Decathlon LD 920 E – Que vaut le vélo automatique de Decathlon ?
Decathlon vient de lancer le LD 920 E Automatic, un vélo électrique équipé d’un moteur capable de gérer les rapports en fonction du terrain et de l’effort du cycliste. Plus besoin de changer les vitesses, le vélo s’en occupe ! Hyper confortable au démarrage, même au pied d’une côte, le LD 920 E offre une conduite souple et promet, grâce à sa batterie de 702 Wh, un bonne autonomie. Nous avons pu rouler avec pendant plusieurs jours pour vous livrer ici nos premières impressions.
Voilà plusieurs mois que Decathlon ne faisait plus mystère de son LD 920 E, présenté l’an dernier. Le géant du sport a tenu parole : annoncé pour 2023, le vélo est en vente depuis quelques semaines. Et c’est sans doute le plus abouti de ses vélos électriques. Le moteur est situé dans le pédalier, pas dans la roue arrière comme c’est le cas sur le Elops LD 500 E par exemple. Ce dernier offrait une batterie de 504 Wh pour une autonomie de 65 km (mesurée lors de nos tests en laboratoire) ; celle du LD 920 E atteint 702 Wh, ce qui laisse entrevoir une autonomie encore meilleure sur le parcours emprunté par nos experts. Des freins à disque hydrauliques, une console d’affichage intégrée au cadre, une puce GPS pour repérer son vélo en cas de vol, une connexion au smartphone pour relever ses trajets et sa forme… Pas de doute, le LD 920 E est un vélo électrique dans l’air du temps. Et son prix, 2 990 €, le place face à des vélos qui ont certes fait leurs preuves, comme le Haïbike Trekking 4 mid (3 099 €) ou le Gazelle Bloom C380 HMS (3 000 €), mais prennent, face à lui, un petit coup de vieux.
Pilotage
Ce vélo est prévu pour la ville. Mais oubliez la position assise avec le dos bien droit : ici, le cycliste, légèrement incliné, affiche plutôt un dynamisme sportif. Le guidon est d’ailleurs droit et sa largeur de 62 cm tend vers celle des VTT pour procurer une bonne stabilité. Au centre, l’écran couleur intégré au guidon (qui rappelle celui du vélo connecté et ultra design Angell) affiche différentes informations : la vitesse, bien sûr, mais aussi l’état de la batterie, l’heure, la distance parcourue et le kilométrage total. Le contraste de l’écran change de couleur selon l’assistance choisie. La lisibilité est bonne et les manipulations simples : le joystick situé sur la gauche du guidon permet de naviguer entre les affichages. Côté sécurité, le freinage s’est avéré efficace même en situation d’urgence.
Confort
Decathlon, qui a développé le vélo dans son intégralité (de nombreux fabricants achètent des cadres sur catalogue), a voulu des lignes simples et épurées. C’est réussi : tous les câbles ou presque sont intégrés et seul l’embonpoint central du cadre, où niche la batterie, et le moteur signalent qu’il s’agit d’un vélo électrique. Mais en contrepartie, le LD 920 E n’offre quasiment pas de suspension, ni sous la selle, ni sur le cadre. La fourche intègre bien un petit amortisseur, mais il ne suffit pas à contrer complètement la rigidité globale du vélo. La position un brin penchée du cycliste contribue à épargner ses vertèbres lors de passages sur pavés ou dans les trous de la chaussée. On apprécie néanmoins les éclairages avant et arrière, eux aussi intégrés au guidon et au garde-boue, l’antivol de roue, le porte-bagage et les poignées ergonomiques.
Moteur tout-automatique
Le vrai confort de ce vélo provient incontestablement de son moteur, développé par l’entreprise belge E2 Drives. On salue au passage l’initiative de Decathlon, une multinationale aux 15,4 milliards d’euros annuels de chiffre d’affaires présente dans 59 pays, qui s’adresse à une start-up pour ce composant central. Baptisé Owuru, ce moteur est non seulement capable de gérer l’assistance électrique fournie au cycliste, mais il s’occupe aussi des rapports de vitesse en fonction du terrain et de l’effort. Concrètement, plus besoin de changer soi-même les vitesses, la conduite est tout-automatique.
Ce type de système n’est pas totalement nouveau, nous l’avons déjà rencontré sur le O2Feel iSwan City Boost 8.1. En fait, il est comparable à une boîte de vitesse automatique sur une voiture. Et il faut avouer que c’est assez bluffant. Même à l’arrêt, même au pied d’une côte sévère, le moteur offre un démarrage fluide puis adapte la résistance du pédalage une fois le cycliste lancé. Le pédalage est fluide, la conduite souple. Cette sensation est renforcée par ce qui constitue l’autre innovation du moteur : contrairement au système Shimano rencontré sur le O2 Feel iSwan City Boost 8.1, qui offre 5 vitesses, le moteur Owuru en propose… un nombre infini. Il s’agit en effet de vitesses « à variation continue », comme sur le Gazelle C380 HMS ou le Moustache J All.
Enfin, pour que le système convienne à tous, sportifs confirmés ou plus occasionnels, chacun peut choisir le rythme de pédalage, c’est-à-dire la vitesse de rotation des jambes, qui lui convient. Ainsi, Decathlon écarte le risque que certains aient trop, et d’autres pas assez, la sensation de mouliner. Ce paramètre, mesuré en rpm (rotation par minute) est accessible dans les menus de l’écran.
Autre avantage du moteur automatique, il dispense d’un dérailleur et de tout l’entretien associé (usure, nettoyage et graissage réguliers). Et pour ne rien gâcher, il est constitué à 95 % de pièces d’origine européenne et assemblé à Lille, dans les ateliers de Decathlon.
Batterie
Decathlon n’a pas lésiné sur la batterie, fabriquée par Simplo (qui fabrique la plupart des bonnes batteries du marché), puisqu’il propose une capacité de 702 Wh, supérieure aux 400 ou 500 Wh qu’on rencontre plus fréquemment. Conséquence probable, une très bonne autonomie, mais aussi un bloc plus encombrant et plus lourd. Une petite poignée facilite heureusement le retrait. Cette batterie est parfaitement intégrée au cadre, mais on s’interroge sur le boyau de caoutchouc qui encercle le logement : il tient à peine en place et gondole, ruinant l’esthétique du vélo.
Application mobile
Comme de nombreux vélos électriques désormais, le LD 920 E Automatic est connecté : une application complète l’expérience. Decathlon Mobility (iOS, Android) consigne les trajets ainsi que différentes statistiques (calories, vitesse, distance, CO2 économisé). L’application permet aussi de localiser le vélo sur une carte (pratique en cas de vol !), mais pas de le verrouiller, comme c’est souvent le cas sur les vélos urbains connectés. L’application permet toutefois de définir des zones géographiques et envoie des alertes quand le vélo en sort. Vous serez aussi prévenu en cas de mouvement (même si vous en êtes à l’origine). Gratuite pendant 1 an, cette option sera ensuite facturée 2 €/mois. Decathlon s’est associé à l’assureur Laka pour proposer une protection en cas de vol à 14 €/mois. Reste à éplucher les conditions générales du contrat.
Le LD 920 E Automatic en résumé
Voilà un vélo innovant, surprenant et ludique vendu à prix correct, 2 990 €. Decathlon va à coup sûr réveiller la concurrence, qui devra réagir devant un tel confort de conduite. Sa rigidité ne plaira toutefois pas à tout le monde et on regrette que les fonctions connectées deviennent payantes au bout d’un an, d’autant qu’elles ne prévoient même pas de navigation GPS à l’écran pour guider le cycliste vers sa destination.
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