 agglomérations ont des taux de fuites supérieurs d’au moins 10 points à la limite légale. Dans cinq agglomérations les fuites représentent même 1 litre sur 3 : Évreux (35,5 %), Aix-les-Bains (30,5 %), Cavaillon (30,3 %), Amiens (30,3 %) et Sens (30 %).
Pour les communes rurales, afin de tenir compte de leurs spécificités (budgets limités, réseaux ramifiés et étendus…), les fuites autorisées peuvent monter jusqu’à 35 %. Mais malgré cet aménagement, un quart (24 %) des communes de moins de 1 000 habitants dépasse le taux de fuite autorisé, avec 1 litre sur 2 perdu en moyenne.
Plus de la moitié de canalisations fragiles ou vétustes
Les canalisations en matériaux fragiles (fonte grise, PVC collé, amiante-ciment) représentent plus de la moitié (55 %) du réseau français et une grande partie d’entre elles a déjà dépassé l’âge où elles auraient dû être remplacées. En 2019, les Assises de l’Eau avaient fixé l’objectif de renouveler 1 % du réseau national par an, mais en réalité 0,67 % seulement est renouvelé chaque année en moyenne. À ce rythme, il faudrait 150 ans pour remplacer la totalité du réseau, alors que la durée de vie d’une canalisation est comprise entre 50 ans et 80 ans selon le type de matériau utilisé !
Si l’on examine le taux de renouvellement pour les agglomérations ayant plus de 25 % de fuites : seule Carpentras, avec un taux de 1,34 % dépasse très significativement l’objectif national de renouvellement des réseaux et semble avoir pris des mesures à la hauteur de l’enjeu. Toutes les autres agglomérations ayant publié leurs chiffres sont en revanche en-dessous, Arles, Nîmes, Amiens, Sens et Aix-les-Bains ne réalisant que la moitié de cet objectif. Évreux est la lanterne rouge avec 0,2 % de renouvellement de son réseau.
Des communes parfois démunies face à une volonté politique de l’État en fuite
Avec la suppression totale en 2016 de l’aide en matière d’ingénierie apportée par les services de l’État (connaissance de l’état des réseaux, programmation des travaux, maîtrise d’ouvrage…), les communes sont désormais seules responsables de l’entretien des réseaux. Si les grandes et moyennes collectivités peuvent être en capacité de mobiliser les moyens humains et financiers pour assurer la gestion de leur réseau, tel n’est pas le cas des plus petites communes qui ont les plus grandes difficultés à connaître l’état de leur réseau ou à financer sa rénovation.
Quant aux aides financières des agences de l’eau, elles sont particulièrement limitées en raison de l’inéquité des contributions entre les différents acteurs. Alors que les utilisateurs de l’eau sont censés contribuer au financement en proportion de leurs pollutions et des volumes d’eau qu’ils prélèvent dans le milieu naturel, la contribution de l’agriculture intensive à la redevance prélèvement est comprise entre 2 % et 15 %, alors qu’elle représente 48 % des consommations nettes en eau (pas moins de 80 % en été). Si l’on ajoute les montants que l’agriculture devrait payer pour les pollutions dont elle est responsable, cela représente d’après nos estimations un manque de financement considérable pour les agences de l’ordre de 1,6 milliard d’euros par an.
Dans le cadre du plan Eau, le Président de la République a bien évoqué le sujet des fuites d’eau, mais pour proposer des mesures dérisoires. Alors que les experts exigent 2,5 à 3 milliards annuels, le Président a annoncé 180 millions d’euros (6) ciblés sur les plus petites communes… bref, une goutte d’eau !
Fuites d’O/AU/EAU : les associations locales en campagne sur le terrain
Afin de sensibiliser l’opinion publique et les élus locaux, les départements et les agences de l’eau sur cette gabegie et l’urgence à agir, l’UFC-Que Choisir lance l’opération « #La fuite en avant » dans le cadre d’une campagne de terrain avec 70 associations locales. À l’image du livre « la disparition », les bénévoles de l’association locale font provisoirement disparaître les « o, au, eau » de noms de communes sur les panneaux d’entrée de ville pour dénoncer l’ampleur des fuites d’eau dans le département et appeler à un véritable plan de rénovation des réseaux.
Soucieuse de préserver et d’économiser les ressources eau, l’UFC-Que Choisir presse les pouvoirs publics :
- De renforcer les aides des agences de l’eau aux collectivités prioritaires en termes de raréfaction de la ressource et de fuites ;
- D’augmenter le budget des agences de l’eau en faisant progresser les redevances prélèvement payées par les acteurs professionnels ;
- De développer l’appui technique des départements aux petites communes ;
- De fixer des objectifs plus ambitieux en termes de taux de pertes autorisés et de connaissance de l’état des réseaux par les communes.
Télécharger l’étude complète
À lire aussi
#LaFuiteEnAvant : STOP aux fuites d’eau potable dans nos départements
Notes
(1) Présentation du « Plan Eau » par le Président de la République – Savines le lac – Publié le 30 mars 2023
(2) Situation hydrogéologique au 1er mai 2023 comparée au 1er mai 2022 – Bureau de Recherches Géologiques et Minières
(3) Rapport Explore 70 du Bureau de Recherches Géologiques et Minières et Rapport d’information fait au nom de la délégation sénatoriale à la prospective sur l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050 – Sénat – Mai 2019
(4) Données annuelles des services 2021 – l’Observatoire National des Services Publics d’Eau et d’Assainissement – Juin 2023
(5) Panorama des services et de leur performance en 2020 – Observatoire National des Services Publics d’Eau et d’Assainissement – Sispea – Juillet 2022
(6) Abondés par une augmentation des redevances payées en grande partie par les consommateurs.
Moteur 1.2 Renault – Renault doit transmettre les documents
Dévoilée par Que Choisir en 2019, la fragilité du moteur 1.2 de Renault est désormais au cœur d’une procédure judiciaire menée par une action collective de victimes. Ce moteur concerne des centaines de milliers de véhicules encore en circulation du groupe Renault.
Au printemps 2019, Que Choisir dénonçait la fragilité du moteur à quatre cylindres 1.2 de Renault. Très répandu et utilisé par plusieurs marques (Dacia, Mercedes, Nissan et Renault), ce sont potentiellement 400 000 véhicules vendus de 2012 à 2016 qui seraient affectés et dont le moteur pourrait casser. Pour autant, l’UFC-Que Choisir n’a pu entamer d’action de groupe contre le constructeur faute de certitude quant à son aboutissement.
Depuis, l’action collective « Motorgate – Casse moteur », créée via la plateforme spécialisée MyLeo et regroupant près de 1 500 automobilistes, s’est emparée du dossier pour mener un recours collectif en 2022 au titre de la loi Hamon. La justice vient de lui donner raison : Renault a été condamné le 14 mars 2023 par le tribunal judiciaire de Versailles à transmettre des documents aux victimes de l’affaire des moteurs défectueux sur certains de ses véhicules. « On parle de vices cachés. Et, en fonction des éléments qu’on va obtenir, ça peut aller jusqu’à de la tromperie », indique Me Christophe Lèguevaques, l’un des avocats qui défend les automobilistes dans le cadre de l’action collective. Ces derniers travaillent désormais sur une procédure pénale qui devrait être déposée prochainement.
Pourtant, de son côté, Renault n’évoque pas de problème systématique et affirme avoir pris en charge totalement ou partiellement plus de 90 % des cas identifiés (nous dénoncions en 2019 la prise en charge aléatoire des dossiers, sans qu’aucun barème ne semble s’appliquer). Et Renault d’expliquer qu’il ne procède pas à un rappel, car le problème ne touche pas un organe de sécurité. Enfin, la marque précise que le programme de prise en charge est toujours ouvert.
Huiles d’olive (vidéo) – Plus de la moitié sont non conformes !
Sur les 14 huiles d’olive officiellement « vierges extra » que nous avons analysées, 8 ne répondaient pas aux exigences de cette appellation, et auraient dû être vendues comme « vierges » uniquement. Une pratique bien trop fréquente.
Toujours aucune amélioration en vue au rayon des huiles d’olive. Alors que les alertes se sont multipliées, ces dernières années, concernant les fausses promesses des références vierges extra, notre nouveau test d’huiles d’olive confirme que le problème perdure. Le terme « extra » engage en effet ‒ en théorie ‒ à l’absence de défaut gustatif (le moindre petit goût de rance ou de fermenté, par exemple, est exclu) et physicochimique (aucune trace d’oxydation de l’huile n’est permise), durant toute la période de commercialisation du produit. Or, 8 des 14 références que nous avons analysées cette année présentaient ce type de défauts. Soit un taux de déclassement équivalent à celui constaté lors de notre précédent test, en 2021, et plus élevé encore que celui retrouvé en 2019 (à l’époque, 20 % des huiles testées s’étaient avérées non extra).
En 2020, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) dressait le même constat : ses experts avaient conclu à une qualité insuffisante pour la moitié des 97 huiles d’olive testées. « La DGCCRF maintiendra sa pression de contrôle pour garantir la loyauté des étiquetages et sanctionner les fraudes les plus graves », déclarait alors l’administration. Mais force est de constater que ses actions ne suffisent pas.
Des produits de bonne qualité à prix raisonnable
Une bonne nouvelle, malgré tout : sur les autres critères analysés (authenticité, origine géographique et contamination par divers polluants), nos résultats se montrent plutôt rassurants, et plusieurs produits à prix très raisonnables s’avèrent de bonne qualité. Rappelons enfin que si l’huile d’olive fait partie des matières grasses à privilégier, du fait des bienfaits probables de ses polyphénols (des antioxydants naturels), elle contient très peu d’acides gras oméga 3 et doit donc être utilisée en alternance avec d’autres, qui en sont beaucoup plus riches, telles que les huiles de colza, de noix et certaines huiles combinées. Pour bien choisir ces dernières, vous pouvez consulter les résultats de notre test, inédit, qui tient compte de leur teneur en acides gras et vitamines, mais aussi de leur éventuelle contamination par divers polluants.
Pouvoir d’achat (juin 2023) – Des hausses en partie dues à des profits excessifs
L’inflation s’infléchit légèrement en juin. Pour autant, elle reste encore très forte pour certains postes de dépenses, en premier lieu l’alimentaire, entretenue par des entreprises qui gonflent vraisemblablement leurs marges.
Nos derniers relevés de prix le confirment, l’inflation semble accorder un répit estival aux consommateurs. Elle est de +6,2 % par rapport à juin 2022, contre +7 % en mai. Les prix ont certes progressé par rapport à l’an dernier, mais moins vite.
Si les carburants (gazole, essence, fioul) refluent, c’est aussi parce qu’ils sont désormais comparés aux prix de juin 2022, au plus haut de la flambée des cours déclenchée par l’invasion russe de l’Ukraine. Ils restent encore supérieurs de 39 % à ceux de janvier 2021.
Cette temporisation ne concerne pas encore l’alimentaire en grande surface, qui affiche une forte hausse de 18 % sur 1 an. Le pic semble néanmoins avoir été atteint en mai. Reste à voir à quelle vitesse les étiquettes vont refluer – si elles refluent. Entre janvier 2021 et juin 2023, un même panier type (alimentaire et hygiène-beauté) est passé de 100 à 126 €. Il valait 127 € en mai – c’est dire si la baisse est minime !
Pourtant, les niveaux de prix atteints semblent de moins en moins justifiés, comme nous le supposions déjà en avril. Désormais, ce sont aussi de vénérables institutions comme l’Insee, la Banque centrale européenne ou encore l’Autorité de la concurrence qui le disent. « Nous avons un certain nombre d’indices très clairs et même plus que des indices, des faits, qui montrent que la persistance de l’inflation est en partie due aux profits excessifs des entreprises qui profitent de la situation actuelle pour maintenir des prix élevés », a asséné le président de l’Autorité de la concurrence, Benoît Cœuré, dans une interview dans le journal Le Parisien, le 16 juin 2023.
Concernant plus spécifiquement la filière alimentaire, ce sont les transformateurs de l’agroalimentaire qui sont pointés du doigt. « Les chiffres de l’Insee et une enquête de l’Inspection générale des finances montrent qu’il y a eu de fortes augmentations des marges au milieu de la chaîne, chez les industriels », a-t-il confirmé. Dit plus crûment, il semble bien qu’une partie des entreprises se goinfrent sur le dos des consommateurs !
Méthodologie
Que Choisir évalue le taux d’inflation mois par mois, à partir de ses propres observations. Pour près de 40 % des dépenses de consommation, nous disposons de données permettant d’évaluer des variations mensuelles de prix, basées sur nos relevés effectués en grandes surfaces (pour l’alimentation, la boisson et l’hygiène-beauté), ainsi que sur les offres tarifaires tirées de nos comparateurs de prix (énergie, carburants, mutuelles, forfaits mobiles, fournisseurs d’accès à Internet, assurances habitation, banques, équipements électroménagers). Chaque prix est ensuite pondéré par la fréquence d’achat et agrégé dans une moyenne générale.
Pour les autres postes de dépenses (loyer, dépenses de logement et de transport, hôtels et restauration, loisirs, habillement et santé), Que Choisir se réfère aux évaluations de l’Insee.
Attention : par convention, les variations de prix sur une période (par exemple pour le mois de mai 2022) sont calculées par rapport à la même période de l’année précédente (le mois de mai 2021). Ceci afin de s’affranchir des mouvements saisonniers des tarifs (par exemple ceux des fruits et légumes, très dépendants de la saison et des conditions de récolte).
Vélo électrique Lidl Zündapp Z810 – Premières impressions
Les enseignes de la grande distribution commercialisent, les beaux jours venus, un ou deux modèles de vélos électriques éphémères. Cette fois, c’est Lidl qui s’y met, avec 3 vélos de la marque Zündapp, dont le Zündapp Z810, annoncé comme « idéal pour les longues randonnées ainsi que pour la vie quotidienne ». Un polyvalent comme nous en testons chaque année, vendu 1 299 €, soit un prix qui le situe dans la fourchette basse du marché. Nous l’avons fait rouler quelques jours en milieu urbain et semi-urbain : il fait le job, sans plus.
Dans un contexte d’augmentation généralisée du prix des vélos électriques, celui des modèles distribués par Lidl, vendus depuis peu, et exclusivement sur le site Internet de l’enseigne, a de quoi attirer l’œil. À 1 299 €, auxquels il faut tout de même ajouter près de 50 € pour l’acheminement, le Zündapp Z810 se place, avec le modèle de la même marque plus basique que nous avons également pris en main (le Zündapp Trekking 7.7), dans le peloton de plus en plus clairsemé des modèles à moins de 1 500 € de notre test de vélos électriques.
Moteur arrière et assistance tout ou rien
Il offre un cadre semi-ouvert et une position légèrement penchée qui le rendent apte à la ville comme aux chemins roulants de campagne. Son équipement le rapproche du gros des vélos électriques aujourd’hui disponibles sur le marché. À une exception notable près : le moteur, de marque Ananda, un fabricant chinois peu connu, est accroché au moyeu de la roue arrière. Il s’agit d’une conception datée, comparée aux moteurs dans le pédalier qui se sont popularisés. Ce type de moteur délivre, en général, une assistance dite « tout ou rien », et c’est bien le cas ici. C’est-à-dire qu’elle n’est pas dosée en fonction de la force exercée sur les pédales, elle est donnée d’emblée à son maximum, d’où une impression de puissance qui a ses adeptes. Logiquement, le couple annoncé n’est que de 40 Nm.
La batterie, intégrée au cadre alu avec barre transversale, affiche une capacité de 417 Wh. La promesse qu’elle tienne « jusqu’à 125 km » sur une seule charge est hautement improbable. Lors de notre prise en main, difficile de déterminer précisément la distance parcourue, faute d’indications sur l’afficheur du vélo. Mais nous avons vidé les réserves en 3 h 30 et quelques côtes seulement. Envisager une sortie à la journée avec ce vélo expose au risque de finir sans assistance ! Notons les freins à disque, moins sensibles aux intempéries que leur équivalent à patins. Les vitesses se passent par un système de gâchettes au guidon Shimano, confortable et précis, associé à une transmission de la même marque. Gare aux bas de pantalon, la chaîne n’est pas protégée.
Les contraintes de l’achat Internet
Sans possibilité d’essayer le vélo avant de le commander, vous prenez le risque de vous retrouver avec une machine qui ne vous convient pas. Il sera possible de la renvoyer, mais l’emballage et les frais de transport seront à votre charge… À réception, il faut donner un peu de soi. Montage des pédales, ajustement des roues, positionnement et serrage du guidon et de la potence, gonflage des pneus, vérification des freins, etc. : Lidl ne propose pas, contrairement à d’autres sites de vente en ligne, de mise en service par un professionnel proche de chez vous. Le seul effort consiste à livrer avec le vélo un jeu de clés Allen, et un manuel d’utilisation tout en allemand ! En cas de doute sur les réglages, un passage dans l’atelier d’un vélociste sera peut-être utile pour lever les appréhensions.
Conduite poussive
À l’usage, le Zündapp Z810, vendu comme un peu plus sportif que celui d’entrée de gamme à moins de 1 000 €, n’est pas désagréable à piloter : la position est confortable, l’assistance, efficace. Il se révèle toutefois plus pataud, avec une conduite étonnamment lourde. S’il passe les côtes sans problème, quitte à pousser l’assistance au niveau 5, le plus élevé, il vaut mieux anticiper tout arrêt en montée en jouant au maximum sur les vitesses. Faute de quoi le redémarrage est laborieux, car l’assistance ne se déclenche qu’après un demi-tour de pédalier. Il est clair que ce vélo est plutôt taillé pour les balades sans trop d’arrêts que pour la ville et ses feux rouges.
L’afficheur fixé au guidon ne donne pas suffisamment d’indications : on y trouve les commandes d’assistance et de lumière, le niveau de batterie, la vitesse de déplacement et la durée d’utilisation, mais pas le kilométrage. Dommage. Enfin, 24 vitesses pour un vélo qui n’est pas un VTT, c’est beaucoup trop ! Le plus petit plateau à l’avant n’a eu aucune utilité lors de notre prise en main. Point positif, malgré l’assistance tout ou rien, signalons une agilité bienvenue dans les virages et sur terrain caillouteux.
Avis en ligne – Un outil pour lutter contre les faux avis
Les agents de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peuvent désormais utiliser un logiciel leur permettant d’identifier les auteurs des faux avis en ligne.
Les agents de la Répression des fraudes viennent d’être autorisés à utiliser un logiciel dénommé « Polygraphe » pour une durée de 3 ans (décret n° 2023-428 du 1er juin 2023). Et ce n’est pas un hasard si ce programme tire son nom des appareils utilisés par certains États pour mesurer les réactions physiologiques (fréquence cardiaque, respiratoire, température corporelle, etc.) d’un être humain soumis à un interrogatoire.
Détecteur de mensonges 2.0
Ce détecteur de mensonges nouvelle génération permet de collecter automatiquement, de traiter et d’analyser l’ensemble des avis de consommateurs figurant sur les sites Internet des plateformes en ligne. L’objectif ? Fournir à la DGCCRF des éléments de preuve à l’encontre d’un professionnel qui aurait mis en ligne de manière directe ou indirecte de faux avis, une pratique qui peut lui valoir jusqu’à 2 ans de prison et 300 000 € d’amende (art. L. 132-2 du Code de la consommation). « Qu’il s’agisse de faux avis positifs postés par un professionnel, son entourage ou une agence de communication, ou bien d’avis négatifs rédigés par un concurrent ou toute autre personne malveillante, ces commentaires trompent le consommateur et faussent la concurrence », dénonce le gendarme de la consommation dans une note du 11 mai 2023.
Polygraphe va donc aussi bien protéger les consommateurs contre des pratiques commerciales trompeuses, que les professionnels contre le dénigrement en ligne de la part d’un concurrent ou d’un particulier. Car les particuliers aussi, peuvent devoir répondre de leurs propos devant la justice, lorsqu’ils relèvent de l’injure ou de la diffamation publique. La peine maximale encourue est alors de 12 000 €. Et si l’indélicat y ajoute un caractère discriminatoire (selon l’origine, la religion, l’orientation sexuelle, etc.), alors la sanction peut aller jusqu’à 1 an d’emprisonnement et 45 000 € d’amende (art. 32 de la loi du 29 juillet 1881).
Données personnelles publiques
Le décret prévoit que les données à caractère personnel et les informations collectées par Polygraphe doivent être « issues d’avis en ligne accessibles et manifestement rendus publics » et ne peuvent être conservées que pendant 6 mois. Le logiciel traite le texte de l’avis (et celui de la réponse éventuellement apportée par le professionnel) mais aussi les données qui concernent l’auteur de l’avis (nom, prénom ou pseudonyme, identifiant attribué par l’opérateur de la plateforme, adresse URL de la page personnelle) et le professionnel visé (dénomination et identifiant sur la plateforme, adresse URL du site Internet, numéro de téléphone, adresse électronique, données géographiques). Les informations sensibles éventuellement collectées (relatives à la santé, à la vie ou à l’orientation sexuelle, à l’origine raciale ou ethnique, aux opinions politiques, religieuses, philosophiques, syndicales…) doivent être détruites à l’aide d’un mécanisme de suppression automatique, au plus tard 5 jours après leur collecte.
Pas de droit d’opposition
D’ordinaire, la loi Informatique et libertés prévoit que « toute personne physique a le droit de s’opposer, pour des motifs légitimes, à ce que des données à caractère personnel la concernant fassent l’objet d’un traitement ». Mais ce droit d’opposition est expressément écarté concernant l’utilisation de Polygraphe : ni l’auteur de l’avis, ni le professionnel concerné n’ont le droit de s’opposer au traitement des données. En revanche, ils ont toujours un droit d’accès, de rectification, d’effacement et de limitation des données, qu’ils peuvent exercer auprès du directeur général de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes, responsable du traitement. Soit par voie postale : SNE, cellule numérique, 59 boulevard Vincent-Auriol, 75013 Paris, soit par voie électronique : sne@dgccrf.finances.gouv.fr, précise le décret.