MaPrimeRénov’ : le point sur les évolutions 2023
Alors qu’il ne finance quasiment que des mono-gestes, principalement le changement de l’équipement de chauffage, le dispositif MaPrimeRénov’ entend désormais inciter aux rénovations globales des logements. Il y a fort à faire et il n’est pas sûr que le recalibrage des aides version 2023 y suffise.
Publié en décembre dernier juste avant les fêtes de fin d’année, le rapport de France Stratégie et de l’Inspection générale des finances consacré au plan France Relance comporte une évaluation du dispositif MaPrimeRénov’ géré par l’Anah, l’Agence nationale de l’habitat. Ce rapport est sûrement pour beaucoup dans les évolutions annoncées par le ministère de la Transition écologique depuis.
Sévères, les deux organismes publics pointent les difficultés de MaPrimeRénov’ à déclencher des rénovations d’ampleur, la presque totalité du soutien finançant des mono-gestes, pour l’essentiel un changement de mode de chauffage qui n’améliore en rien l’efficacité énergétique du bâti. Ils soulignent qu’un « système de chauffage ne peut être performant sans isolation adéquate, qui est un prérequis dans un parcours cohérent et optimisé ». Or bien que le pays compte plus de 5 millions de passoires thermiques, seuls 0,3 % des dossiers MaPrimeRénov’ concernaient une rénovation énergétique globale.
Quant aux logements collectifs, ils restent les grands oubliés. Alors qu’ils comptent près de la moitié des résidences principales, ils ne représentent que 4 % des soutiens attribués.
Incitations trop faibles
Face à ces critiques, les pouvoirs publics ont décidé de renforcer l’incitation à la rénovation thermique performante. À compter de ce 1er février, les forfaits « rénovation globale » qui s’adressent aux ménages aux revenus dits intermédiaires selon le barème de l’Anah, passent de 7 000 à 10 000 €, et de 3 500 à 5 000 € pour la catégorie aisée. Face aux sommes à engager, il est peu probable que ces montants suffisent à enclencher la décision de se lancer.
La PrimeRénov’ Sérénité destinée aux ménages modestes pour les travaux qui améliorent la performance énergétique du logement d’au moins 35 % est de son côté rehaussée de 30 000 à 35 000 €, le plafond de travaux finançables dans les copropriétés relevé de 15 000 à 25 000 €.
L’achat de chaudières à gaz n’est en revanche plus du tout aidé, les soutiens à l’achat de poêles à granulés et à l’installation d’une VMC diminuent. Quant aux ménages aisés, ils perdent les seules aides à l’isolation auxquelles ils avaient droit.
Le parc locatif se réduit
Depuis ce 1er janvier, les pires passoires thermiques, autrement dit les logements qui consomment au moins 450 kWh/m2/ an, sont classés comme indécents et interdits à la location. Cette mesure s’applique aux nouveaux contrats, pas aux locations occupées. Dès le 1er janvier 2025, dans 2 ans, l’interdiction touchera l’ensemble des logements notés G sur le diagnostic de performance énergétique (DPE).