Vélo pliable Vello Bike+ : premières impressions
Vello fait une entrée fracassante sur le marché du vélo électrique pliant haut de gamme. Le fabricant autrichien propose le Bike+, un modèle ultraléger au design minimaliste. Vendu 3 290 €, il affiche trois particularités : un système d’électrification (batterie et moteur) concentré dans la roue arrière, un système de pliage innovant et une fonction de récupération d’énergie censée recharger la batterie en roulant. Prise en main.
Si vous cherchez un vélo électrique pliant, l’offre est désormais assez vaste. De nombreux fabricants proposent leurs modèles (Brompton, Decathlon, Eovolt, Gitane, Moma Bikes, etc.) et les prix sont variés : comptez 800 € pour un premier prix et plus de 4 000 € pour un modèle haut de gamme. C’est cette famille que la marque Vello vient concurrencer avec son premier vélo pliant électrique. Le Bike+ exige un sacré budget, mais il est moins cher que son premier rival, l’Electric P Line de Brompton, vendu 4 200 €. L’autrichien ne jouit pas (encore ?) de la notoriété du britannique. Le Bike+ est donc plus humble, 3 290 €, et plutôt bien équipé. Son cadre est en Chromoly, un alliage qui conjugue la robustesse de l’acier et la souplesse de l’aluminium. Des freins à disque hydrauliques, des poignées ergonomiques, des pneus anticrevaison (Schwalbe Marathon) et une courroie (au lieu d’une chaîne) pour la transmission sont autant d’attributs des vélos haut de gamme.
Volet électrique
Le minimalisme du vélo, plusieurs fois primé pour son design (European Product Design Award, Austrian National Design Prize, Bundespreis Ecodesign Award, Red Dot « Best of the Best » Award), a de quoi surprendre : difficile de dire, au premier coup d’œil, que le Bike+ est un modèle à assistance électrique. D’abord, il est tout petit et très fin (14 kg). Ensuite, et surtout, au lieu de l’habituel trio batterie-moteur-afficheur présent sur les vélos électriques, Vello a choisi un élément intégré qui réunit la batterie et le moteur dans la roue arrière. Son concepteur, Zehus, est italien. Côté affichage, c’est le smartphone qui servira d’écran pour accéder aux modes d’assistance et aux différents paramètres.
Une conception innovante
Il n’est pas évident non plus que ce vélo est pliable. D’habitude, on reconnaît ce type de vélos à la charnière située sur la barre horizontale du cadre. Ici, il n’y en a pas. En fait, Vello a mis au point un système innovant dans lequel le triangle arrière et la fourche avant se rabattent sous le corps du cadre. Une fois qu’on a pris le coup, plier le vélo est enfantin, le système est l’un des plus simples de ceux que nous avons pu essayer. On libère la potence de sa double sécurité (goupille et loquet), on place les pédales à l’horizontale (pédale gauche devant) et on soulève le vélo par la selle dans un mouvement de balancier. Deux aimants dédiés se rencontrent et le vélo est fixé en position pliée. Pour gagner en encombrement, on peut aussi baisser la selle, le guidon, et rabattre les deux poignées. Au final, le système est efficace mais le vélo n’est pas si compact que ça (il faut dire qu’il est équipé de jantes de 20 pouces, plus grandes que les 16 pouces du Brompton). Et pas si facile à déplacer non plus.
Un vélo connecté
Avant de prendre la route, il est indispensable de connecter le vélo à son smartphone via l’application dédiée bitConnect (disponible sous iOS et Android). Cette interface de contrôle permet de choisir son mode d’assistance parmi ceux disponibles et ceux paramétrables. Pas de navigation vers une destination comme sur la plupart des vélos urbains connectés, mais la possibilité d’activer le système de verrouillage qui décourage les voleurs en freinant fortement la roue arrière. Si vous souhaitez connaître votre vitesse ou changer de mode d’assistance en cours de route, il faudra prévoir un support de smartphone à fixer sur le guidon. Sachez tout de même que le smartphone n’est pas indispensable pour démarrer ce vélo. Une fois lancé à plus de 10 km/h, il suffit de faire trois tours de pédale en arrière pour déclencher l’assistance électrique. C’est pratique et ça fonctionne.
Récupération d’énergie
Plus généralement, on est surpris la première fois qu’on pédale en arrière : le vélo est sensiblement freiné. Ce freinage, d’ailleurs, est doux et on prend rapidement le pli de rétropédaler plutôt que d’actionner les freins à l’approche d’un feu rouge, d’une intersection, d’un virage. Et c’est tant mieux, car le rétropédalage… recharge la batterie ! Le Bike+ est en effet doté d’un système de récupération d’énergie au freinage qu’on croise habituellement sur les scooters et les voitures électriques. Difficile de mesurer dans quelles proportions ce système agit ; ces quelques jours à rouler avec le vélo n’ont en tout cas pas été très probants sur ce point. Mais la simple présence, grâce à lui, du frein moteur actionné en rétropédalant offre, en plus de la souplesse de conduite, la possibilité d’économiser les plaquettes de frein. Au passage, on note que pour recharger la batterie, il faudra obligatoirement disposer d’une prise électrique près du vélo, puisqu’elle n’est pas amovible. Rien de choquant, le Vello étant destiné à être stocké chez soi.
À l’usage
Ce petit vélo électrique s’avère pratique pour les déplacements quotidiens en ville. Mais une chose est sûre : c’est son poids, son look et sa maniabilité que l’on s’offre en déboursant plus de 3 000 €. On trouve des vélos électriques de ville beaucoup plus confortables pour moins cher. Le Sub Active eRide Unisex de Scott (2 300 €), le Ella Ride Hybrid de Cube (2 869 €) et le Swan D8 d’O2Feel (2 250 €) ne sont que quelques exemples parmi tous ceux que nous avons testés. Le petit Bike+ présente un avantage par rapport à ces modèles plus lourds (autour de 25 kg) : il reste utilisable lorsque la batterie est à plat.
Côté pilotage, les roues de 20 pouces offrent une meilleure stabilité que les vélos pliants dont les roues sont encore plus petites. On se faufile aisément en ville. Mais en l’absence de vitesses, on « mouline » aussi souvent, ce qui donne la sensation de manquer d’efficacité au pédalage. Sur terrain plat et en descente, on a tendance à ne pas pédaler du tout. C’est un défaut fréquent sur les vélos pliants, généralement conçus pour que le cycliste ait le moins d’effort possible à fournir.
Enfin, l’assistance électrique est agréable et bien dosée. Des différents modes proposés, parmi lesquels deux sont personnalisables (l’utilisateur peut définir le niveau de « boost », d’assistance et de freinage régénératif), nous avons privilégié celui qui dose l’assistance en fonction de l’inclinaison du terrain, renseignée grâce au capteur gyroscopique placé dans la roue arrière (mode Hybride). Le mode Turbo, qui délivre en permanence l’assistance maximale, a tendance à vider rapidement la batterie.
Le Bike+ est un petit vélo mais il permet quand même l’ajout de sacoches.