Activité physique et sédentarité : bouger plus, la clé de notre santé
Insuffisance d’activité physique et sédentarité sont deux facteurs de risque sanitaire déterminants et indépendants l’un de l’autre, selon un récent avis de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses).
Non seulement les Français ne bougent pas assez, mais en plus ils ne bougent pas assez. Ce n’est pas une coquille mais le résumé d’un récent avis de l’Anses qui distingue deux facteurs de risques indépendants : l’insuffisance d’activité physique et la sédentarité. Au fil des études menées sur la question, il apparaît de façon de plus en plus évidente que les deux sont liées à une mortalité précoce. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit de la quatrième cause de décès prématurés (hors maladies transmissibles) après le tabagisme, la consommation excessive d’alcool et les facteurs nutritionnels.
Or le bilan de l’étude menée par l’Anses, portant sur des 18-64 ans, est alarmant : selon elle, seuls 5 % de ces adultes pratiquent une activité suffisante pour être protectrice. C’est-à-dire qu’ils combinent, chaque semaine :
- une activité qui augmente le rythme cardiaque pendant au moins 30 minutes à cinq reprises ;
- une qui sollicite les muscles au moins 40 minutes en deux fois ;
- et des exercices d’assouplissement durant 20 minutes en deux fois également.
Cette insuffisance d’activité physique est un facteur de risque de très nombreuses maladies chroniques, dont des pathologies cardiovasculaires, respiratoires, métaboliques, comme le diabète, ou encore des cancers, notamment du sein et du colon. Les taux de surrisque sont considérables : pour les personnes les moins actives, ils atteignent pour la plupart de ces affections 25 à 30 %.
Autre problème, la sédentarité, c’est-à-dire le fait de rester totalement inactif, que ce soit derrière un bureau, devant un écran, dans les transports en commun, dans un fauteuil avec un livre en main, etc. En moyenne, 7 heures y sont consacrées quotidiennement, avec une forte variabilité. Or, il existe une relation inverse entre niveau de sédentarité et mortalité, notamment parce que ces longues plages d’inactivité contribuent de façon flagrante à l’apparition de pathologies cardiovasculaires.
Un enjeu de santé publique
Les risques sont d’autant plus élevés que les deux facteurs sont cumulés. Si l’on passe de nombreuses heures assis chaque jour, il faut beaucoup bouger par ailleurs pour espérer contrer les effets délétères de cette habitude. Faire du sport est, bien sûr, idéal mais se déplacer à pied ‒ d’un bon pas ‒ ou à vélo, monter les escaliers plutôt que prendre l’ascenseur, jardiner, faire le ménage ou se lancer dans des travaux font aussi partie des activités bénéfiques.
Lorsqu’on est contraint à la sédentarité pour des raisons professionnelles, les bureaux assis-debout constituent une solution intéressante. Si l’employeur n’est pas décidé à investir, il est vivement conseillé de rompre régulièrement l’inactivité physique en allant faire un tour et, si l’ambiance le permet, en faisant quelques exercices à sa convenance.
Au-delà des initiatives individuelles, l’Anses insiste sur la nécessité d’actionner des leviers à l’échelle collective, « que ce soit dans l’espace public, en laissant davantage de place aux mobilités actives comme le vélo ou la marche, ou sur le lieu de travail, en favorisant la pratique sportive et en limitant les temps de sédentarité, ou encore dans le système scolaire en augmentant l’espace et le temps dédiés aux activités physiques et sportives ». Cette politique globale permettant de réduire des risques évitables doit constituer, selon l’agence, une priorité de santé publique.