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Black Friday 2022 : les fausses promos ont toujours la cote

La directive européenne Omnibus a beau être globalement respectée, le consommateur n’a toujours pas l’assurance de faire de bonnes affaires pendant les périodes de promotions. Quelques exemples repérés sur des offres estampillées Black Friday.

Le Black Friday 2022 restera à jamais comme le premier placé sous le signe de la directive européenne Omnibus. Désormais, à chaque réduction de prix, le marchand est tenu de prendre comme prix d’origine le prix le plus bas qu’il a lui-même appliqué durant les 30 jours précédents. Cette mesure était censée limiter le nombre de fausses promotions constatées lors des Black Friday précédents. Sauf que dans la pratique, la situation est loin d’être complètement assainie.

Certes, à en croire les premiers relevés de l’Observatoire de la consommation de l’UFC-Que Choisir, les marchands semblent globalement respecter la nouvelle législation. Même s’ils ne l’indiquent pas tous clairement, la plupart prennent bien comme référence le prix le plus bas qu’ils ont eux-mêmes appliqué dans le mois précédent la baisse de prix. Pour autant, cela ne permet pas au consommateur d’être certain qu’il fait une bonne affaire. La preuve en 4 exemples (1).

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Si Darty indique de manière surprenante prendre comme prix de référence celui appliqué « au cours des 15 jours précédant l’opération », il a bien vendu cette enceinte à 369,99 € pendant un mois complet, comme le prévoit la loi. La réduction de 32 % affichée est donc bien réelle. Sauf qu’avant cette période, Darty avait déjà vendu cette enceinte à 238 €, soit moins cher que le prix promotionnel, et qu’en ce moment, on peut trouver cette même enceinte chez d’autres marchands au même prix de 249,99 €, sans réduction spécifique.

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Officiellement, le site Pulsat respecte aussi la loi. En effet, même s’il ne le précise pas clairement, le prix de référence est bien le prix le plus bas auquel le marchand a vendu ce sèche-linge dans le mois précédant la promotion. Sauf que là encore, ce prix d’origine ne correspond en rien à la valeur du produit. Pour preuve, ce sèche-linge a été vendu à moins de 500 € sur plusieurs sites durant l’été dernier.

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Chez Boulanger aussi, la nouvelle loi est respectée. Le marchand a bien vendu ce produit 299,99 € dans le mois précédent, plus précisément depuis qu’il a commencé à le commercialiser, le 27 octobre. Pour autant, à 199,99 €, le client ne fait pas une bonne affaire car cette même enceinte a déjà été vendue 150 € chez Cdiscount, 129 € à la Fnac et même 119 €, il y a 1 an, chez ce même Boulanger. Il y a quelques jours, elle était aussi disponible chez Amazon au même prix que Boulanger (199 €), sans réduction particulière.

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Voici l’une des rares offres qui ne semble pas respecter la nouvelle loi ! Elle a beau être estampillée Black Friday, la réduction est visiblement calculée à partir d’un « prix conseillé par la coopérative », ce qui est interdit. Toutefois, en pratique, cela ne change pas grand-chose car dans le mois précédent, E. Leclerc a bien vendu ce casque autour de 129 €. Mais il y a 1 an, ce même casque était proposé à 80 € chez Amazon et à la Fnac. Bref, à 59,90 €, c’est certes une affaire, mais pas aussi bonne que le laisse entendre le marchand.

Conclusion

Ces exemples montrent à quel point se faire une idée du prix normal d’un article est devenu difficile. Ils permettent aussi de se rendre compte que même avec cette nouvelle législation, une grosse réduction n’est pas forcément synonyme de bonne affaire. Mieux vaut donc continuer à se méfier des promotions et à toujours prendre le temps de comparer avant d’acheter.

Les prix de comparaison mettent le bazar

Comme si ça ne suffisait pas, les marchands ont inventé un nouveau concept : le « prix de comparaison ». Il s’agit d’un « prix conseillé par le fabricant », d’un « prix médian » ou d’un « prix moyen constaté » qui, selon eux, serait fourni à titre indicatif, dans l’unique but d’aider le consommateur à faire son choix. Dans la mesure où il ne sert pas à calculer le montant d’une réduction, il n’est pas soumis à la nouvelle législation. Le problème, c’est que les marchands présentent souvent ces « prix de comparaison » exactement comme des « prix de référence », barrés et parfois accompagnés d’un pourcentage de réduction. Si cette pratique est légale au regard de la loi et autorisée par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), elle est surtout un bon moyen pour les marchands de continuer à manipuler comme bon leur semble leurs prix barrés.

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Toutes ces offres se ressemblent, et pourtant, seule la trottinette est en promotion ! On le sait grâce à la mention « Prix le + bas sur 30j ». Les autres prix barrés sont, selon le marchand, des « Prix de comparaison », qui ne sont pas encadrés.