Renault Espace (2023) – Premières impressions
Précurseur du monospace, le Renault Espace a connu un large succès grâce à sa modularité novatrice. La sixième mouture devient un SUV plus classique mais conserve ses qualités routières et sa modularité. À cela s’ajoutent une motorisation hybride et un équipement complet que la concurrence n’offre pas.
Depuis 1984, le Renault Espace s’est vendu à 1,35 million d’exemplaires sur 5 générations. La 6e mouture arrive donc avec une grande pression sur les épaules, celle de faire perdurer le succès. Pour ce faire, l’Espace n’est plus un monospace mais devient un SUV aux lignes consensuelles, déjà vues chez la concurrence. Heureusement, à l’intérieur et sous le capot, Renault a encore de bons arguments.
Qualité de vie à bord
Bien fini et très correctement assemblé, l’habitacle de l’Espace est chaleureux et cossu. Même si le volant est un peu chargé de boutons, l’ergonomie globale est d’un assez bon niveau. À commencer par l’orientation de l’écran central, placé en position verticale, que l’on peut considérer comme une véritable tablette tactile (baptisée OpenR) au vu de ses dimensions généreuses de 12″. Le constructeur a en outre intégré un combiné d’instruments numérique, de 12″ également, entièrement personnalisable. On regrette que le volant en cache la partie supérieure. Nous avons bien essayé de trouver une position de conduite pour réussir à voir l’ensemble du combiné mais sans succès, car les réglages obtenus ne nous permettaient pas de conduire sereinement.
La gestion de l’ensemble est fluide et ergonomique : un net progrès par rapport aux anciennes versions qui place l’Espace parmi les plus technologiques du segment. Les Volkswagen Tiguan Allspace et Skoda Kodiaq paraissent désormais un peu vieillots. À noter que tous les services connectés proposés grâce à la carte SIM intégrée dans le véhicule sont valables 5 ans. Le propriétaire aura ensuite le choix de prolonger ou non les abonnements.
La prise en main est donc assez rapide et le conducteur trouvera facilement ses repères. Nous avons apprécié le confort des sièges, à l’avant comme à l’arrière, et même ceux de la troisième rangée : s’ils sont plutôt à réserver aux jeunes ados, ils offrent tout de même un bon maintien. À noter que, sur cette nouvelle génération, c’en est fini des trois sièges indépendants à l’arrière. Ils laissent place à une banquette coulissante sur 22 cm (26 cm pour accéder à la troisième rangée) afin d’adapter la place pour les occupants arrière. Proposée d’office, elle peut être annulée gratuitement (option négative) à la commande pour disposer d’un SUV 5 places au volume de coffre très avantageux (777 l contre 677 l pour la version 7 places). Et, au maximum, on disposera de 1 818 l (5 places) ou de 1 714 l (7 places). À l’inverse, lorsque les deux derniers sièges sont déployés, le volume baisse à 159 l.
Nous avons enfin apprécié l’immense toit vitré panoramique de 1,33 m de long et 0,84 m de large (option à 1 000 €) qui permet de jouir d’un habitacle très lumineux. Son verre est recouvert d’un traitement spécifique qui assure le filtrage des UV, de la majorité des infrarouges et réfléchit la chaleur de l’habitacle, sans nécessiter la présence d’un rideau occultant.
Au volant
Sous le capot, Renault a fait simple : une seule motorisation est proposée. Il s’agit d’un moteur full hybrid E-Tech de 200 ch. Cette mécanique se compose d’un moteur thermique 3 cylindres essence 1,2 l turbocompressé de 130 chevaux et 205 Nm de couple et de deux moteurs électriques :
- un bloc électrique principal de 50 kW (70 ch) et 205 Nm alimenté par une batterie lithium-ion de 2 kWh/400 V destiné à assurer les roulages en électrique ;
- un moteur électrique secondaire (ou démarreur haute tension HSG pour High-voltage Starter Generator) de 25 chevaux et 50 Nm de couple assurant les démarrages du moteur thermique et les changements de rapports.
La boîte de vitesses est issue de celle inaugurée sur la Clio E-Tech et s’avère performante. À l’usage, le fonctionnement de l’ensemble est assez discret même si l’on ressent quelques secousses lors des phases de transition ou au moment de s’arrêter.
Grâce aux travaux d’ingénierie, le nouvel Espace s’est allégé de 215 kg par rapport à la précédente génération et le constructeur avance une consommation moyenne de 4,6 l/100 km. Nous ne sommes pas parvenus à nous approcher de cette valeur et, malgré une conduite souple et responsable, nous ne descendrons pas sous les 6,5 l/100 km. Valeur qui passe même à 7,5 l/100 km sur autoroute. C’est en ville que la mécanique se montrera la plus efficiente avec une conso moyenne établie à 5,5 l/100 km. C’est aussi là que nous avons pu mettre en évidence la grande maniabilité de l’Espace qui était équipé de l’option à quatre roues directrices (de série sur les finitions Iconic et Esprit Alpine). Ainsi, malgré ses 4,72 m de long, son diamètre de braquage (10,40 m) est équivalent à celui d’une Clio qui mesure 65 cm de moins.
Sur route, nous avons apprécié les très bonnes suspensions qui filtrent bien les défauts de la chaussée. Sur autoroute, où le revêtement est bien souvent de meilleure qualité, le confort de roulage est d’un très bon niveau et monte encore d’un cran. Il est aussi possible grâce aux réglages Multi-Sense de modifier les sensations de conduite (effort de direction, réactivité du moteur et agilité du châssis), la couleur d’éclairage de l’habitacle et l’affichage du tableau de bord selon quatre modes : Éco, Sport, Confort et Perso.
Sécurité
Freinage automatique d’urgence en marche avant et arrière avec la fonction intersection ; avertisseur d’angle mort ; assistant de maintien dans la voie ; alerte de franchissement de ligne ; système de surveillance de l’attention du conducteur ; assistance de stabilité de la remorque, etc. : autant de systèmes qui font partie des 32 Adas (Advanced Driver Assistance Systems), les aides à la conduite disponibles sur l’Espace. La plupart sont d’ailleurs disponibles de série dès le premier niveau de finition dans l’objectif d’obtenir un bon score lors du futur crash test Euro NCAP.
Le Renault Espace en résumé
Une mécanique et seulement trois finitions, la gamme du nouvel Espace est très limitée. Il n’en est pas pour autant ridicule face à la concurrence. Il offre, dès le premier niveau, un très bon équipement et affiche un prix de 44 500 € tout à fait compétitif, voire le moins cher vu son niveau d’équipement et la présence d’une motorisation hybride que d’autres n’ont pas. Ainsi, si la star du segment, le Peugeot 5008, débute à un prix très en dessous (36 220 €), c’est qu’il est bien moins équipé, moins puissant (130 ch) et, surtout, pas hybride. Même constat pour les Skoda Kodiaq ou VW Tiguan Allspace qui, lui, est même plus cher. Au regard de ses prestations, de son niveau d’équipement et de sa motorisation, l’Espace est donc un choix tout à fait intéressant. Dommage qu’il se fonde dans la masse avec une ligne désormais peu originale.
Les +
- Finition
- Habitabilité
- Comportement routier
- Confort
- Rapport prix-équipement
Les –
- Ligne quelconque
- Visibilité du combiné d’instruments
- À-coups de transmission