Guerre en Ukraine : comment aider et éviter les arnaques
Les appels à la générosité en lien avec la guerre en Ukraine sont nombreux sur les réseaux sociaux. Les fraudes aussi. Pour être sûr que votre argent soit utilisé à bon escient, privilégiez les organismes reconnus.
Un formidable élan de solidarité a émergé en France et dans le monde depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février. Cagnottes en ligne, collectes de vêtements, accueil de réfugiés… Les moyens d’aider sont nombreux. Mais comme à chaque crise, lors de l’incendie de Notre-Dame de Paris par exemple, certains profitent de cet élan de générosité pour tenter d’escroquer les internautes.
Privilégiez les cagnottes certifiées
Il convient donc d’être prudent au moment de faire un don. Pour éviter les arnaques, privilégiez les sites reconnus (Leetchi, Le Pot commun, Helloasso, Gofundme…) qui disposent d’équipes de lutte antifraude. Certains sont immatriculés auprès de l’Orias (Organisme pour le registre unique des intermédiaires en assurance, banque et finance), organisme placé sous la tutelle de la direction générale du Trésor.
Avant de donner, vérifiez si le bénéficiaire et le créateur de la cagnotte sont bien identifiés, et si le descriptif de la cagnotte inspire confiance. Certains sites certifient des cagnottes : vous pouvez alors donner sans risque. Pour celles qui ne le sont pas, des règles de prudence s’imposent. Comme c’est le cas avec les courriers indésirables, des messages truffés de fautes d’orthographe ou de syntaxe doivent vous alerter. Vérifiez lors du paiement que la transaction est bien sécurisée : l’adresse du site, au moment de la transaction, doit débuter par « https ». Un petit cadenas s’affiche dans ce cas devant l’adresse. Enfin, contrôlez les frais prélevés par les plateformes de dons.
Les grandes organisations récoltent des dons
Au-delà des sites de financement participatif, certains organismes ont lancé leur propre campagne. La Croix-Rouge française a ainsi lancé un appel aux dons pour appuyer l’aide humanitaire du CICR (Comité international de la Croix-Rouge) et soutenir les populations touchées. Les possibilités de don sont détaillées sur le site de l’organisation. L’Unicef récolte également des moyens afin de venir en aide aux enfants ukrainiens. Les Nations Unies sont à l’œuvre à travers le Fonds humanitaire pour l’Ukraine. Citons également (liste non exhaustive) le Programme alimentaire mondial, qui apporte une aide alimentaire aux personnes fuyant le conflit ou l’Organisation mondiale de la santé qui fournit des soins de santé urgents aux personnes touchées par cette crise en Ukraine et aux réfugiés des pays voisins. Le gouvernement français a établi une liste d’organismes reconnus venant en aide à la population ukrainienne.
Les dons en argent sont les plus sollicités
Il est possible d’effectuer des dons de produits de première nécessité, de matériel médical et de médicaments mais attention, les besoins sont spécifiques : renseignez-vous auprès des associations proches de chez vous (de nombreuses mairies répertorient les lieux et horaires des collectes) pour connaître leurs demandes. Du fait des difficultés (logistique, coût, temps) à acheminer des dons en nature jusqu’en Ukraine – et de la générosité des Polonais et Hongrois, qui ont déjà beaucoup donné ‒ de nombreuses associations conseillent de privilégier les dons en argent. Ceux-ci ont plusieurs atouts : ils sont utilisables immédiatement en cas d’urgence (et, à l’inverse, permettent aussi une action dans le temps), peuvent couvrir des besoins spécifiques et font fonctionner l’économie locale. Les dons en nature sont, eux, utiles pour récolter des produits difficilement disponibles sur place ou dans les pays limitrophes. C’est pourquoi l’association Aide médicale et caritative France-Ukraine, crée en 2014, s’est spécialisée dans l’envoi vers l’Ukraine de matériel médical.
Attention aux arnaques sur les réseaux sociaux
Le site Numerama a analysé de nombreux messages sponsorisés publiés depuis le mois de février 2022 sur Facebook contenant les termes « Ukraine » ou « ukrainiens » et alerte sur différentes arnaques. La première consiste, pour un vendeur, à se faire passer pour un artisan ou vendeur ukrainien afin d’engranger des commandes. Numerama relève qu’un message apparu à plusieurs reprises et attribué à « Oksana », une Ukrainienne qui « ne peut plus ouvrir sa boutique à cause de la guerre et des attaques de la Russie », a en fait été envoyé depuis l’Asie.
D’autres publicités promettent de reverser une partie des profits réalisés sur des ventes à des associations. « Si ces publicités ne sont pas forcément qualifiables d’arnaques (peut-être recevrez-vous bel et bien le bracelet jaune et bleu en soutien à l’Ukraine que vous avez commandé), on peut se permettre de sérieusement douter que les vendeurs reverseront les sommes qu’ils ont promises à des associations », écrit notre consœur, qui a également analysé des appels aux dons frauduleux.