UFC-Que Choisir de l'Eure

Actualités, Auto

Fin de la vignette verte – Il y a anguille sur pare-brise

Plébiscitée pour les économies que sa disparition va engendrer, la fin de l’étiquette verte apposée sur le pare-brise des voitures pose en fait aux automobilistes un souci de liberté de choix du réparateur. Explications.

En juillet dernier, nous annoncions la fin de la vignette verte à apposer sur le pare-brise des voitures à partir d’avril 2024. Si nous évoquions les bienfaits écologiques et financiers (pour les assureurs surtout) de cette initiative, nous nous inquiétions de savoir si les économies générées, estimées à 60 millions d’euros par an, seraient répercutées sur les primes des assurés. Mais la suppression de la vignette fait émerger un autre problème : l’absence d’accès aux informations concernant l’assurance d’un véhicule pour les particuliers et les réparateurs.

Le libre choix du réparateur entravé

L’organisation professionnelle FFC Mobilité Réparation et Services (l’une des trois branches de la Fédération française de carrosserie industrie et services), via son secrétaire général Christophe Bazin, s’inquiète de cette disparition et y voit un moyen de priver l’assuré du libre choix de son réparateur ainsi que de la possibilité d’un recours contre l’assureur responsable. Il tire la sonnette d’alarme : « Nous voyons dans cette démarche une possible manœuvre destinée à accroître la dépendance des carrossiers-réparateurs envers les assureurs. » En effet, l’impossibilité de disposer des informations du contrat d’assurance présentes sur la vignette (nom de la compagnie, numéro de la police d’assurance…) revient à réserver ces informations aux seuls garages agréés par les compagnies d’assurances, ce qui met à mal le libre choix du réparateur auquel peut prétendre chaque automobiliste.

Un mémo à la place de la vignette

La FFC a donc sollicité le gouvernement, par l’intermédiaire du ministère de l’Intérieur et de la direction ASSUR du ministère de l’Économie, pour que soit établi par les assureurs un « document durable » (qui devrait être baptisé « mémo assuré »). Il comportera toutes les informations figurant habituellement sur la vignette verte. Ce document au format carte de crédit permettrait aux réparateurs de disposer de toutes les informations nécessaires afin de créer leur dossier de prise en charge lors d’une réparation. En outre, en cas d’accident, l’automobiliste disposerait lui aussi rapidement de toutes les informations indispensables pour remplir le constat amiable.