Ping-pong : retour gagnant contre les démences
L’association France Alzheimer et la Fédération française de tennis de table lancent une étude pour mesurer les effets de ce sport chez les malades.
Agilité, concentration, coordination motrice, amusement et socialisation : le ping-pong présente de nombreux atouts pour la santé. Des études japonaises ont montré les effets intéressants de cette activité physique et ludique en prévention des troubles cognitifs et des pertes de mémoire. Ces bénéfices peuvent s’expliquer par la combinaison de l’exercice physique (réduisant des facteurs de risques cardiovasculaires qui sont aussi des facteurs de risques de démence) et par l’entraînement cérébral. « Le tennis de table c’est comme courir un 100 m en jouant aux échecs en même temps », résumait avec humour l’ancien président de la Fédération internationale.
D’ailleurs, une étude a comparé les effets de plusieurs activités physiques sur le moral et les fonctions cérébrales de femmes seniors : si la danse s’est révélée plus efficace contre la dépression, le tennis de table a été le plus efficace pour les fonctions cérébrales. Cette étude a été menée en Corée, où la pratique de ce sport est très répandue, aussi les résultats ne seraient peut-être pas aussi marqués en France. Mais elle souligne bien l’avantage pour les aînés de cette activité qui se pratique facilement à un niveau amateur, sans qu’il ne soit besoin d’un apprentissage technique, ni de grandes capacités physiques, ni de matériel coûteux. Le risque de blessures est assez faible. Il est donc praticable par des personnes atteintes de handicap.
Les preuves scientifiques manquent
Pour des personnes déjà atteintes de maladies neurologiques comme les maladies d’Alzheimer et apparentées ou de Parkinson, de nombreux retours d’expérience montrent des effets bénéfiques. Des programmes de ping-pong thérapie existent au Japon mais aussi au Royaume-Uni. En France, des programmes expérimentaux existent çà et là. Mais les preuves scientifiques manquent encore. L’association France Alzheimer et maladies apparentées et la Fédération française de tennis de table vont donc lancer en 2023 une étude pour en mesurer plus précisément les bienfaits auprès de personnes atteintes de formes légères à modérées. Les critères d’évaluation ne sont pas encore définis mais devraient viser le « bien-être ». Dans le cadre des programmes existants, on observe un regain de motivation chez les personnes malades. « On constate aussi une meilleure communication entre aidant et aidé lorsqu’ils ont joué ensemble », relate Kevin Rabiant, docteur en neuroscience et responsable du service études et recherches France Alzheimer.