Éoliennes : un apport majeur aux finances publiques
La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de publier son évaluation des charges de service public à compenser pour l’année 2023, et pour la première fois, grâce à l’éolien terrestre, les énergies renouvelables électriques vont rapporter des milliards à l’État.
Après avoir soutenu le développement de l’éolien terrestre à hauteur de 11,5 milliards d’euros depuis 2003, l’État est enfin payé de retour. La Commission de régulation de l’énergie (CRE) vient de publier l’évaluation des charges de service public de l’énergie à compenser. Pour la première fois, l’État n’a rien à débourser, il en sort même gagnant, et pas qu’un peu. « Les prix de gros de l’électricité sont devenus en moyenne supérieurs aux tarifs garantis par l’État dans les contrats de soutien aux énergies électriques renouvelables, note la CRE, ce qui représente pour la première fois une recette pour les finances publiques. »
Au titre de 2022 et 2023, l’éolien à terre va ainsi rapporter 7,6 milliards d’euros à l’État, « du fait de son coût moyen unitaire relativement bas et de sa production importante », ajoute la Commission. De plus, il y a encore de l’argent à récupérer dans l’éolien. D’une part auprès de producteurs qui ont perçu des rentes indues dans le cadre de compléments de rémunération, assure la haute autorité. D’autre part auprès de ceux qui ont résilié leur contrat de soutien de manière anticipée pour engranger 100 % du pactole sans rien reverser à l’État. La CRE recommande d’instaurer au plus vite un régime spécial de taxation pour corriger leur absence de contrepartie au soutien public reçu.
Face à l’éolien, le photovoltaïque demeure très coûteux pour l’État. Il ne lui rapporte encore rien en dépit d’un soutien financier de 24,6 milliards, soit plus du double que pour la filière éolienne ! Mais face au poids persistant des contrats historiques, les nouveaux contrats photovoltaïques contribuent positivement aux finances publiques.
L‘hydraulique aussi
Si l’éolien terrestre représente 88 % du total des 8,6 milliards d’euros apportés au budget de l’État par les énergies renouvelables électriques, la filière hydraulique y apporte aussi sa contribution.
La CRE appelle donc à accélérer le développement des renouvelables électriques, principalement l’éolien et le photovoltaïque, à court et moyen terme, rappelant qu’ils « contribuent à la baisse du coût de production de l’énergie ainsi qu’à la sécurité d’approvisionnement ». Il est dommage que tant de projets restent bloqués des années en attente d’autorisation, alors que court le bruit d’une possible pénurie d’électricité l’hiver prochain.