Antidépresseurs : un arrêt plus difficile avec certaines molécules
Certains antidépresseurs, comme la paroxétine (Deroxat), provoquent plus souvent que d’autres des syndromes de sevrage, des difficultés importantes liées à leur arrêt.
Lors de l’arrêt d’antidépresseurs, environ une personne sur deux subit un syndrome de sevrage. Ce syndrome est dû à une sorte de manque et se manifeste par des maux physiques (maux de tête, troubles digestifs, fatigue) comme psychiques (insomnie, anxiété, idées suicidaires…).
La prise de certains antidépresseurs semble particulièrement favoriser la survenue de ces troubles. Il s’agirait des antidépresseurs à « demi-vie courte », c’est-à-dire ceux qui sont le plus rapidement éliminés par l’organisme. Pour vérifier cette hypothèse et préciser quels antidépresseurs sont concernés, des chercheurs de la faculté de médecine et du CHU de Toulouse ont plongé dans la base de données mondiale de notifications des effets indésirables. Ils ont analysé plus de 15 000 cas concernant 15 médicaments antidépresseurs. Leurs résultats publiés dans la revue médicale Journal of Affective Disorders en octobre 2021 suggèrent que les femmes sont un peu plus à risque de subir ce syndrome, tout comme les jeunes (18-44 ans). Trois médicaments entraînent nettement plus que les autres des problèmes de sevrage : il s’agit de la paroxétine (Deroxat), la venlafaxine (Effexor) et la duloxétine (Cymbalta). Les personnes qui sont traitées par ces molécules devront donc redoubler d’attention lors de l’arrêt.
Quel que soit le médicament antidépresseur pris, il est recommandé de n’arrêter ni seul ni brutalement. Une diminution progressive, avec réduction ou espacement des doses est recommandée dans tous les cas et permet de minimiser les difficultés inhérentes au sevrage en antidépresseur.