Tri des déchets : des logos inutiles ou obscurs
Malgré la pléthore de pictogrammes visibles sur les emballages, le geste de tri n’est pas facilité. Démonstration par l’exemple avec la boîte d’une ampoule arborant de nombreux logos inutiles.
Si à peine plus de 1 Français sur 2 trie systématiquement ses déchets, c’est notamment parce qu’il n’est pas toujours évident de choisir le geste adéquat. Poubelle verte ? Jaune (ou bleue, ou grise, selon les régions) ? Déchetterie ? Retour au magasin ? Selon l’Observatoire du geste de tri, les trois quarts d’entre nous ont encore des doutes pour certains objets ou emballages. Des instructions précises portées sur ceux-ci pourraient nous éclairer. Ce n’est pas toujours le chemin que prennent les industriels, tant s’en faut. Démonstration avec l’exemple de cette ampoule de marque Osram dont la boîte porte pas moins de 6 pictogrammes de tri, pour la plupart inutiles.
1 Le Tidy man (littéralement « homme ordonné, soigné ») indique juste qu’il faut jeter l’objet dans un réceptacle et pas dans la nature. Comme si ceux dont c’est la mauvaise habitude étaient arrêtés par un logo…
2 Le Point vert ne dit rien de la recyclabilité d’un produit, il annonce que l’entreprise paie son tribut à l’organisme chargé de gérer et financer le recyclage des papiers et emballages. Prêtant à confusion, il doit avoir complètement disparu d’ici octobre prochain.
3 L’anneau de Moebius implique des significations différentes selon qu’il est assorti d’un chiffre (fabriqué avec X % de matière recyclée) ou non (recyclable). Trop complexe, il n’a pas d’intérêt pratique.
4 Le triangle assorti d’un nombre renseigne sur la matière, ici du carton non ondulé. Aucune utilité pour le consommateur.
5 Le Triman indique que le déchet ne doit pas être jeté dans la poubelle « tout venant » mais mis dans le bac des recyclables avec les emballages et les papiers, ou alors rapporté dans un point de collecte. En l’occurrence, il ne distingue pas entre les deux solutions et on ne sait pas s’il concerne le produit, son emballage ou les deux. Intérêt pratique : zéro. Heureusement, à terme, le logo devra être assorti de consignes précises.
6 Seul le sixième pictogramme vise spécifiquement l’ampoule. Comme il semble contradictoire avec le premier (Tidy man), il y a de quoi rester perplexe. En réalité, c’est bien à ce dernier dessin qu’il faut se fier : il indique, comme pour tout produit électrique ou électronique, que l’ampoule ne doit pas être jetée mais rapportée en magasin ou déchetterie. De nombreux points de vente, dont la liste se trouve facilement sur Internet, proposent des bacs prévus à cet effet.
Comme les personnes qui prennent soin de trier savent depuis belle lurette qu’un emballage en carton se jette dans la poubelle des déchets recyclables, seul le dernier pictogramme pourrait présenter un intérêt. Mais il n’est pas assez explicite. De réels progrès de communication restent à faire pour faciliter le tri !