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Microlino – Premières impressions

La marque suisse Micro propose un quadricycle à moteur électrique à conduire dès 16 ans. Efficace et agréable, ce modèle manque néanmoins de finition et est cher à l’achat pour sa catégorie.

Microlino - Premières impressions

Les microvoitures ont le vent en poupe, le succès de la Citroën Ami le prouve. En arrivant sur ce marché en expansion, la Microlino, proposée par la marque Suisse Micro, joue la carte de l’originalité. Quadricycle lourd à moteur (de la catégorie L7e), ce modèle n’est pas une voiture sans permis puisque sa conduite nécessite un permis de catégorie A1 (à partir de 16 ans) ou A obtenu avant le 19 janvier 2013 ou B1 (à partir de 16 ans) ou B depuis cette date. En outre, la conduite sur les voies rapides, express et autoroutes est interdite à tous les quadricycles lourds à moteur.

Qualité de vie à bord

Microlino - Premières impressions
Le mode d’accès à bord est original mais ne présente pas de difficulté particulière.

Malgré la façon atypique de s’installer à bord, avec toute la face avant du véhicule qui s’ouvre en guise de portière, il est assez facile de prendre place derrière le volant. La manipulation de la porte est aisée et s’effectue sans difficulté, le vérin d’assistance officie parfaitement. En outre, pas besoin de claquer la porte pour la fermer, il suffit simplement de la reposer et elle se verrouille toute seule.

Attention toutefois à ne pas se laisser tomber sur la banquette au risque d’être rappelé à l’ordre par la fermeté de l’assise qui ne ménage pas vraiment les passagers (deux personnes peuvent s’installer à bord). La banquette coulissante permet ensuite de trouver une position de conduite à peu près correcte. À peu près, car le pédalier est décalé vers la droite ce qui oblige à être un peu de travers pour conduire. Comme la voiture n’est pas faite pour réaliser de longs trajets, ce n’est pas vraiment gênant, juste une habitude à prendre. La qualité de fabrication est moyenne et l’utilisation de matériaux durs, parfois un peu mal ajustés, laisse apparaître quelques vibrations ici et là. Ce n’est pas non plus à l’avantage de l’insonorisation qui s’avère quasi inexistante.

Microlino - Premières impressions
Tous les plastiques sont durs et parfois bruyants.

Le combiné d’instruments numérique donne le minimum d’informations mais s’avère très lisible. L’ergonomie est assez bonne compte tenu du peu de commandes à disposition. Il est possible de disposer seulement de la ventilation (indispensable sous la pluie pour supprimer la buée qui s’installe rapidement), du chauffage (sans réglage de puissance), du dégivrage arrière et du désembuage du pare-brise. Ses touches tactiles, facilement identifiables, auraient mérité un peu plus de sensibilité et il n’est pas rare de devoir appuyer plusieurs fois avant d’obtenir un résultat.

Microlino - Premières impressions
Le combiné d’instruments est minimaliste et les commandes tactiles ne sont pas assez sensibles.

L’habitabilité est assez bonne et les occupants auront la place nécessaire pour ne pas trop se gêner, sauf s’ils mesurent plus de 1,90 m chacun. Enfin, avec un volume de coffre de 230 l, la Microlino ne démérite pas et peut emporter l’équivalent de trois packs de bouteilles d’eau.

Microlino - Premières impressions
De façon assez surprenante, le coffre permet de placer quelques courses.

Au volant

Il faut reconnaître que nous avons pris le volant de la Microlino avec une légère appréhension. D’autant plus que, manque de chance, il tombait des cordes ce jour-là. Les premiers tours de roues ont été effectués tranquillement afin de se familiariser avec la voiture, qui a vite réussi à nous mettre en confiance. Le freinage est en effet assez efficace, même dans les conditions très difficiles de notre prise en main. La direction est assez précise et, vu le petit gabarit de l’engin, la maniabilité ne pose logiquement aucun souci. Avec la pluie incessante, nous avons toutefois constaté l’apparition de buée sur le pare-brise nous obligeant à mettre en service la ventilation… qui a rapidement montré ses limites. Ce n’est qu’avec le chauffage que nous avons réussi à retrouver une visibilité optimale. Mais comme il n’existe pas de réglage de niveau de chaleur, il nous a fallu le couper après quelques minutes… puis le réenclencher dès que la buée réapparaissait. Un peu pénible.

Côté motorisation, la voiture est capable d’atteindre la vitesse maximale de 90 km/h grâce à son petit moteur de 12,5 kW (17 chevaux). Elle est vendue avec 3 versions de batterie (6 kWh, 10,5 kWh ou 14 kWh) qui offrent respectivement une autonomie de 91, 177 ou 230 km. Nous avons pris le volant de la version milieu de gamme et avons estimé l’autonomie à 155 km. Ce n’est qu’une estimation car l’ordinateur de bord ne précise pas la consommation moyenne, il faut donc calculer soi-même l’autonomie. Pour la recharge, il faut savoir que le système n’accepte pas les recharges rapides (trop puissantes) ni le branchement sur une wallbox (faute de prise adaptée). Il faudra donc se contenter de 1,35 kW pour la batterie de 6 kWh et de 2,6 kW pour les deux autres versions. Cela se traduit par un temps de charge respectif de 4, 3 et 4 h sur une prise traditionnelle.

Microlino - Premières impressions
La visibilité générale est assez bonne.

Étonnamment, la Microlino ne dispose pas de rétroviseur intérieur. Dès lors, malgré le micro-gabarit de la voiture (2,5 m de long et 1,47 m de large), les manœuvres ne sont pas toujours simples et il faut se contorsionner pour bien visualiser les environs. Et ce n’est pas les rétroviseurs extérieurs, moyennement efficaces (et difficilement utilisables sous la pluie !) car trop petits, qui viendront en aide. En revanche, les phares, placés sur les rétroviseurs, sont somme toute efficaces.

Microlino - Premières impressions
Les phares sont placés sur les rétroviseurs extérieurs.

Sécurité

Avec notre partenaire EuroNCAP, nous avions réalisé des tests de chocs de quadricycles à moteurs il y a quelques années. Ces derniers ont mis en évidence une véritable carence des modèles testés dans ce domaine. La Microlino, qui ne propose aucun dispositif de sécurité particulier (ni airbag, prétensionneur de ceinture et encore moins d’ESP ou de système anticollision) ne devrait donc pas faire beaucoup mieux, tant en termes de sécurité passive qu’active. Notons tout de même sa conception monocoque en acier et en aluminium sur laquelle sont fixés les éléments de carrosserie, également en acier ou aluminium. Cela confère une meilleure résistance aux chocs par rapport aux modèles utilisant exclusivement du plastique pour ces parties visibles.

La Microlino en résumé

Ce quadricycle à moteur électrique ne laissera personne indifférent et dispose d’un véritable capital sympathie. À son volant, impossible de passer inaperçu. Mais une fois passé cet engouement, on regrette une finition un peu spartiate et des détails d’ergonomie qui pourront se montrer agaçants à l’usage. Côté tarifs, c’est la douche froide avec un prix qui débute à 17 990 € et grimpe jusqu’à 22 990 € ! On est bien au-dessus de la concurrence. La Citroën Ami, tout aussi originale, est disponible à partir de 7 990 € et une Renault Twizy commence à 11 400 €. Les autres concurrentes, non électriques, comme l’Aixam Minauto ou la Microcar M.GO s’affichent respectivement à partir de 9 799 € et 11 899 €.

Les +

  • Capital sympathie
  • Agrément moteur
  • Freinage
  • Maniabilité
  • Tenue de route

Les –

  • Prix
  • Qualité de fabrication intérieure
  • Position de conduite
  • Sensibilité des commandes tactiles
  • Manœuvres compliquées
Microlino - Premières impressions