Billet de notre Président national : démarchage téléphonique invasif, le gouvernement opte pour des rustines !
Décidément, en matière de démarchage téléphonique, l’heure est au rapiéçage ! Il y a d’abord les problèmes avec le service Bloctel qui connaît une série de pannes et autres problèmes de fonctionnement depuis le 1er octobre, et auxquels la DGCCRF entend remédier… progressivement… Mais il y a aussi et surtout l’annonce ce jour par le gouvernement du dépôt d’un amendement pour interdire le démarchage téléphonique dans le secteur de la formation professionnelle.
Il faut dire que les SMS et appels commerciaux ont fleuri ces derniers mois pour obliger bon nombre de consommateurs à utiliser leur compte formation avec la menace de perdre leurs droits. Après la rénovation énergétique, un nouveau secteur se voit donc interdit de démarchage téléphonique.
Plutôt que de prendre une mesure globale, structurante, qui endiguerait une bonne fois pour toute le fléau des appels intempestifs en reconnaissant dans la Loi un droit à la tranquillité du consommateur, sauf s’il veut être sollicité, le gouvernement privilégie les petits pas, la politique de la rustine… Quand les abus se multiplient, il prend une loi sectorielle.
Il faudra attendre l’invasion d’appels d’un nouveau secteur pour obtenir une improbable nouvelle loi. Manque d’efficacité résultant d’un manque de vision. On attendrait une hauteur de vue, un parti pris pour une société du bien-être, de la quiétude, et un gouvernement empêchant des sollicitations commerciales envahissantes, non expressément désirées. Pour couper court à la sursollicitation des Français, une interdiction générale par défaut du démarchage téléphonique, que vous avez été 450 000 à appeler de vos vœux, devrait être créée. Elle serait en phase avec une réelle attente sociétale. Mais voilà, la majorité gouvernementale, sur une autre ligne, n’entend pas cet appel.
Alain Bazot
Président de l’UFC – Que Choisir