UFC-Que Choisir de l'Eure

Billet de notre Présidente nationale : Régulation de l’installation des médecins – Derrière la fin de non-recevoir du gouvernement, une lueur d’espoir

On invite les enfants ne parvenant pas à trouver le sommeil à compter les moutons pour s’endormir. Je pense que compter les amendements demandant la régulation de l’installation des médecins qui sont rejetés à l’initiative du gouvernement pourrait constituer une alternative probablement plus efficace.

Cette semaine encore, dans le cadre de la discussion d’une proposition de loi visant à améliorer l’accès aux soins, une bonne dizaine d’amendements – déposés par des sénateurs de divers horizons politiques – ont voulu mettre fin à la liberté totale d’installation des médecins mais ont tous été rejetés à la demande du gouvernement. Et il s’en est fallu de peu de voix pour que ce système soit expérimenté, une soixantaine…

Depuis plus de 10 ans, l’UFC-Que Choisir demande la régulation de l’installation des médecins pour mettre fin au scandale de la fracture sanitaire. Notre argumentation convainc de plus en plus de parlementaires qui déposent, pour chaque texte législatif relatif à la santé, des amendements toujours plus nombreux allant dans le sens des demandes de notre association. Je ne prends donc pas trop de risques en disant qu’il est probable qu’au cours de la dernière décennie ce sont au global plusieurs centaines d’amendements parlementaires demandant la régulation de l’installation des médecins qui ont été rejetés. Les compter, c’est donc bien assez pour trouver le sommeil, non ?

Si ce n’était pas le cas, se référer aux arguments du gouvernement pour voter contre ces amendements finirait par assommer les plus résistants. Comme toujours, les faux chiffons rouges ont été agités, comme l’inefficacité d’un conventionnement territorial, empêchant qu’un médecin puisse s’installer dans une zone surdotée, pour résorber la fracture sanitaire. Il s’agit d’un argument on ne peut plus éculé. Je rappelle qu’il était également évoqué lorsque la question de la régulation de l’installation des infirmières libérales, des sages-femmes ou encore des kinésithérapeutes s’est posée. Une telle régulation a progressivement été mise en place pour toutes ces professions. Résultats des courses ? Une régression des inégalités territoriales, évidemment. La régulation de l’installation a même été adoptée pour les dentistes cet été. Comment les autorités peuvent-elles alors continuer de défendre le fait qu’elle ne fonctionne pas ?

Je vais peut-être vous surprendre, mais ce qui s’est passé cette semaine au Sénat est plutôt positif. En effet, l’amendement proposant l’expérimentation du conventionnement territorial a recueilli 124 voix pour, 188 contre. Il y a 10 ans, les votes pour un tel dispositif se comptaient sur les doigts d’une ou deux mains. Dans moins de 10 ans j’espère qu’on n’aura plus à compter… la régulation de l’installation des médecins ayant alors été votée.

J’y crois d’autant plus que le statu quo devient de plus en plus inacceptable, et que fermer les yeux sur ce que vivent les victimes des déserts médicaux est plus que jamais insupportable. Sur le terrain, la situation est toujours plus catastrophique. Nous aurons prochainement des choses à dire sur le sujet…

Marie-Amandine Stévenin

Marie-Amandine Stévenin

Présidente de l’UFC-Que Choisir

30 octobre 2023

Eau augmentée Weo – Miracle ou mirage ?

Une bouteille qui électrolyse l’eau, conférant à cette dernière des propriétés fabuleuses ? C’est la promesse de Weo, une start-up américaine. En guise de preuves, des arguments… pittoresques.

« Les gens qui boivent notre eau tombent moins malades, car cette eau augmente l’immunité. » Voilà une entrée en matière alléchante pour une présentation à la presse ! Objectif de la séance, qui se déroule le 12 septembre à Paris ? La promotion d’une technologie « révolutionnaire » inventée par le président de Weo, Anthony Ginter, un Français émigré à Miami, en Floride. Sa bouteille produit une eau « augmentée » par électrolyse, ce qui lui confère « des propriétés biologiques qui vont bien au-delà de la stricte hydratation », assurent les deux speakers de Weo, Gilles Bazan et Arnaud Hué.

Vous avez des problèmes de peau, de cheveux, d’ongles ? Buvez de l’eau Weo, ou appliquez-la sur la zone souhaitée, et tout ira mieux. Elle aide aussi à cicatriser les brûlures grâce à ses propriétés anti-­inflammatoires, car elle est « communicante » et « alerte votre système immunitaire. On est aussi très forts sur le psoriasis ». Idem en ce qui concerne le stress ou le syndrome métabolique. « Et sur la digestion, c’est vachement bien. Et voilà ! » Ils sont beaucoup moins forts, en revanche, sur la réglementation. Toute allégation médicale doit être démontrée, études à l’appui, ce qui n’est pas le cas ici.

Blabla déconnecté

La suite du discours est un condensé de jargon pseudo-scientifique, qui fait effet sur l’assemblée. Le module – connecté, évidemment – est équipé d’électrodes « couvertes de diamant dopé bore ». Cela explique sans doute son prix stratosphérique de 199 € ! « L’eau est rechargée en énergie, puis la molécule éclate, nous déclare-t-on. Cela permet de libérer de l’ozone, du peroxyde d’hydrogène et de l’oxygène. Puis elle se charge en bioéléments. On en produit jusqu’à 200 espèces. » La salle frémit, ça semble puissant… Sauf que tout cela n’a aucun sens. Pour faire simple, l’eau ne se « recharge » pas en énergie, ce n’est pas une batterie. Parmi les divers gaz formés lors de l’électrolyse, l’hydrogène (qu’ils ne citent pas) est le seul potentiellement intéressant pour la santé, en raison de propriétés antioxydantes, l’ozone et le peroxyde d’hydrogène étant, eux, nocifs – contacté, Weo allègue avoir contourné ce problème grâce à sa technologie « confidentielle ». Quant aux « bioéléments », il s’agirait « d’arrangements atomiques » « encapsulés » dans des « clusters », mais impossible de cerner leur nature !

Pas à une contradiction près, les deux porte-paroles avouent qu’il n’y a « rien de scientifique, car il n’y a pas encore d’études. Mais on a la preuve scientifique. Bon, on n’a pas toutes les preuves scientifiques car l’eau est partout, cependant on sait, en faisant des études in vitro, in vivo, que notre eau est pleine d’énergie », enchaînent-ils. Bigre !

Très perplexe, Que Choisir a tenté de comprendre le principe de cette eau « augmentée » et cherché les « preuves scientifiques » en épluchant la liste des publications fournies. Certaines sont attribuées à l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) ou au Centre national de la recherche scientifique (CNRS). Interrogés, les deux organismes affirment n’avoir aucun lien avec Weo. S’il existe effectivement des études sérieuses suggérant un intérêt de l’eau hydrogénée pour certaines pathologies, leurs résultats ne sont que préliminaires – et aucune n’associe Weo. Vous êtes en bonne santé ? Vous n’avez nul besoin « d’augmenter » votre eau !

30 octobre 2023

Douleur au talon – Les ondes de choc utiles en deuxième recours

Les douleurs sous le talon sont souvent dues à une inflammation d’un tissu appelé aponévrose. Ce trouble, la fasciite plantaire, peut être traité de plusieurs manières. Lorsqu’un premier traitement a échoué, les ondes de choc se montrent efficaces.

Plus connue sous le nom de « syndrome de l’épine calcanéenne », la fasciite plantaire (ou aponévrosite plantaire) est une affection courante du pied. Elle se caractérise par une douleur sous le talon, intense au réveil, mais qui se fait aussi ressentir après de longues marches. Les options de traitement sont nombreuses : techniques de kinésithérapie (taping du pied, étirements musculaires ou des fascias, libération myofasciale), injections (botox, plasma enrichi en plaquettes, corticoïdes), ondes de choc, laser… Alors, quelle est la meilleure option ? C’est la question soulevée par une méta-analyse complète qui a évalué l’intérêt de toutes ces méthodes.

Les différents traitements de la fasciite plantaire font globalement mieux que l’absence de prise en charge, mais ils ont un effet faible à modéré sur la douleur. Par ailleurs, leur sécurité n’a pas été évaluée dans cette publication. C’est pourtant un point essentiel lorsqu’on compare une injection de médicaments à des soins de kinésithérapie, par exemple. Lorsqu’elles sont comparées entre elles, aucune méthode ne se distingue vraiment. Pour soulager la douleur à court terme, l’infiltration de corticoïdes fait mieux que celle de plasma ou d’ozone, ou que les semelles orthopédiques. Celles-ci ne se montrent pas supérieures aux autres options, alors qu’elles avaient donné de bons résultats lors de travaux précédents.

À moyen et long terme, seules les ondes de choc extracorporelles s’en sortent honorablement. Généralement proposé par les kinésithérapeutes, ce traitement consiste à délivrer des ondes acoustiques à haute intensité – du même type que celles utilisées pour détruire les calculs urinaires. Ce phénomène est censé stimuler la guérison des tissus de la zone traitée. Mais cette option est plutôt à réserver aux fasciites plantaires réfractaires en raison des effets indésirables (augmentation temporaire de la douleur, rougeur de la zone traitée, œdème ou ecchymose temporaires). Les ondes de choc sont également contre-indiquées pour les personnes souffrant d’un trouble de la coagulation, d’un syndrome douloureux régional complexe ou d’une capsulite de l’épaule en phase inflammatoire, ainsi qu’à celles sous traitement anticoagulant ou récemment traitées par injections de corticoïdes.

30 octobre 2023

Pesticides (vidéo) – Les produits français sont-ils moins contaminés ?

Acheter des fruits et légumes cultivés localement permet-il de limiter son exposition aux résidus de pesticides ? Réponse en vidéo, grâce à notre analyse de la contamination de plus de 5 000 produits.

Regarder la vidéo ici

30 octobre 2023

Pneumatiques hiver – Une obligation repoussée d’un an

Le gouvernement reporte une nouvelle fois la verbalisation des automobilistes qui n’équiperaient pas leurs véhicules de pneus hiver dans certaines zones de montagne.

Entrée en vigueur en 2021, la loi montagne impose l’utilisation de pneumatiques spécifiques 3PMFS (pneus hiver ou toutes saisons) ou, à défaut, l’usage de chaînes à neige ou de chaussettes. Les automobilistes ont eu droit à un premier sursis l’hiver dernier. Les sanctions en cas de non-respect de cette réglementation avaient été suspendues.

Le gouvernement vient de décider de prolonger d’un an cette « approche pédagogique ». Afin de laisser aux automobilistes le temps de s’adapter à cette obligation, « aucune sanction ne sera appliquée pendant cette saison hivernale 2023-2024 ».

Sauf nouveau report, à partir du 1er novembre 2024, seuls les pneumatiques 3PMSF seront admis en équivalence aux chaînes. L’achat et l’utilisation d’autres types de pneumatiques resteront possibles, mais les usagers devront alors détenir, en plus, des chaînes ou des chaussettes à neige, pour circuler du 1er novembre au 31 mars dans les zones concernées par la mesure, notamment certaines communes de massifs montagneux (Alpes, Corse, Massif central, massif jurassien, Pyrénées, massif vosgien). Au total, 34 départements sont soumis à cette obligation.

30 octobre 2023

Contrôle technique des deux-roues – Sur la ligne de départ

Le ministère de la Transition écologique a publié toutes les modalités d’application du contrôle technique de la catégorie L, qui regroupe les engins à deux et trois roues ainsi que les voiturettes. Le freinage ne sera l’objet d’aucune évaluation d’efficacité, et les mesures de bruit sont reportées à 2025.

À compter du 15 avril 2024, les véhicules de la catégorie L immatriculés avant 2017 – une immense majorité des deux-roues – devront faire l’objet d’un contrôle technique périodique. Le gouvernement a en effet publié les décrets et arrêtés nécessaires à la réalisation de ce contrôle légal qui devra être effectué tous les 3 ans, 5 ans après la mise en circulation d’un engin neuf. Seules les motos d’enduro et de trial, même immatriculées, seront exemptées de contrôle technique.

Si les véhicules antérieurs à 2017 devront être vérifiés dès l’an prochain, le calendrier intégral est le suivant : les motos immatriculées entre 2017 et 2019 devront visiter un centre en 2025. Celles mises en circulation entre 2020 et 2021 seront inspectées en 2026, tandis que pour les engins immatriculés à partir de 2022, la législation « normale » s’appliquera : il s’agira de faire l’objet d’une visite en 2027. En outre, à l’instar de ce qui est instauré pour le contrôle des voitures, toute vente d’engin devra être accompagnée d’un rapport de contrôle valide daté de moins de 6 mois.

Avec manipulation du propriétaire

Les conditions de réalisation du contrôle n’apportent guère de surprise, si ce n’est que le propriétaire de la moto à vérifier pourra être amené à manipuler lui-même sa machine dans la zone d’inspection « à l’invitation du contrôleur », précise l’arrêté. Le contenu du contrôle porte sur des éléments déjà vus sur les voitures : identification, contrôle des pneus, de la direction… et du freinage. L’état des disques, plaquettes et autres tambours sera vérifié visuellement. La bonne santé du liquide de freins sera elle aussi évaluée, toute pollution de celui-ci aboutissant à une contre-visite. En revanche, pas de mesure de l’efficacité du freinage ! « Pour les voitures sans permis et autres voiturettes qui travaillent dans les espaces verts ou ailleurs, c’est un peu gênant », fait remarquer Bernard Bourrier, le PDG du réseau Autovision. Outre cet « oubli » concernant le freinage, il faut savoir que le niveau sonore ne sera pas contrôlé avant 2025, non plus que le respect de la vitesse maximale pour les 50 cm3 : « Il faut encore développer un sonomètre adapté, c’est peu ou prou la même situation pour le contrôle de la vitesse », indique encore le président d’Autovision. En attendant que les outils de mesure soient prêts, les contrôles de niveau sonore et de vitesse maximale n’auront pas lieu l’an prochain.

Instauré dans la douleur et après des années de polémique, ce contrôle technique moto suscite plus que jamais l’ire de la Fédération française des motards en colère (FFMC) : « C’est donc une fin de non-recevoir pour les motards qui auraient pu espérer encore éviter ce contrôle technique aussi inutile que coûteux […] À ce stade, la FFMC étudie tous les recours possibles, dont le boycott de la mesure », fait savoir la fédération.

Les prix du contrôle technique sont libres en France ; celui des deux-roues ne devrait pas dépasser 50 €.

30 octobre 2023

Pouvoir d’achat – Halloween : la hausse flippante du prix des bonbons

L’éventail des sucreries et autres aliments surconsommés à l’occasion d’Halloween (bonbons, chocolats, chips et sodas) a vu son prix littéralement flamber en un an, bien au-delà de l’inflation alimentaire. Vous allez frémir de peur en passant à la caisse !

Dentiers sanguinolents, globes oculaires, tarentules, citrouilles, paquets de Dragibus noirs et oranges, seaux de bonbons en forme de citrouille, emballages floqués de chauve-souris… Les rayons confiseries ne laissent planer aucun doute : Halloween s’approche ! Importée des États-Unis dans les années 1990 et remise au goût du jour il y a quelques années, cette fête est aux bonbons ce que Noël est au foie gras : la période la plus faste de l’année.

Les Français ont dépensé 112 millions d’euros en confiseries pour Halloween en 2022, un record. Et ce sera sans doute encore plus en 2023… ne serait-ce que parce que les prix ont flambé ! D’après nos relevés d’étiquettes réalisés le 18 octobre, les bonbons ont en effet augmenté de 21 % en 1 an, loin devant les trois autres incontournables de cette soirée que sont les chips, les chocolats et les sodas. L’année précédente, l’inflation avait déjà frappé, avec des augmentations similaires des tarifs des sucreries.

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Prix salés chez Haribo…

Leader incontesté des sucreries (42 % de parts de marché), Haribo n’y va pas de main morte. Ses best-sellers ont connu des hausses largement supérieures à celles du rayon alimentaire : jusqu’à 26 % pour le paquet de Schtroumpfs de 300 g, qui se vend aujourd’hui 1,60 € en moyenne, contre 1,27 € il y a un an.

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… comme chez les autres marques

Haribo n’a pas l’exclusivité des flambées tarifaires. Parmi les autres références phares, les Têtes brûlées ont elles aussi connu une inflation de 26 % : le paquet de 200 g est passé de 1,60 € en moyenne à 2,02 €.

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Virginie Le Roch, responsable marketing de Haribo, a confirmé l’ampleur de ces hausses à Que Choisir, expliquant que 2023 avait été « un tsunami de surcoûts des principales matières premières utilisées pour la fabrication des sucreries. Nos coûts en sucre et en amidons ont été multipliés par deux, il était donc nécessaire de procéder à des hausses tarifaires. Mais nous n’avons passé que deux tiers de ces surcoûts, le reste étant pris sur la rentabilité de Haribo. » Le groupe allemand peut se le permettre : il a dégagé des bénéfices records en 2021 (dernière année connue des comptes).

Grâce à d’intenses opérations commerciales, les Français sont devenus accros à ces « petits plaisirs sucrés » bon marché. Plus de la moitié succombent désormais à la tentation, sinon de se déguiser en Dracula ou en sorcière, du moins de consommer des bonbons à Halloween. Voyons donc le bon côté des choses à cette inflation : si ces hausses de prix aboutissent à réduire la consommation de sucreries et de sodas, la santé publique s’en portera d’autant mieux, alors que les médecins alertent sur une augmentation de l’obésité infantile consécutive à l’épidémie de Covid !

Le prix du sucre fluctue au gré d’aléas mondiaux

Pourquoi un produit aussi courant que le sucre a-t-il vu son prix doubler en 1 an ? Les cours de cette matière première agricole, très échangée sur le marché mondial, fluctuent au gré de diverses contraintes, comme :

  • les conditions de production dans les principaux pays producteurs, en particulier le Brésil (premier producteur et exportateur mondial). Des récoltes perturbées par le phénomène climatique El Niño, par exemple, provoquent des hausses des prix ;
  • les cours de l’énergie : les sucreries tournent au gaz, dont le prix a flambé à la suite de la guerre en Ukraine ;
  • le cours du pétrole : la canne et la betterave sont transformées soit en sucre, soit en éthanol. Un cours élevé du pétrole entraîne à sa suite celui de l’éthanol. Les fabricants réorientent alors leur production vers ce produit, au détriment du sucre ;
  • les interdictions de pesticides (en particulier les néonicotinoïdes), qui augmentent les coûts de production de la betterave sucrière (95 % du sucre français) ;
  • la situation politique et économique des principaux pays producteurs : par exemple, une dévaluation du réal brésilien, des subventions de l’Inde et de la Thaïlande à leurs secteurs, peuvent influer sur le prix mondial du sucre à la baisse ou à la hausse.

Méthodologie

Nous avons relevé les prix en ligne dans plus de 6 500 grandes surfaces alimentaires proposant un service drive.

L’inflation est calculée sur un an, en comparant les prix du 18 octobre 2022 à ceux du 18 octobre 2023.

26 octobre 2023

Médicaments contre le rhume – Déconseillés par l’Agence de sécurité du médicament

Risquer un AVC ou un infarctus pour soulager un rhume, ça n’est pas raisonnable. Pour la première fois, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) déconseille le recours aux médicaments décongestionants à base de pseudoéphédrine, en raison de leurs effets indésirables.

Il était temps ! Alertée depuis des années du danger des médicaments contre le rhume (Actifed rhume, Dolirhume, Humex rhume, etc), l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) adopte enfin un discours ferme à l’égard de ces produits. Faute de les interdire, elle déconseille formellement leur utilisation, et les qualifie de « non indispensables ». De fait, le seul intérêt de ces décongestionants à base de pseudoéphédrine est de soulager l’inconfort d’un nez bouché… au risque de souffrir d’un AVC, d’un infarctus et d’autres troubles potentiellement graves.

Les effets indésirables de ces médicaments sont connus depuis 2001, et ont fait l’objet de plusieurs rapports. L’un d’entre eux a même réclamé qu’ils ne soient vendus que sur ordonnance. Sans succès. Pendant ce temps, les mesures prises par l’ANSM ont été pour le moins timides : la publicité destinée au grand public a d’abord été interdite, en 2018. Puis les pharmaciens ont dû remettre aux patients un document d’information alertant sur les risques. En parallèle, l’Agence a demandé une réévaluation de la pseudoéphédrine au niveau européen. Celle-ci est encore en cours.

Les alertes se sont pourtant multipliées pour retirer ces décongestionants du marché. Du côté des soignants : la revue indépendante Prescrire le demande depuis 2012 et fait figurer ces médicaments sur sa liste noire. Quant à la Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique (SFPT), elle rappelait, début 2023, que « ces médicaments anciens n’ont jamais fait la preuve de leur efficacité » (1). Du côté des patients, l’UFC – Que Choisir a exigé en 2022 la suspension de l’autorisation de la pseudoéphédrine, en attendant l’avis de l’Agence européenne du médicament. L’ANSM en a, en effet, la possibilité. C’est un autre choix qui a été fait.

8 médicaments à éviter

  • Actifed Rhume
  • Actifed Rhume jour et nuit
  • Dolirhume Paracétamol et Pseudoéphédrine
  • Dolirhumepro Paracétamol Pseudoéphédrine et Doxylamine
  • Humex Rhume
  • Nurofen Rhume
  • Rhinadvil Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine
  • Rhinadvilcaps Rhume Ibuprofène/ Pseudoéphédrine

(1) https://sfpt-fr.org/pharmacofact-blog/1754-f006-les-m%C3%A9dicaments-vasoconstricteurs-pour-le-traitement-des-sympt%C3%B4mes-li%C3%A9s-au-rhume

https://www.quechoisir.org/actualite-medicaments-contre-le-rhume-des-risques-toujours-eleves-n85099/

https://www.quechoisir.org/decryptage-medicaments-pour-enfants-les-traitements-contre-le-rhume-n52108/

26 octobre 2023

Batterie de voiture électrique – Comment éviter le coup de chaud

La batterie d’une voiture électrique supporte mal les températures élevées. Voici les bonnes pratiques pour empêcher sa surchauffe.

1. Ne chargez pas la batterie à 100 %

La plupart des utilisateurs connaissent déjà cette règle. Non seulement recharger une batterie de 80 à 100 % dure aussi longtemps que de passer de 20 à 80 % (selon les véhicules) mais, en plus, la remplir complètement peut la faire chauffer. Inutile donc de la gonfler à bloc, vous gagnerez du temps et éviterez tout emballement thermique. Ne laissez pas non plus l’auto branchée toute la nuit. Pourquoi ? S’il est équipé d’un système de protection empêchant la surcharge, il arrive que le chargeur embarqué tombe en panne. Dans la mesure du possible, débranchez la voiture dès que l’accumulateur affiche 80 % pour ne pas risquer de l’endommager.

2. Limitez les charges rapides

Certes, en quelques minutes, vous avez fait « le plein », mais les charges rapides élèvent la température de la batterie. Vous n’avez pas d’autre solution ? Alors, privilégiez les heures les plus fraîches de la journée : le matin ou la nuit. Notez qu’en cas de très forte chaleur, la puissance délivrée par la borne peut être diminuée pour éviter sa propre surchauffe.

3. Adoptez une conduite souple

Rouler sur autoroute ou, pire, sur des routes de montagne, qui plus est avec des bagages et plusieurs personnes à bord, sollicite fortement la batterie et risque de provoquer un stress thermique. Par conséquent, n’accélérez pas trop franchement et ne freinez pas trop brusquement. Réduisez également votre vitesse et limitez l’usage de la climatisation ou du chauffage, ces deux équipements ayant besoin d’électricité pour fonctionner. C’est d’autant plus recommandé si votre véhicule n’est doté que d’un mécanisme de refroidissement par air pulsé (Kia Soul EV, Nissan Leaf, Renault Zoe…), moins efficace que le circuit de refroidissement liquide (Audi e-tron, Kia Niro EV, Mercedes-Benz EQC, Tesla Model S, Volkswagen ID.4…).

4. Recherchez l’ombre

Les fortes chaleurs sont l’ennemi juré de la batterie. Stationner en plein soleil peut augmenter sa température de presque 10 °C ! Alors, pour qu’elle garde « la tête froide », garez-vous à l’ombre ou, encore mieux, dans un parking en sous-sol.

5. Faites contrôler votre voiture

Beaucoup plus simple au niveau mécanique qu’un modèle thermique, l’électrique nécessite un entretien moins fréquent : tous les 30 000 km ou tous les deux ans en règle générale (contre 15 000, voire 20 000 km pour une motorisation essence ou diesel). Quand vous devez effectuer un long trajet, surtout si vous transportez un lourd chargement, une petite visite chez votre garagiste peut s’avérer judicieuse : il vérifiera a minima le dispositif de refroidissement avant votre départ.

25 octobre 2023

Tapis de yoga – Pas facile de trouver le modèle idéal

Le yoga séduit de plus en plus : le nombre de pratiquants (environ 8 millions) a explosé en 10 ans. Parallèlement, le choix de tapis s’est étoffé et trouver le bon ne va pas de soi. Que Choisir a donc décidé d’en tester. Nos résultats mettent en évidence des écarts importants entre les modèles.

Pas besoin d’un test comparatif de Que Choisir pour constater les énormes différences de prix entre les tapis de yoga : c’est évident. Dans notre essai, ils s’étalent de 20 à 133 €, soit un rapport de 1 à presque 7. En revanche, il est impossible de savoir si cette amplitude tarifaire se justifie sans pratiquer des essais de laboratoire.

Ces derniers portent sur l’adhérence et la stabilité, essentielles pour enchaîner les postures nécessitant de l’équilibre en toute sécurité. Or seule la moitié des tapis de yoga testés concilient ces deux qualités.

L’amortissement et le confort comptent aussi, tout comme la présence éventuelle de substances chimiques cancérigènes, de perturbateurs endocriniens ou de polluants organiques persistants.

Enfin, le poids d’un tapis est important quand on le transporte plusieurs fois par semaine. Or l’indication portée sur les emballages peut être trompeuse. Par exemple, le tapis Yogom gamme performance bleu affiche 2,8 kg, ce qui n’est pas léger, mais pèse en réalité 3,2 kg, c’est lourd ! De son côté, le tapis Liforme gris, le plus cher de notre test, annonce 2,5 kg pour un poids réel de 3,3 kg. Même si c’est impossible pour ces deux modèles vendus uniquement sur Internet, il est recommandé de soupeser le tapis en magasin et de faire quelques pas avec avant de passer en caisse pour éviter les mauvaises surprises.

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Ces 2 tapis de Yoga de notre test pèsent chacun plus de 3 kg, un poids à prendre en compte avant de s’équiper.© A. LECOMTE
25 octobre 2023