Accès aux soins : qui sont les infirmiers de pratique avancée (IPA) ?
Les IPA sont des infirmières et infirmiers qui ont suivi deux ans d’études supplémentaires pour assurer le suivi de patients chroniques. Bien que ce suivi se révèle intéressant en termes d’accès aux soins pour les patients chroniques, les IPA peinent à trouver leur place. Pour en faciliter l’accès, une proposition de loi prévoit que les patients pourront s’adresser directement à eux.
Malgré une forte opposition de certains médecins, l’Assemblée nationale a voté, le 19 janvier 2023, la possibilité pour les patients d’accéder directement aux infirmiers et infirmières de pratique avancée (IPA). Jusque-là, il fallait être adressé par son médecin pour être pris en charge par ces nouveaux professionnels de santé.
Créés par la loi de modernisation de notre système de santé en 2016, ce sont des infirmiers qui sont montés en compétences, grâce à deux ans d’études supplémentaires. Ainsi les premières promotions sont sorties en 2019, 835 étaient formés en 2021, environ 1 700 exercent aujourd’hui avec un objectif de 5 000 attendus en 2024. Le but de ce nouveau diplôme paramédical : améliorer l’accès aux soins et le parcours des patients. Les IPA ont donc pour mission d’assurer le suivi des patients en coordination avec un médecin. Le cas de recours le plus courant est dans le cadre de pathologies chroniques de médecine générale mais cela peut être aussi dans les domaines de la santé mentale et de la psychiatrie, l’onco-hématologie ou encore les maladies rénales.
Un rôle complémentaire
Concrètement, que peuvent faire les IPA ? Ils sont aptes à :
- faire du dépistage et de la prévention des complications ;
- pratiquer un examen technique (comme une prise de tension ou un électrocardiogramme) ;
- renouveler et adapter des prescriptions de médicaments existantes ;
- interpréter des résultats d’examens (sanguins par exemple) ;
- adresser les patients à d’autres professionnels de santé.
Dans ce cadre, ils ne réalisent plus les actes infirmiers classiques tels que des pansements par exemple. En ces temps de raréfaction des médecins et de forts besoins liés aux maladies chroniques, cette nouvelle modalité de prise en charge est une piste intéressante.
Toutefois, plusieurs obstacles ont compliqué la tâche des IPA, d’une part un mode de rémunération au forfait inadéquat ; d’autre part un manque d’adressage de la part des médecins. Signes de ces difficultés, l’Union nationale des infirmiers en pratique avancée (Unipa) constatait en 2022 une baisse d’attractivité de la formation auprès des étudiants. Les IPA exercent aussi en grande majorité à l’hôpital et délaissent l’exercice en soins de médecine générale.
Pour en faciliter l’accès, la proposition de loi Rist, passée tout début février devant le Sénat, prévoit la possibilité pour les patients de s’adresser directement à ces IPA – à condition toutefois qu’ils soient en « exercice coordonné » avec un médecin, c’est-à-dire dans une Maison de santé pluriprofessionnelle (MSP) ou un Centre de santé par exemple. Les IPA devraient également pouvoir prescrire eux-mêmes (on parle de « primo-prescription »), dans un cadre néanmoins restreint et qui reste à fixer.