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Nutri-Score : un rapport européen favorable

Les experts du centre commun de recherche de la Commission européenne ont comparé l’efficacité de différents logos nutritionnels. Leurs conclusions apparaissent très favorables à la généralisation du Nutri-Score.

« Les logos interprétatifs les plus simples et dotés d’un code couleur semblent les plus à même de répondre au besoin d’information des consommateurs. » C’est ainsi que se conclut le rapport du centre commun de recherche (CCR) de la Commission européenne, chargé d’évaluer l’efficacité des indicateurs nutritionnels simplifiés, tels que le Nutri-Score. Ce dernier coche toutes les cases : à la fois interprétatif (il attribue une note en fonction des quantités de nutriments présents dans un produit), basé sur un code couleur (de vert à rouge) et extrêmement simple (puisqu’il prend la forme d’une lettre allant de A à E).

Pour ses promoteurs, c’est donc une très bonne nouvelle, d’autant qu’elle tombe à point nommé. Car l’Europe doit choisir, d’ici à la fin de l’année, le logo qu’elle rendra obligatoire sur l’ensemble des emballages alimentaires. Les concurrents ne manquent pas : « Feux tricolores », « Nutrinform » ou encore « Serrure verte »… Il existe des indicateurs de toutes les formes et pour tous les goûts, que ce soit ceux des experts de santé publique ou des fabricants de chocolats.

L’argument des portions balayé

Afin de départager ces systèmes de manière objective, les experts du CCR se sont basés sur plus de deux cents études scientifiques, évaluant notamment les effets de chacune sur les achats des consommateurs. Certaines de leurs conclusions apparaissent très intuitives : les labels simples et interprétatifs « nécessitent moins de réflexion pour être compris » tandis que « la couleur stimule l’attention », peut-on notamment lire.

Mais il y a plus intéressant. Le choix de comparer les produits sur une base de 100 grammes, plutôt que par portion (un reproche régulièrement formulé par les opposants au Nutri-Score) est lui aussi jugé favorablement : « Des quantités de référence simples et utilisées de manière systématique […] aboutissent à une meilleure compréhension », expliquent les auteurs. Enfin, le logo à 5 couleurs apparaît parmi les plus « efficaces pour aider les consommateurs de niveau socio-économique plus faible à identifier l’option la plus saine ».

La partie n’est pas jouée

Plus de 5 ans après sa création par une équipe de recherche publique française, le Nutri-Score obtient ainsi une importante reconnaissance européenne. Son concurrent Nutrinform, soutenu par l’Italie et sa puissante industrie agroalimentaire, en prend quant à lui pour son grade : tout à la fois complexe, monochrome et purement descriptif, il se présente comme l’exact opposé de ce que les experts jugent efficace pour guider les consommateurs vers les meilleurs choix.

« C’est un rapport extrêmement important », réagit Serge Hercberg, professeur émérite de nutrition à l’université Sorbonne-Paris Nord et concepteur du Nutri-Score. Tout en rappelant que la partie est loin d’être jouée, notamment car « les lobbys se mobilisent très fortement contre sa conclusion ». La Commission européenne rappelle d’ailleurs que sa décision s’appuiera sur de nombreux autres éléments et qu’elle « n’a pas été prise à ce stade ».