Abarth 500e – Premières impressions
Déclinaison haut de gamme et sportive de la Fiat 500 électrique, l’Abarth 500e est la première du genre pour la marque italienne qui propose une petite citadine performante et agréable à conduire. Le tout en restant abordable pour ce segment premium.
Depuis 2016, Abarth n’avait pas proposé de nouvelle voiture. Cette marque italienne, qui modifie des modèles Fiat pour leur donner plus de caractère, revient aujourd’hui avec un modèle électrique destiné à concurrencer les petites citadines Mini Cooper SE et Honda e, des modèles qui rencontrent un vrai succès. À la fois électriques et sportives, elles ont redoré le blason de ce type de voitures. L’Abarth 500e devrait même, selon son fabricant, représenter jusqu’à 15 % des ventes de sa cousine plus sage badgée Fiat.
Qualité de vie à bord
L’habitacle de l’Abarth est de bonne facture, réalisé avec des matériaux de qualité et bien assemblés. Dommage que l’écran central n’ait pas été mieux intégré à la planche de bord et qu’il semble posé comme un accessoire. Il est toutefois lisible et facile d’utilisation. Par rapport à la Fiat 500e, il propose un menu dédié à la performance qui permet notamment de visualiser le couple du moteur ou l’assiette du véhicule et même d’enregistrer certaines performances : accélération, freinage… Les indicateurs de niveau de charge ont également été retravaillés. Le conducteur dispose d’un combiné d’instruments entièrement numérique et paramétrable. L’ergonomie générale est assez bonne sauf en ce qui concerne le volant qui se trouve encombré de multiples boutons. Les commandes de la radio, placées derrière les deux branches, sont invisibles et occasionnent beaucoup d’erreurs de manipulation pour qui n’a pas l’habitude.
L’habitacle ne propose que le strict minimum en termes d’espaces de rangement, que ce soit pour la boîte à gants ou les bacs de portières, et le volume de coffre plafonne à 185 l. De même, si l’espace à l’avant est acceptable, à l’arrière il ne faudra pas mesurer plus de 1,60 m pour s’installer confortablement. Rien d’aberrant au vu des dimensions de la voiture cependant. À noter que l’Abarth reçoit des sièges avant baquets spécifiques, très enveloppants et assurant un excellent maintien.
Au volant
C’est bien sur la route que l’on constate le travail réalisé sur la Fiat 500 électrique pour la rendre plus dynamique. Déjà, la puissance du moteur à été portée à 155 ch contre 118 ch maximum à l’origine et le couple gagne 15 Nm pour atteindre 235 Nm. Le gain en puissance est largement perceptible et confère de bonnes accélérations à la petite citadine, d’autant que la transmission a également été modifiée pour être plus réactive et directe. Et, pour accompagner ce comportement, la marque a intégré un générateur de son ‒ malheureusement disponible en option à 1 500 € uniquement sur la finition haut de gamme Turismo ‒ qui reproduit le bruit des moteurs thermiques jusqu’alors proposés. Toutes les plages de régime ont été enregistrées, faisant presque oublier qu’on évolue en électrique. L’illusion est quasi parfaite. Avantage, il est possible de couper le son si on veut rouler au calme. Dommage que pour cela on soit obligé de s’arrêter car la manipulation ne peut se faire en roulant.
Le moteur est alimenté par une batterie de 42 kWh et permet, selon les données officielles, une autonomie de 265 km, soit une consommation moyenne de 17,1 kWh/100 km. Alors, sur un parcours d’un peu moins de 50 km réalisé sur des routes de campagne avec quelques voies rapides et en utilisant le mode Turismo (le premier niveau parmi trois disponibles), qui limite la puissance à 100 kW (136 ch) et le couple à 220 Nm, nous avons réussi le tour de force de ne consommer que 13,8 kWh en ayant le pied vraiment léger. Puis, sur 80 km avec le mode intermédiaire Scorpion Street, l’ordinateur de bord affichera 16,9 kWh/100 km, toujours en adoptant une conduite douce. En revanche, lorsque les virages s’enchaînent et que les relances deviennent nombreuses, la consommation avoisine les 21 kWh.
À noter qu’avec ces deux modes de fonctionnement, l’Abarth 500e dispose d’un système de récupération d’énergie au freinage très puissant. Au premier arrêt, nous nous sommes retrouvé le nez dans le pare-brise, surpris par la puissance du système. Mieux vaut adopter une conduite « une pédale » pour limiter son action sur la pédale de frein. Il aurait été judicieux de proposer un moyen de régler cette puissance de récupération afin d’en limiter les effets négatifs. Pour ne pas subir cet inconvénient, il faudra utiliser le 3e mode, le Scorpion Track, qui se désinhibe automatiquement.
Côté recharge, il faudra 35 minutes pour passer de 0 à 80 % sur une borne rapide de 85 kW (le maximum acceptable en courant continu) et jusqu’à 4 h 15 pour atteindre les 100 % sur une prise domestique de 11 kW sous 16A. Des temps acceptables, et parmi les meilleurs de la catégorie, au regard de l’usage auquel se destine la petite Abarth.
Le comportement routier de la 500e associe une excellente tenue de route et un confort appréciable. Les suspensions, revisitées, assurent une très bonne filtration des irrégularités de la route, faisant oublier les quelque 300 kg de batterie placés entre les deux essieux. Par rapport à la Fiat 500, le système de freinage a aussi été revu pour devenir plus performant et s’adapter au surplus de puissance.
Sécurité
L’Abarth 500e reçoit le minimum d’équipements de sécurité de série. Dommage que certains systèmes appréciables comme la caméra de recul, la détection d’angles morts, les radars de stationnement ou les feux de route automatiques ne soient pas proposés sur le premier niveau de finition. Dès lors, la voiture, comme sa sœur de chez Fiat, ne devrait pas recevoir plus de 4 étoiles aux crash tests Euro NCAP.
L’Abarth 500e en résumé
Affichée à 3 000 € de plus qu’une Fiat 500e, les prix de l’Abarth du même nom débutent à partir de 36 900 € et grimpent jusqu’à 40 900 €. Le bonus de 5 000 € lui permet toutefois de devenir moins chère que la version thermique. C’est mieux-disant qu’une Mini Cooper SE (à partir de 37 400 €), un modèle plus puissant mais moins vif sur la route. Quant à la Honda e, mieux équipée certes, elle est beaucoup plus chère (42 100 € minimum), moins performante et dispose d’une autonomie inférieure. Enfin, pour ceux qui aiment rouler les cheveux au vent, une version cabriolet est proposée pour 3 400 € de plus.
Les +
- Ligne sympa
- Agrément moteur
- Rapport prix-performances
- Finition
Les –
- Quelques défauts d’ergonomie
- Pas de version 3+1
- Autonomie
- Équipement de la version de base