Véhicule électrique : le rétrofit éligible au prêt à taux zéro
Le gouvernement intègre le rétrofit aux aides à l’acquisition d’un véhicule propre. Dès le 1er janvier 2023, certains ménages pourront en effet bénéficier d’un prêt à taux zéro s’ils souhaitent convertir leur voiture essence ou diesel en véhicule électrique. Ce prêt bienvenu est toutefois très encadré.
Petit à petit, le rétrofit fait son nid. Ce procédé, qui consiste à transformer sa voiture en véhicule électrique, semble enfin pris au sérieux comme l’un des leviers de la transition du parc automobile. Et il y a urgence ! Le calendrier actuel de déploiement des ZFE-m (zones à faibles émissions mobilité) prévoit de mettre l’essence et le diesel sur le banc de touche dans 45 agglomérations françaises d’ici à 2025 : 43 % du parc automobile est concerné, soit 19 millions de véhicules et 38 millions d’automobilistes.
Dès le 1er janvier 2023, certains d’entre eux pourront contracter un prêt à taux zéro (PTZ) pour « rétrofiter » leur véhicule. Le gouvernement a en effet rendu cette opération éligible à son expérimentation de PTZ prévue par la loi climat et résilience de 2021, qui ne concernait jusqu’alors que l’achat d’un véhicule électrique ou hybride. « La mise en œuvre des ZFE-m, dont les objectifs sont partagés par le plus grand nombre, appelle à multiplier les solutions de mobilité plus propre pour tous. C’est en ce sens que le rétrofit apporte une solution pertinente sur le plan environnemental », plaide le député Jean-Luc Fugit (LREM) dans son amendement (adopté) au projet de loi de finances pour 2023. Ce prêt sans intérêt est bienvenu, mais très encadré. D’abord, il n’est ouvert qu’aux habitants des villes concernées par la mise en place d’une ZFE-m (toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants). Ensuite, seules les personnes dont le revenu fiscal de référence ne dépasse pas 14 000 € y auront accès. Reste à savoir si le gouvernement mettra en place des plafonds pour le montant du prêt (un décret d’application devra préciser les modalités précises d’attribution). Pas de bousculade attendue dans les banques : les professionnels de la filière rétrofit estiment que 500 véhicules seront potentiellement concernés en 2023, pour un coût moyen de 14 000 €. Ce chiffre particulièrement bas s’explique par la barrière de l’homologation. Avant toute commercialisation, les fabricants de kits de rétrofit doivent en effet décrocher ce sésame, délivré par le Centre national de réception des véhicules (CNRV) après des essais réalisés par l’UTAC, le laboratoire de test des services publics pour l’automobile. Cette homologation, indispensable pour chaque kit et pour chaque modèle de véhicule auquel il est destiné, représente un coût important pour les professionnels. En marge du dernier Mondial de l’auto, qui s’est déroulé du 18 au 23 octobre 2022, le ministre de l’Économie Bruno Lemaire a d’ailleurs annoncé le déblocage d’une enveloppe de 20 millions d’euros pour faire baisser les coûts.